Le prolongement de l'autoroute du Nord, de Singrobo à Yamoussoukro, long d'environ 87 km, est réalisé à près de 80%. Mais il connaît des difficultés.
Midi a déjà sonné sur le chantier Singrobo-Taabo ce vendredi 23 juillet. Ce tronçon est le premier lot des travaux du prolongement de l'autoroute du Nord. Il s'étend sur 24, 877 km. Nous sommes à plus de 140 km d'Abidjan. Des ouvriers s'attellent au rabattage de ciment à l'aide de matériel pour améliorer la qualité du sol. Lorsque la balayeuse enlève la poussière, le finisseur verse le bitume, sous le contrôle d'un thermomètre. La chaleur ne doit pas excéder 150° ni être en-dessous de 130°, pour assurer la pérennité de l'ouvrage. La température du bitume influe sur la qualité de la route à long terme, selon les experts. Intervient ensuite le compacteur pour damer le goudron, histoire d'aplanir la voie. Sur ce premier lot, tout semble se dérouler normalement, à part quelques nids de poule que les spécialistes promettent corriger. La portion Taabo-Toumodi, long de 29, 263 km, n'est pas encore reluisante. Ici, la route est toujours en terre.
Le bitume : un «grand problème»
Et pour cause, un problème technique lié à l'approvisionnement en bitume qui vient généralement en retard par rapport au planning des travaux. Selon les explications de Daguy Gislain Serges, ingénieur géotechnicien de la mission de contrôle de la société tunisienne Soroubat-ci, lorsque les camions partent à la Société de gestion des stocks des Pétroliers de la Côte d'Ivoire (Gestoci), ils attendent jusqu'à trois jours avant de se faire approvisionner. Pour le technicien, c'est « un grand problème » qui engendre un retard dans l'exécution de la tâche. A cette difficulté, il ajoute les pluies et le non-paiement des factures. Le troisième pan du projet concerne le tronçon Toumodi-Yamoussoukro sur un linéaire de 31,720 km. Il est presque 15 h. Le hic ici, c'est le profil de la structure de la chaussée. Il n'est pas approprié selon les contrôleurs. Ce qui oblige les ouvriers à sortir de l'emprise pour s'accaparer le matériau idoine. Interviennent alors des négociations avec les propriétaires terriens des zones où les ouvriers enlèvent l'emprunt. Les riverains qui voient leur lopin de terre fondre dans le projet, réclament couramment des indemnisations. Selon le directeur de l'Agence de gestion des routes (Agéroute), Bouaké Fofana, « quand bien même les populations obtiennent des mesures d'accompagnement, elles repartent voir les autorités préfectorales pour exprimer des besoins supplémentaires ». La sélection de certains matériaux spéciaux pour la couche participe à la surenchère du financement. Pour Bouaké Fofana, le coût du projet initialement estimé à 100 milliards de Fcfa pourrait s'alourdir. Les responsables de l'entreprise tunisienne relèvent également les arriérés de paiement de l'Etat et le retard de paiement des bailleurs de fonds. Ce qui a des effets financiers lourds sur l'entreprise et par ricochet, des conséquences fâcheuses sur les travaux d'extension. Le ministre des Infrastructures, Dagobert Banzio, en visite sur le chantier en compagnie de l'ambassadeur de Tunisie en Côte d'Ivoire, son excellence Ridha Messaoudi, promet tenir compte des problèmes soulevés. Il entend saisir le ministre des Mines et de l'Energie pour régler la question du bitume.
Une part de financement disponible demain
Dagobert Banzio annonce des séances de sensibilisation pour permettre aux populations de laisser travailler librement les acteurs. A l'en croire, dès mardi (demain), un premier décaissement permettra à l'Etat d'éponger une partie du financement qui lui incombe sans en préciser le montant. La section Singrobo - Yamoussoukro de l'autoroute du Nord est longue d'environ 87 km et est réalisée à près de 80%. Le premier lot est exécuté à 80%, le second à 70% et le troisième à 70% également. Cette voie est l'épine dorsale du trafic routier en Côte d'Ivoire et même de la sous-région. Les statistiques prévoient 3000 véhicules par jour. Mais pour le premier patron de la route, le trafic journalier peut doubler. Les travaux ont débuté en décembre 2007. Ils sont financés par 5 bailleurs de fonds et l'Etat de Côte d'Ivoire. La section en chantier comporte 9 passages supérieurs, 6 passages inférieurs et 9 passages piétons. La disponibilité de la nouvelle route est annoncée en mars 2012.
