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Économie Publié le lundi 26 juillet 2010 | Notre Défi

Trafic de faux permis - Comment la SONATT se fait passer pour la victime

L’actualité ces derniers temps est focalisée sur l’affaire des faux permis de conduire édités en dehors du circuit officiellement autorisé par les autorités du Ministère des Transports de Côte d’Ivoire .Et pour sonner l’alerte de ce honteux trafic au coeur duquel se trouve un haut responsable de la SONATT, société dont la responsabilité est engagée à maints égard dans la confection de ce nouveau permis, le Ministre des Transports le Dr Albert Flindé est lui-même monté au créneau.



Le conflit de compétence entre les deux importantes structures sous tutelle de ce Ministère des Transports que sont respectivement la Direction Générale des Transports terrestres et de la Circulation (DGTTC) et la Société Nationale des Transports Terrestres (SONATT) en ce qui concerne la délivrance des titres de Transports en Côte, vient de connaître sa fin. Tout porte à le croire, avec ces nouvelles orientations que vient de donner le premier responsable de ce département à la première citée et ce, à l’issue de la tournée d’inspection qu’il a effectué dans cette direction, suite à la découverte d’un puissant réseau de trafiquants de permis de conduire qui sévit depuis, et cela avec la complicité criarde de la SONATT . Tout ce stratagème mis en place depuis des lustres et orchestré de mains de maître par le sieur Tanoh Bernard, ci devant Directeur de l’exploitation de la SONATT, n’est pas du tout étranger au Directeur Assié Agnar Amon qui a été longtemps informé de cette situation de dossiers de candidats préenregistrés ou dossiers traités pour édition de permis de conduire. Dans la mesure où la chronologie des faits nous donne des preuves tangibles à cet effet. Car depuis le 30 Mars 2010, la Direction de l’exploitation de la SONATT a été informée de ce que ces dossiers prenaient une autre direction sans aucun bordereau d’immatriculation devant atterrir à la DGTTC pour traitement .En d’autres termes, il y avait un circuit parallèle à celui mis en place par l’Etat. Que fallait-il encore comme preuve pour que le responsable de l’Exploitation informe à son tour le Directeur général afin que celui-ci prenne les dispositions idoines ? Mais tout en sachant qu’il existe bel et bien ce réseau, Mr Tanoh Bernard initie seul une réunion à ce sujet avec STARTEN, certainement avec la caution du Directeur Général pour prendre des résolutions. Parmi celles –ci, le rejet systématique de tous les dossiers sans bordereaux DGTTC ensuite, ces dossiers en provenance de la DGTTC ne devraient plus être déchargés par STARTEN mais plutôt par la SONATT. Séance tenante, le directeur d’exploitation a pris la résolution de mettre en place, «un système interne de contrôle», hélas.


