Le Secrétaire Général du Pdci, Pr. Alphonse Djédjé Mady, Directeur de campagne du candidat Henri Konan Bédié, vient de boucler une visite dans le département de Lakota où il a séjourné avec une forte délégation des membres de son parti, durant une semaine. Dans l’interview qu’il nous a accordée, le numéro 2 du Pdci fait le bilan de sa tournée. Par ailleurs, il donne son avis sur l’actualité politique nationale, notamment, les remous au Pdci et la tenue prochaine des élections.
Que peut-on retenir de la tournée que vous avez effectuée durant une semaine dans le département de Lakota ?
Je voudrais d’abord saisir l’occasion que vous m’offrez pour, de prime à bord, remercier ceux qui ont rendu possible cette visite dans le département de Lakota. Après quoi, les responsables de l’administration à qui nous avons rendu des visites de courtoisie chaque fois que cela a été possible et qui nous ont prêté chaque fois, une oreille attentive et républicaine. Remercier ensuite, les responsables politiques locaux du Pdci-rda qui ont préparé cette visite qui s’est déroulée dans de meilleures conditions, en mon sens. Ce qu’il faut donc retenir, c’est qu’à Lakota, le Pdci-rda pour le lequel nous étions en mission est grandement présent et que le travail qui reste à faire et qu’on doit faire chaque jour, est un travail d’encadrement, de mobilisation et de remobilisation pour que, quand arrivera le jour des élections aucune voix ne manque à l’appel.
Revenez-vous satisfait de cette tournée ?
Je reviens satisfait de cette tournée parce que l’atmosphère y était véritablement démocratique puisqu’à Lakota, il n’y a pas que des militants du Pdci mais nous n’avons eu aucun incident de la part de quelques militants de quelque parti que ce soit. Tout s’est déroulé démocratiquement. Je pense que dans les foules qui venaient nous entendre, il y a des militants d’autres partis politiques mais ils ont eu un comportement républicain, il n’y a pas eu d’incidents. Je pense qu’il y a de quoi être satisfait quand on tient compte de cet esprit républicain pourvu que cela dure, pour que les élections se déroulent dans la paix et dans le respect des droits et devoirs de chacun et que la démocratie, la vraie, la liberté d’expression et de choix, puissent se manifester quand le grand jour viendra. Mais le fait de n’avoir eu aucune inconduite de la part de qui que ce soit, est pour nous un élément de satisfaction en plus du contenu de la mission qu’il nous a été donné de continuer.
Avant votre départ, est-ce que vous avez eu des appréhensions ?
Pas particulièrement, puisque moi-même, je suis de la région et qu’on veut en faire une région captive du Fpi. C’est une thèse en laquelle je ne crois plus après le bilan qu’on a du Fpi. Effectivement le Fpi dans nos régions était très fortement implanté ; mais je crois que l’homme compare l’évolution des situations. Et les déçus du Fpi sont tellement légions dans le rang de ceux qui y avaient cru et qui avaient commencé à rêver avec eux, se rendent compte que la réal politique c’est différent de ‘’il n’y à qu’à faire ceci’’. C’est quand on a le pied au mur et qu’il faut le faire, c’est là que se note la différence. J’ai tourné dans le pays Attié, dans le pays Bété, je sais ce qui se passe. J’ai tourné dans la région de Lakota, où j’ai bouclé le pays Dida ; je crois qu’il y a des mythes qui sont tombés et chacun se rend compte de la réalité : tout le monde est fatigué de cette situation difficile que traverse le pays et chacun voudrait voir la fin de cette période.
Est-ce à dire que le BAD, c’est fini ou s’est devenu un mirage ?
Je crois que c’est devenu un mirage. Cette région n’appartient pas plus au Fpi qu’au diable. C’est une région où la Côte d’Ivoire, toutes tendances confondues, a aussi ses militants et le Pdci y a ses militants en grand nombre.
