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Société Publié le mercredi 28 juillet 2010 | Nord-Sud

De la peau fraîche de bœuf au «kplo» :Dans les coulisses d’une transformation

Comment la peau du bœuf se retrouve dans nos assiettes sous la forme de « kplo » ? Nous avons visité une usine de fabrique artisanale à Abobo-té.

La peau de bœuf appelée «kplo» chez les Baoulé, est prisée à Abidjan, tout comme à Bondoukou. Pour cela, la capitale économique possède de nombreuses zones de productions traditionnelles. Il ne s’agit pas de fabriquer du cuir pour sacs ou chaussures. C’est à ces endroits que la majorité des restauratrices se ravitaillent. Nous avons visité l’un de ces sites, jeudi dernier, à Abobo-té, un village d’Abobo. Un mélange d’odeurs suffocantes de bois et de caoutchouc brûlés règne sur la rue menant au cimetière du village, côté lycée Victor Lobad. La senteur provient de plusieurs tas de feu dont les flammes vivaces s’élèvent haut. Tables et hangars sont noircis comme si du goudron est passé par ici. C’est le quartier général des brûleurs de peau de bœuf de la zone. Ce sont uniquement des hommes, concentrés à la tâche. Ils se targuent d’être des braves. Vêtus de loques, les uns s’occupent à enrouler la peau fraîche avant de la poser sur plusieurs planches de bois encore rouges de braise. Quand d’autres accourent vers l’équipe de reportage prise pour une clientèle. La longueur du bois chaud va déterminer le coût du « kplo » qui varie entre 1000 et 2500 F Cfa l’unité. Les peaux enroulées sur les planches sont ensuite posées sur de la braise jusqu’à ce qu’elles durcissent. Ce qui nécessite une veille minutieuse. Il faut tourner et retourner les peaux à chaque seconde. C’est de cette pratique que découle l’aspect tortillé en amont de la peau devenue « kplo », pardon viande. Très occupés, les artisans ne sont pas réceptifs à une causerie approfondie. Le temps, c’est de l’argent, dit l’adage. Comment les fabricants de «kplo» résistent-ils dans un endroit si incandescent et enfumé? Ils répondent brièvement par une doléance : «si vous nous donnez beaucoup d’argent, nous laissons tomber ce boulot ». Signe qu’ils sont conscients des dangers qui les guettent. Certains se plaignent de malaises récurrents. Tous ont des doigts noircis et crasseux. Un autre montre ses cicatrices et conclut : « nous sommes exposés à la mort ici ».


Nesmon De Laure
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