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Necrologie Publié le lundi 26 juillet 2010 | Le Patriote

Pr Samba Diarra est décédé samedi - Une bibliothèque a brûlé

© Le Patriote Par Emma
Culture : Pr Samba Diarra, membre de l`ASCAD
Lundi 20 avril 2009. Abidjan
Dans la douceur de la nuit (samedi 24 juillet au dimanche 26 juillet), le Pr Samba Diarra s’est envolé pour le paradis des morts. Il était certainement un des meilleurs de sa génération. Il aura marqué la Côté d’Ivoire contemporaine. Malgré l’âge et une santé devenue fragile, l’homme avait su résister et rester digne. Dans sa résidence sise à Cocody, face de l’école nationale de Police, avec une voix à peine audible, il aimait livrer une partie de son vaste répertoire de la Côte d’Ivoire, dans toutes ses composantes.
Grand débateur, il affectionnait les tribunes politiques. Il avait des valeurs à défendre : l’égalité, la justice, la démocratie, la laïcité de l’Etat. Au style cru, l’homme n’était pas un abonné des euphémismes : un chat est un chat. Pas question de lui trouver une autre appellation, autrement, il ne serait plus un chat. C’est du fait de son attachement à ces valeurs que naquirent les divergences entre le neveu (par sa mère) et l’oncle Houphouët Boigny. Alors la prison d’Assabou lui ouvre ses portes en 1963. Cet ex-secrétaire-adjoint du syndicat des médecins, chirurgiens, dentistes et pharmaciens de Côte d’Ivoire est arrêté en 1963 pour « faux complot ». Il est le condisciple de Kodiara Koné, du Professeur Memel Fôte et autres. La prison n’a pas eu raison de lui. Car l’homme a refusé les compromis. Après sa libération en 1966, il deviendra médecin-chef à l’hôpital de Sassandra puis professeur de gynécologie et d’obstétrique de l’Université de Côte d’Ivoire de 1980 à 1991. Il est par ailleurs le premier Ivoirien titulaire de la chaire de gynécologie.
L’histoire est un témoignage et l’intellectuel (au sens noble du terme) ne pouvait l’ignorer. En 1997, il publie des tranches de sa vie, de la Côte d’Ivoire dans son ouvrage intitulé : « Les faux complots d’Houphouët Boigny : fracture dans le destin d’une Nation ». Un ouvrage à succès qui a relancé le débat sur le processus démocratique dans son pays. L’esprit toujours alerte, il affronte les promoteurs de l’Ivoirité. Prompt à répondre favorablement aux demandeurs de conférences, il multiplie les déclarations et les conférences avec le verbe vif pour partager son « opinion de vieux de has been » (l’expression est de lui).
L’actuel chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, avait succombé au charme de cet intellectuel. Mais vite, les clivages se sont dessinés lorsque ce dernier a commencé à se renier en 1999. C’est alors le divorce. Et même publiquement, le professeur Samba Diarra n’avait cessé de le répéter, Laurent Gbagbo avait viré à 180 degré. «C’est simple en politique, il y a des signes qui ne trompent pas. Quand vous voyez des gens opérer des revirements spectaculaires comme ça, des reniements mêmes, il faut savoir que, s’ils réalisent les objectifs qu’ils se sont fixés, ils deviennent des dictateurs, des despotes sans pitié. Lisez l’histoire de l’humanité et vous verrez que c’est comme cela que ça se passe toujours », expliquait-il dans une interview à Le Patriote.
Lorsque l’Académie des sciences, des arts, des cultures d’Afrique et des diasporas africaines (ASCAD) est créée et sa gestion confiée à son condisciple professeur Memel Fôté, il est admis parmi les « Immortels Ivoiriens ».
Grand intellectuel, fervent musulman, nourri au berceau des valeurs de liberté et de fraternité, Samba Diarra peut reposer en Paix pour avoir eu une vie accomplie. Il a vécu pour un idéal et y a cru jusqu’à ses derniers jours. Un modèle de grandeur d’âme et de foi pour les jeunes générations. Paix à son âme!
Coulibaly Brahima
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