Nesmon De Laure, envoyée spéciale
Midi a déjà sonné sur le chantier Singrobo-Taabo ce vendredi 23 juillet. Ce tronçon est le premier lot des travaux du prolongement de l'autoroute du Nord. Il s'étend sur 24, 877 km. Nous sommes à plus de 140 km d'Abidjan. Des ouvriers s'attellent au rabattage de ciment à l'aide de matériel pour améliorer la qualité du sol. Lorsque la balayeuse enlève la poussière, le finisseur verse le bitume, sous le contrôle d'un thermomètre. La chaleur ne doit pas excéder 150° ni être en-dessous de 130°, pour assurer la pérennité de l'ouvrage. La température du bitume influe sur la qualité de la route à long terme, selon les experts. Intervient ensuite le compacteur pour damer le goudron, histoire d'aplanir la voie. Sur ce premier lot, tout semble se dérouler normalement, à part quelques nids de poule que les spécialistes promettent corriger. La portion Taabo-Toumodi, long de 29, 263 km, n'est pas encore reluisante. Ici, la route est toujours en terre.
Le bitume : un «grand problème»
Et pour cause, un problème technique lié à l'approvisionnement en bitume qui vient généralement en retard par rapport au planning des travaux. Selon les explications de Daguy Gislain Serges, ingénieur géotechnicien de la mission de contrôle de la société tunisienne Soroubat-ci, lorsque les camions partent à la Société de gestion des stocks des Pétroliers de la Côte d'Ivoire (Gestoci), ils attendent jusqu'à trois jours avant de se faire approvisionner. Pour le technicien, c'est « un grand problème » qui engendre un retard dans l'exécution de la tâche. A cette difficulté, il ajoute les pluies et le non-paiement des factures. Le troisième pan du projet concerne le tronçon Toumodi-Yamoussoukro sur un linéaire de 31,720 km. Il est presque 15 h. Le hic ici, c'est le profil de la structure de la chaussée. Il n'est pas approprié selon les contrôleurs. Ce qui oblige les ouvriers à sortir de l'emprise pour s'accaparer le matériau idoine. Interviennent alors des négociations avec les propriétaires terriens des zones où les ouvriers enlèvent l'emprunt. Les riverains qui voient leur lopin de terre fondre dans le projet, réclament couramment des indemnisations. Selon le directeur de l'Agence de gestion des routes (Agéroute), Bouaké Fofana, « quand bien même les populations obtiennent des mesures d'accompagnement, elles repartent voir les autorités préfectorales pour exprimer des besoins supplémentaires ». La sélection de certains matériaux spéciaux pour la couche participe à la surenchère du financement. Pour Bouaké Fofana, le coût du projet initialement estimé à 100 milliards de Fcfa pourrait s'alourdir. Les responsables de l'entreprise tunisienne relèvent également les arriérés de paiement de l'Etat et le retard de paiement des bailleurs de fonds. Ce qui a des effets financiers lourds sur l'entreprise et par ricochet, des conséquences fâcheuses sur les travaux d'extension. Le ministre des Infrastructures, Dagobert Banzio, en visite sur le chantier en compagnie de l'ambassadeur de Tunisie en Côte d'Ivoire, son excellence Ridha Messaoudi, promet tenir compte des problèmes soulevés. Il entend saisir le ministre des Mines et de l'Energie pour régler la question du bitume.
Une part de financement disponible demain
Dagobert Banzio annonce des séances de sensibilisation pour permettre aux populations de laisser travailler librement les acteurs. A l'en croire, dès mardi (demain), un premier décaissement permettra à l'Etat d'éponger une partie du financement qui lui incombe sans en préciser le montant. La section Singrobo - Yamoussoukro de l'autoroute du Nord est longue d'environ 87 km et est réalisée à près de 80%. Le premier lot est exécuté à 80%, le second à 70% et le troisième à 70% également. Cette voie est l'épine dorsale du trafic routier en Côte d'Ivoire et même de la sous-région. Les statistiques prévoient 3000 véhicules par jour. Mais pour le premier patron de la route, le trafic journalier peut doubler. Les travaux ont débuté en décembre 2007. Ils sont financés par 5 bailleurs de fonds et l'Etat de Côte d'Ivoire. La section en chantier comporte 9 passages supérieurs, 6 passages inférieurs et 9 passages piétons. La disponibilité de la nouvelle route est annoncée en mars 2012.
Nesmon De Laure, envoyée spéciale