Le 30 juin. Il est 21 h à Abobo-gare. B. Kariatou décide de se rendre à Bingerville. C’est là-bas qu’elle habite. Pour s’y rendre, elle emprunte un véhicule communément appelé «Gbaka», conduit par Kaba Moussa. «Je le connais bien pour avoir travaillé avec mon fiancé », dit-elle. Chemin faisant, explique Kariatou, le chauffeur simule une panne d’électricité de son mini-car qu’il conduit dans un garage. Après avoir remédié à la panne, il fait laver la voiture. Il est alors 23h. Kaba emmène la fiancée de son ami, à son domicile en prétextant qu’il allait charger la batterie de son téléphone portable. A leur arrivée, il demande à Kariatou de coucher avec lui. Elle refuse. Il la jette dehors et se met à la frapper avec un fil électrique. «J’ai refusé de coucher avec lui. Il s’est mis à me battre avec un fil électrique. Je l’ai supplié de me laisser. Comme il faisait tard, j’allais attendre jusqu’au petit matin avant de partir. Il n’a pas accepté. Il m’a mise dehors », soutient Kariatou. Mais il n’abandonne pas son idée d’avoir des relations intimes consentantes ou forcées avec la jeune femme de 23 ans. Sous la menace, précise-t-elle, Kaba l’a contrainte à monter dans le «Gbaka». « Chemin faisant, il m’a entraînée dans la forêt et de force il a abusé de moi avant de m’accompagner à Bingerville. Il m’a demandé de garder le silence sinon il me tuerait s’il apprenait que j’ai divulgué le secret», dit la jeune femme qui décide de rompre le silence. Elle se rend en compagnie de son fiancé chez un médecin. Après un examen, celui-ci lui délivre un certificat médical d’une incapacité temporaire de travail (Itt) de vingt-un jours. «J’ai été saisi par ma fiancée. Elle m’a expliqué son calvaire. Après sa déclaration, j’ai demandé qu’elle vienne porter plainte à la gendarmerie pour l’acte criminel commis par Kaba Moussa », affirme Salam Oumar. Inculpé pour viol, l’indélicat chauffeur de gbaka, avoue son forfait. Il raconte : «Cette nuit, Kariatou m’a abordé à la station d’essence Vinko, pour me demander si je partais à Bingerville. Je lui ai répondu par l’affirmative et elle a pris place dans le véhicule. Après avoir mis le moteur en marche, j’ai constaté une panne d’électricité. J’ai remédié à la panne et puis j’ai continué au lavage pour nettoyer la voiture. Nous avons fait un tour chez moi car la batterie de son téléphone était faible. C’est là-bas que j’ai voulu avoir des rapports sexuels avec elle. Elle a refusé. Je l’ai mise dehors en la chicotant avec un fil électrique. Elle m’a supplié. Je l’ai embarquée puis chemin faisant j’ai garé dans la broussaille puis j’ai eu des rapports avec elle. Après avoir libéré ma libido, je l’ai conduite à Bingerville. A la descente, je lui a remis la somme de 2500Fcfa en lui demandant de se taire». Mais la victime refuse de se taire. A la barre du tribunal des flagrants délits du Plateau, le 14 juillet, elle réitère ses affirmations. Le prévenu reconnaît avoir violé la fiancée de celui qui était, avant la nuit du 30 juin, son ami. Le tribunal applique la loi. Kaba Moussa est condamné à 10 ans de prison pour viol.
Bahi K.
Bahi K.