Tanoh Bernard, le cerveau de la fraude


Conscient du fait que toutes ces remarques visaient à mettre fin à ce manège, qui devait certainement lui profiter, Tanoh Bernard fera la sourde oreille en dépit du fait que ce circuit parallèle pouvait entraver la bonne marche du processus. Bien au contraire, il s’appuiera sur ses amis inspecteurs de permis de conduire que sont Koffi Gabriel et Koffi Yao JC impliqués dans le dossier. La preuve, malgré toutes les remarques faites au directeur de l’Exploitation, celui-ci n’a pas daigné donner l’information aux agents qui interviennent dans le circuit normal, afin que ceux ci puissent prendre leur disposition. Une situation difficile à comprendre quand on sait que le service d’exploitation de toute entreprise en est la cheville ouvrière. Ce qui parait encore plus curieux, c’est que personne dans ce service d’exploitation n’a pu persuader le chef Tanoh du danger que toute la société courait avec ce réseau qui semblait avoir une ramification interne solidement implantée. Pis, l’homme se plaignait chaque fois que ses collaborateurs voulaient transmettre ces dossiers au Directeur Général, prétextant que « le DG n’a pas besoin de ce genre de dossiers pour se rendre compte que ses collaborateurs travaillent bien ». Et malgré ces actes d’intimidation, les agents continuaient de se plaindre de cette situation qui perdurait. Ce qui a permis la découverte d’une dizaine de dossiers archivés (curieusement) par STARTEN, pour frais de dossiers non payés. Des dossiers qui auraient pu être selon nos investigations, acheminés depuis le mois d’Avril à la DGTTC au lieu de ce mois de Mai 2010.Que peut donc cacher cette attitude Tanoh Bernard si ce n’est pour contourner le circuit normal de production du permis de conduire ? Pour ce faire, nos investigations font état de ce qu’il a autour de lui son neveu Pacôme qui est à STARTEN, un autre du nom de N’Guessan à la SONATT, une certaine Françoise qui se trouverait à Interflex, sans compter ses complices inspecteurs de permis que sont Irié, Gabriel Koffi et Koffi Yao JC .Tout en sachant que Pacôme qui se trouve maintenant à STARTEN était à la SONATT où il a été viré pour les mêmes motifs de fraude sur le permis de conduire. Quant à Françoise, son rôle est de réceptionner directement les dossiers pour les mettre expressément en rejet afin que Pacôme puisse les traiter pendant qu’elle suit leur évolution. Voilà comment fonctionne donc le réseau. Le neveu de Tanoh, Pacôme monte soigneusement des bordereaux SONATT, les transmet ensuite à N’Guessan pour les valider et celui des transferts enfin, à Françoise le dernier maillon de la chaîne



Le silence coupable du DG Assié ARgnar Amon Jean Claude


La visite du Ministre Albert Flindé des Transports au sein des différentes directions ayant à charge l’édition des permis de conduire format carte de crédit aura été une belle occasion de découvrir les insuffisances de la gestion du premier responsable de la SONATT. Son manque de rigueur, s’il faut le dire ainsi ou son incapacité à veiller sur le processus d’édition des permis, a aujourd’hui mis à nu les faiblesses de ce système que beaucoup de dirigeants d’auto école avaient vite fait de décrier. En effet, l’attitude qu’a affiché Mr Assié Argnar à la veille de cette visite du Ministre Albert Flindé dans ses services en dit long .Tenez – vous bien, dès l’annonce de cette visite, il aurait jugé utile de « faire partir certains délégués du personnel dont les témoignages pourraient mettre à mal ses collaborateurs et lui- même. Pourtant, il n’ignore pas du tout les pratiques obscures qui ont pignon sur rue dans l’édition des permis de conduire, pratiques dont ses services sont accusés de coupables par tous ceux qui témoignent. Seul le Directeur Général refuse de voir la vérité en face, pourtant, l’homme n’est guère étranger de tous les contrôles inopinés qui ont lieu dans la société, jusqu’à ce que la presse fasse écho de l’existence de ce vaste de réseau. Il suffit seulement de voir ses déclarations dans certaines publications acquises à sa cause pour se rendre compte de la trop grande incapacité de cet homme à diriger une telle structure dont il s’est toujours targué de diriger après un appel à candidature. Lorsqu’on est un manager au sens réel du terme, on n’a pas du tout besoin de sofas de la presse pour porter un doigt accusateur sur une autorité, de surcroît la tutelle,pour l’accuser de vouloir remplir les caisses de son parti politique, pendant que celui-ci a le souci du travail à lui confier par le gouvernement et qui doit être bien fait. C’est vraiment incommensurable de lire certains journaux qu’on croyait sérieux, des dictées de monsieur le DG espérant se laver en dépit des fraudes constatées depuis longtemps à la SONATT. On comprend dès lors pourquoi Assié Argnar avait très tôt engagé la bataille du contrôle de la délivrance des titres de Transport en Côte d’Ivoire avec la direction générale des Transports terrestres et de la Circulation. Et pour brouiller les pistes de l’enquête, il va imaginer un complot de toute pièce faisant état d’un cambriolage de la SONATT dans lequel plusieurs millions auraient été emportés. Un chantage purement honteux pour une structure qui avait commencé à se donner du coffre dans le firmament des sociétés

d’Etat .Une attitude qui démontre que la SONATT se fait passer la victime, pourtant, elle est bien le bourreau des caisses du Trésor public avec cette bande de faussaires en son sein.


Loic Koukougnon




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