La dépigmentation de la peau est devenue une pratique courante depuis plus d’un demi-siècle aussi bien en Côte d’Ivoire, en Afrique que partout dans le monde. En Eburnie, plus d’1/3 de la gent féminine, soit près de 30 à 40% de la population s’adonne à cette pratique, en dépit des graves conséquences qui y sont liées. Outre les femmes et les jeunes filles, la dépigmentation de la peau a aussi curieusement atteint le monde masculin, notamment les travestis et certains, désireux de changer leur peau. Toute chose qui a contraint la législation à subordonner l’utilisation de certains produits éclaircissants à l’ordonnance médicale. Mais, malgré tout, le phénomène semble gagner de plus en plus du terrain. « Nuit & Jour » a donc décidé de faire une incursion dans le milieu des « dépigmentés » aux fins d’attirer l’attention des uns et des autres sur les conséquences néfastes d’une telle pratique.
La dépigmentation qui est le fait d’utiliser certains produits éclaircissants est une pratique qui est devenue courante dans le monde. En Côte d’Ivoire, la majorité des femmes s’y adonne dans le but de se rendre plus claires contrairement aux autres. Il faut dire que la majorité des produits utilisés « les corticoïdes » qui sont du sous-groupe des antis inflammatoires stéroïdes ne sont pas prohibés. Ils sont en principe utilisés pour traiter les maladies de la peau. Ces produits sont, soit en forme injectable (injection), soit en forme locale (crème, pommade…). L’indication thérapeutique est donc ; allergie, cicatrice… Ces produits peuvent contenir ou non de l’hydroquinone qui est en réalité, une substance qui a des propriétés éclaircissants. Il convient de préciser qu’en Europe, ce produit a été supprimé compte tenu des effets nocifs qu’il entraine. C’est donc dire que les produits utilisés pour dépigmenter la peau existent bel et bien en pharmacie mais sont destinés à un autre traitement que la dépigmentation de la peau. Tout est donc en réalité une question de dosage.
Un dosage exagéré des femmes
Or, au lieu de les utiliser pour traiter les maladies de la peau comme le stipule leur indication thérapeutique, les femmes s’en servent pour dépigmenter leur peau. Dans le but de l’éclaircir davantage afin de séduire les hommes. Car pour elles, la gent masculine a horreur des femmes au teint « noir ». Mlle Prisca E. rencontrée au quartier Maroc de Yopougon a d’ailleurs légitimé cette thèse. « Au départ, entre mon homme et moi, tout allait très bien. Il ne se souciait guère de la couleur de ma peau. Mais par la suite, j’ai compris qu’en réalité, il n’aimait que les femmes claires. Pour ne pas le perdre, j’ai donc été contrainte de dépigmenter ma peau… ». A la différence de Prisca E, Mlle A. Marthe dit avoir dépigmenté sa peau pour suivre le mouvement de la mode. « J’ai remarqué que toutes les jeunes filles d’aujourd’hui cherchent à éclaircir leur peau. Dans ma classe, les ¾ des filles s’adonnent à cette pratique. Pour suivre le mouvement, j’ai donc décidé de dépigmenter la mienne comme les autres en faisant un dosage exagéré des produits éclaircissants… ». Cet avis est partagé par Tatiana V, une prostituée que nous avons rencontrée aux II Plateaux Vallon qui s’est exprimée en ces termes : « au départ, mon teint était noirâtre, mais j’ai été obligée de dépigmenter ma peau à cause des clients qui me négligeaient au profit des filles claires. Aujourd’hui, les mêmes clients, lorsqu’ils arrivent, me font signe premièrement avant les autres… ». Faut-il donc croire que les femmes dépigmentent leur peau essentiellement à cause des hommes ? En tout cas, cela semble être le cas, même si dame K. Véronique s’efforce de nous faire croire que : « moi, j’ai dépigmenté ma peau me faire plaisir et respecter. Puisque, une dame qui a une belle peau pour est respectée dans tous les milieux et beaucoup de portes s’ouvrent ainsi à elle… »