Au cours de votre meeting de clôture à Lakota, la jeunesse du Pdci a demandé plus de cohésion entre les cadres de leur parti dans ce département. Est-ce à dire qu’à Lakota, les cadres ne s’entendent pas?
A les écouter, il y aurait des problèmes de personnes entre les cadres. Lakota n’est pas une exception. Dans beaucoup de régions, on a toujours ce problème de positionnement. Ce problème de leadership entre les cadres. Notre appel a toujours consisté à faire en sorte qu’ils se tendent la main. Les rivalités malsaines ne peuvent servir la cause de personne et qu’il faut se donner la main. De toutes les façons, chacun, si le Pdci est vainqueur, aura de quoi à faire. C’est une vaine querelle de positionnement qui fait que des fois, des gens se regardent en chiens de faïence. Pourtant, je crois que ce n’est pas plus mal à Lakota qu’ailleurs. Dans beaucoup de région on vit ces problèmes de positionnement. Mais ce sont des choses qui se gèrent.
Au-delà de ce cri de cœur des jeunes, quel autre message des populations vous a touché, Monsieur le secrétaire général ?
Ecoutez, les populations au niveau de certains porte-paroles, que ce soit au niveau des secrétaires ou des jeunes, eux-mêmes, font le bilan de la refondation. Ce n’est pas nous qui avons préparé leurs discours, c’est ce qu’ils ont senti qu’ils ont dit. Je crois qu’à écouter ces discours, vous qui étiez avec moi, à un moment donné, je me suis contenté de répondre que si on pouvait traduire en dialecte ce que ceux qui m’ont précédé venaient de dire, je pense que mon message y serait contenu. C’est cela qui fait plaisir. De se rendre compte que ceux que nous allons visiter, leurs discours nous précèdent et vont même quelques fois plus loin sur l’état des lieux. A partir de ce moment-là, notre message est plus facile à faire passer parce qu’il y a une compréhension préalable aux différents éléments que nous exposons pour décrire et dépeindre l’état des lieux et ce que vit aujourd’hui la Côte d’Ivoire.
Vous avez dénoncé au cours de votre tournée, des empêchements de vote dans cette région. Est-ce qu’au niveau du Pdci, vous avez pris des dispositions pour éviter cela ?
La première disposition que nous prenons c’est ce que vous avez entendu parce que c’est chaque citoyen conscient de ses responsabilités et du rôle qu’il a à jouer au sein de sa nation par rapport à ses autres frères, citoyens comme lui qui constitue le meilleur garant du respect de la liberté. On dit que la liberté de chacun s’arrête là où commence celle d’autrui. Mais si vous-même, ne savez pas où s’arrête votre liberté, on peut toujours la reculer si vous vous ne dites pas halte ! Vous portez atteinte à ma dignité ou à ma liberté. Donc, les premières mesures à prendre, c’est d’expliquer à tous les Ivoiriens comme vous l’avez entendu dire, qu’on soit autochtone ou allochtone, nous sommes tous des citoyens ivoiriens, égaux en droit et en devoir. Et aucune personne ne peut empêcher un autre Ivoirien ou une autre Ivoirienne, d’exercer son droit de vote dans la liberté la plus totale. Vous savez, je suis allé plus loin, en donnant l’exemple des gens qui sont députés en dehors de leur région d’origine. C’est cela la démocratie. Et la première chose donc c’est que nos parents prennent conscience de cela et tuent la peur en eux. La peur de la persécution, la peur de ceci, la peur de cela. Ce n’est pas parce qu’on est accueilli dans une région, qu’on n’est pas citoyen comme ceux qui vous ont accueilli dans cette région. Il peut y avoir et il doit y avoir parfaite harmonie entre autochtones et allochtones et les étrangers qui arrivent, sans pour autant porter atteinte à la dignité humaine, à la dignité de chacun. C’est ce que nous avons essayé de faire comprendre pendant ces douze meetings en une semaine. Mais, ça ne devra pas s’arrêter là. Nous devons continuer à faire de la sensibilisation pour que nos parents comprennent et nous aurons recours à d’autres cadres qui, après moi, passeront dans ces régions de forêts où les empêchements de vote par le passé ont été un fait antidémocratique, pour qu’ils renforcent ce message et qu’ils rassurent tous les parents, toute origine ivoirienne confondue, pour que chacun, où qu’il se trouve en Côte d’Ivoire, soit chez lui parce qu’il n’y a pas d’Ivoirien étrangers en Côte d’Ivoire. Quand on est Ivoiriens sur les 322 000 km2, on est ivoirien avec les mêmes droits et obligations, et égal à tout autre citoyen. Et cette égalité dans la citoyenneté, se démontre le jour des élections parce que c’est, une personne, une voix.
