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Société Publié le vendredi 23 juillet 2010 | Nord-Sud

Attention aux microbes mortels

Qu’elle soit causée par des préservatifs ou par tout autre objet, l’obstruction d’un égout est un danger mortel pour les populations. Les refoulements d’eaux usées dans les cuisines et salles de toilette transforment ces lieux en des endroits malsains. Selon le Dr Savané Gaoussou qui a servi à l’institut national d’hygiène publique(Inhp) de Treichville et à l’institut de la santé publique(Insp) d’Adjamé, ces retours de déchets peuvent provoquer beaucoup de pathologies, surtout les ‘’maladies des mains sales’’ dont la plus connue est la fièvre typhoïde. Par ailleurs, les champignons qui traînent dans les lavabos peuvent causer des infections diarrhéiques. Les conséquences deviennent plus graves lorsque, faute de pouvoir emprunter leur chemin habituel, les eaux sales se retrouvent dans les tuyaux d’eau potable. Ce type de pollution, on s’en souvient, a provoqué une épidémie de diarrhée à la cité Coprim de Yopougon au mois de février dernier. Bilan un mort, Guéhissou Micheline Florence Aolio, 37 ans, et plusieurs hospitalisations. En 2008, une enquête a démontré que des malades admis au service de réanimation du Centre hospitalier universitaire(Chu) de Yopougon mouraient avant d’être touchés par un médecin. Des investigations très poussées ont prouvé qu’ils étaient tués par des infections nosocomiales (infections contractées dans les hôpitaux) dues à l’encombrement du réseau d’eaux usées de l’établissement sanitaire. «Les canalisations étant bouchées, les déchets médicaux remontaient jusqu’aux salles de soins », explique un médecin. Le service de réanimation a été fermé pour la stérilisation de la salle et du réseau d’évacuation des déchets. Les travaux ont duré plus d’un an. Ces dernières semaines, on a aussi assisté à la grogne de résidents de cités universitaires de Cocody et d’habitants des ‘’220 logements’’ d’Adjamé se plaignant d’intoxications liées au mélange des eaux usées à l’eau potable. On le voit, l’heure est venue de penser aux autres et à soi-même lorsque l’on est tenté de jeter un préservatif dans un égout.

Cissé Sindou
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