Les conséquences de la dépigmentation
A l’analyse, les femmes dépigmentent leur peau dans le but d’en tirer des dividendes. Qu’elles soient sentimentales ou autres. Pourtant, cette pratique n’est pas sans conséquence pour celles qui s’y adonnent. D’abord, l’éclaircissement de la peau n’est jamais harmonieux. L’on remarquera donc que sur les coudes, les oreilles, les pieds, certains endroits sont moins clairs que d’autres. En suite, il y a ce qu’on appelle « la perte de l’élasticité de la peau ». L’on sait en effet que la peau joue un rôle protecteur contre les rayons ultra-violet du soleil et permet de résister aux bactéries. Or, une peau « dépigmentée » perd toutes ces caractéristiques et devient molle, irrésistible, tremblante. Ainsi, devenue fragilisée, la peau se déchire rapidement et ne résiste plus aux interventions chirurgicales. Il y a, en outre, au niveau de l’esthétique, l’apparition de vergeture sur la peau. Egalement, celui qui a une peau dépigmentée éprouve des difficultés à plier ses bras d’autant plus le tonus musculaire diminue considérablement. Mais, il y a pire. Puisque la dépigmentation entraîne surtout des risques toxiques pour les femmes enceintes qui peuvent ressentir des graves brûlures lors des accouchements. A cela, il faut ajouter les risques du cancer au niveau du passage sanguin, toute chose qui peut entraîner la mort de la concernée. Et c’est sans doute pour cela que la législation a fait retirer des pharmacies, les produit « Kenacort 80mg » qui est une forme injectable, à cause de son utilisation abusive et des dangers qu’il comporte. Ce retrait rencontre l’assentiment de cette jeune dame rencontrée à Abobo, la mort dans l’âme s’est confiée à nous en ces termes : « depuis que j’ai perdu ma tante je suis désespérée. Elle a fait une injection de «Kenacort 80mg » pour devenir plus claire. Le jour de son accouchement, lorsqu’elle a été opérée, sa peau ne résistait plus pour fermer la plaie et elle est décédée… ». Tout comme elle, beaucoup de femmes regrettent aujourd’hui d’avoir posé cet acte. « Si c’est à refaire, je ne le referai plus jamais. Après avoir dépigmenté ma peau pour faire plaisir à mon homme, celui-ci m’a abandonné des mois après lorsque des boutons sont apparus sur ma peau. Aujourd’hui, je n’ai plus d’argent pour continuer cette pratique et depuis lors, je souffre terriblement… » nous a révélé Bénédicte S. Cette complainte peut-elle sonner enfin la révolte contre la dépigmentation ? En tout cas, vivement qu’il en soit ainsi. Tant les conséquences liées à cette pratique sont incommensurables.
Michel Ziki
La dépigmentation qui est le fait d’utiliser certains produits éclaircissants est une pratique qui est devenue courante dans le monde. En Côte d’Ivoire, la majorité des femmes s’y adonne dans le but de se rendre plus claires contrairement aux autres. Il faut dire que la majorité des produits utilisés « les corticoïdes » qui sont du sous-groupe des antis inflammatoires stéroïdes ne sont pas prohibés. Ils sont en principe utilisés pour traiter les maladies de la peau. Ces produits sont, soit en forme injectable (injection), soit en forme locale (crème, pommade…). L’indication thérapeutique est donc ; allergie, cicatrice… Ces produits peuvent contenir ou non de l’hydroquinone qui est en réalité, une substance qui a des propriétés éclaircissants. Il convient de préciser qu’en Europe, ce produit a été supprimé compte tenu des effets nocifs qu’il entraine. C’est donc dire que les produits utilisés pour dépigmenter la peau existent bel et bien en pharmacie mais sont destinés à un autre traitement que la dépigmentation de la peau. Tout est donc en réalité une question de dosage.