A certaines étapes nous avons pu remarquer qu’il y a des miliciens qui existent et qui vivent dans ce département de Lakota. Est-ce que cela n’est pas sujet d’inquiétude ?
Moi, je n’ai pas vu les miliciens partout où nous sommes passés. Mais, j’ai entendu dire que ces jeunes qui assuraient notre sécurité, seraient des miliciens. A partir du moment où ils ont fait comme généralement quand nous bougeons, et que des jeunes du Pdci et autres assurent la sécurité civile, qu’ils mettent l’ordre et qu’il n’y a pas eu de palabre, si c’est comme ça être miliciens, ce sont de bons miliciens. Parce que, j’entends par miliciens, de jeunes gens surexcités, extrémistes qui font ceci et cela. Comme je n’ai pas vu cela, je dis que s’ils sont des miliciens, aujourd’hui ce sont des miliciens reconvertis au véritable esprit républicain et qui ont assuré pendant tout notre séjour, la sécurité lors des meetings. C’est une très bonne chose et je les félicite.
Vous avez donné l’espoir d’un avenir meilleur avec le Pdci. Est-ce que les populations doivent prendre ce message comme de l’or ?
Ils doivent prendre cela comme de la réalité. C’est ce que le Pdci a fait qu’ils ont connu par le passé. C’est ce que le Pdci fera avec les erreurs en moins qu’ils auront connu par le passé. Refaire, la santé, les routes, l’école, aider à la production paysanne comme elles étaient. Ce sont des domaines bien connus du Pdci-rda et les gens savent tous très bien que, ce qui existe aujourd’hui, c’est ce que le Pdci a laissé qui est en train de se dégrader au fil des jours. Et cela, nous l’avons fait et le Pdci est encore capable de le faire en mieux, en prenant en compte, ce qui a pu exister comme erreur par le passé.
Quel sentiment vous a traversé quand vous avez vu Lakota, cette région que vous connaissiez avant la crise?
C’est un sentiment de désolation ; mais je n’étais pas plus désolé là qu’ailleurs, puisque j’ai parcouru beaucoup de régions de la Côte d’Ivoire. Le délabrement de la Côte d’Ivoire dans toutes les régions, se ressemble : j’ai trouvé Lakota comme une photocopie d’autres régions. Les voies dégradées, le manque de routes, la paupérisation prononcée, les paysans qui souffrent et qui le disent, cela se lit sur le visage de tous, à Lakota comme à Man, Guiglo, Korhogo, Abengourou, et partout. On sent cette désolation avec la crise que nous traversons, chez tous les Ivoiriens. Lakota, malheureusement n’a pas fait exception.
Que représente Lakota pour le Pdci quand on sait que tout au long de votre visite, vous avez adressé un message de compassion aux populations de Lakota qui ont perdu l’un de leur cadre en la personne du ministre Emile Boga Doudou ?