Un dosage exagéré des femmes
Or, au lieu de les utiliser pour traiter les maladies de la peau comme le stipule leur indication thérapeutique, les femmes s’en servent pour dépigmenter leur peau. Dans le but de l’éclaircir davantage afin de séduire les hommes. Car pour elles, la gent masculine a horreur des femmes au teint « noir ». Mlle Prisca E. rencontrée au quartier Maroc de Yopougon a d’ailleurs légitimé cette thèse. « Au départ, entre mon homme et moi, tout allait très bien. Il ne se souciait guère de la couleur de ma peau. Mais par la suite, j’ai compris qu’en réalité, il n’aimait que les femmes claires. Pour ne pas le perdre, j’ai donc été contrainte de dépigmenter ma peau… ». A la différence de Prisca E, Mlle A. Marthe dit avoir dépigmenté sa peau pour suivre le mouvement de la mode. « J’ai remarqué que toutes les jeunes filles d’aujourd’hui cherchent à éclaircir leur peau. Dans ma classe, les ¾ des filles s’adonnent à cette pratique. Pour suivre le mouvement, j’ai donc décidé de dépigmenter la mienne comme les autres en faisant un dosage exagéré des produits éclaircissants… ». Cet avis est partagé par Tatiana V, une prostituée que nous avons rencontrée aux II Plateaux Vallon qui s’est exprimée en ces termes : « au départ, mon teint était noirâtre, mais j’ai été obligée de dépigmenter ma peau à cause des clients qui me négligeaient au profit des filles claires. Aujourd’hui, les mêmes clients, lorsqu’ils arrivent, me font signe premièrement avant les autres… ». Faut-il donc croire que les femmes dépigmentent leur peau essentiellement à cause des hommes ? En tout cas, cela semble être le cas, même si dame K. Véronique s’efforce de nous faire croire que : « moi, j’ai dépigmenté ma peau me faire plaisir et respecter. Puisque, une dame qui a une belle peau pour est respectée dans tous les milieux et beaucoup de portes s’ouvrent ainsi à elle… »
Les conséquences de la dépigmentation
A l’analyse, les femmes dépigmentent leur peau dans le but d’en tirer des dividendes. Qu’elles soient sentimentales ou autres. Pourtant, cette pratique n’est pas sans conséquence pour celles qui s’y adonnent. D’abord, l’éclaircissement de la peau n’est jamais harmonieux. L’on remarquera donc que sur les coudes, les oreilles, les pieds, certains endroits sont moins clairs que d’autres. En suite, il y a ce qu’on appelle « la perte de l’élasticité de la peau ». L’on sait en effet que la peau joue un rôle protecteur contre les rayons ultra-violet du soleil et permet de résister aux bactéries. Or, une peau « dépigmentée » perd toutes ces caractéristiques et devient molle, irrésistible, tremblante. Ainsi, devenue fragilisée, la peau se déchire rapidement et ne résiste plus aux interventions chirurgicales. Il y a, en outre, au niveau de l’esthétique, l’apparition de vergeture sur la peau. Egalement, celui qui a une peau dépigmentée éprouve des difficultés à plier ses bras d’autant plus le tonus musculaire diminue considérablement. Mais, il y a pire. Puisque la dépigmentation entraîne surtout des risques toxiques pour les femmes enceintes qui peuvent ressentir des graves brûlures lors des accouchements. A cela, il faut ajouter les risques du cancer au niveau du passage sanguin, toute chose qui peut entraîner la mort de la concernée. Et c’est sans doute pour cela que la législation a fait retirer des pharmacies, les produit « Kenacort 80mg » qui est une forme injectable, à cause de son utilisation abusive et des dangers qu’il comporte. Ce retrait rencontre l’assentiment de cette jeune dame rencontrée à Abobo, la mort dans l’âme s’est confiée à nous en ces termes : « depuis que j’ai perdu ma tante je suis désespérée. Elle a fait une injection de «Kenacort 80mg » pour devenir plus claire. Le jour de son accouchement, lorsqu’elle a été opérée, sa peau ne résistait plus pour fermer la plaie et elle est décédée… ». Tout comme elle, beaucoup de femmes regrettent aujourd’hui d’avoir posé cet acte. « Si c’est à refaire, je ne le referai plus jamais. Après avoir dépigmenté ma peau pour faire plaisir à mon homme, celui-ci m’a abandonné des mois après lorsque des boutons sont apparus sur ma peau. Aujourd’hui, je n’ai plus d’argent pour continuer cette pratique et depuis lors, je souffre terriblement… » nous a révélé Bénédicte S. Cette complainte peut-elle sonner enfin la révolte contre la dépigmentation ? En tout cas, vivement qu’il en soit ainsi. Tant les conséquences liées à cette pratique sont incommensurables.
Michel Ziki