Lakota est aussi cher à nos cœurs que les autres régions. Nous faisons une tournée de sensibilisation ; malheureusement on ne peut pas être dans toutes les régions en même temps. Cependant, nous apportons notre message de compassion et de promesse d’un avenir meilleur à toutes les populations ivoiriennes. Toutefois, Lakota au plan humain a connu ce drame qui est qu’au premier jour de la crise, il y a eu le décès d’un cadre ivoirien, qui est Boga Doudou. Mais lorsque nous sommes partis à Biankouma, ce à quoi nous avons fait allusion, et on a été chez le Général Guéi, c’était lui. C’est un message peut-être actualisé car à Lakota, on a parlé de Boga Doudou puisque c’était chez lui. On est passé plusieurs fois par son village. Il y a là un élément humain qu’on a soulevé mais la perte des cadres dans cette crise d’un côté comme de l’autre, est une chose que le Pdci fustige et ne souhaite pas que cela se reproduise dans notre pays. Donc, je crois que Lakota occupe la même place dans nos cœurs que les autres villes que nous avons visitées. Il ne compte pas plus, il ne compte pas moins, il compte aussi bien que les autres.
Vous avez annoncé l’affichage des listes électorales, la distribution des cartes d’identité et cartes d’électeur au cours du mois d’août ou début septembre, environ une semaine de retour de votre mission, est-ce que vous réitérez aux populations ce même message ?
Bien sûr ! Les listes sont affichées dans toutes les régions et l’opération est en cours. Lorsque le facilitateur de la sortie de crise, le président Blaise Compaoré est passé au mois de février, il a indiqué trois semaines pour la reprise du contentieux électoral sur la liste provisoire tant pour la période administrative que pour la période judiciaire. C’est ce qui est en train de courir. Quand cette période sera terminée, on dressera la liste définitive qui va permettre l’établissement des cartes d’identité et des cartes d’électeur qu’on va ensuite distribuer. Tout est en bonne voie puisque les listes sont affichées et sont aujourd’hui soumises au contrôle des populations.
Vous semblez très optimiste quant à l’organisation des élections cette année.
Il faut d’abord être optimiste si on veut aboutir à un résultat positif qui plus, est soutenu par des faits concrets qui se déroulent sur le terrain aujourd’hui. Là, la primature est en train de faire la vérification qu’avait exigée le camp présidentiel. Je dis, le contentieux sur la liste provisoire est en cours conformément à la décision du facilitateur, au mois de février. Normalement au bout de cela, c’est la liste définitive qui sort. Puis, à la dernière réunion des leaders dans le dialogue inter-ivoirien, les leaders ont promis se retrouver dans quelques semaines pour nous fixer une date. Je crois qu’il ne sortira pas du mois d’octobre comme on le souhaite. Mais enfin, aujourd’hui, il y a beaucoup plus de signes que les élections au plus tard au mois d’octobre, seront possibles. Mais attendons de voir. Alors, moi, je sais que grâce au dialogue qui se déroule entre les leaders ivoiriens, nous sortirons très bientôt de cette crise par des élections bien avant la fin de l’année.
Nous entendons beaucoup de bruits autour du Pdci. On parle de déstabilisation du Pdci, d’un manque de débat au sein du parti, on demande l’organisation d’un congrès avant les élections. Qu’en pensez-vous ?
Qu’est-ce que vous voulez que je dise sur ce sujet que le bureau politique du Pdci n’a pas eu à dire ? Vos organes ont été à la réunion du bureau politique du Pdci, il y a des faux débats qu’on créé à force d’en parler. Le bureau politique s’est réuni et il a réaffirmé une décision qui avait été déjà prise à savoir qu’il n’y aura de congrès qu’après les élections. Ce bureau politique a confirmé qu’il a son candidat qu’il a déjà choisi démocratiquement et qui s’appelle Henri Konan Bédié. Que tous les militants du Pdci ne répondent pas à ceux qui veulent nous diviser et qu’on reste ensemble pour ramener le Pdci au pouvoir avec son candidat. Je ne suis pas au-dessus du bureau politique, je ne suis qu’un simple militant et je m’aligne à cette décision du bureau politique. Mais je pense que c’est un débat clos. A force de le faire, c’est cela qui fait le problème. Pour moi, ce n’est plus un débat, le bureau politique a tranché, les vrais militants du Pdci vont suivre la voie indiquée par le bureau politique.
Quel conseil pouvez-vous donner à ces militants qui suscitent cette polémique là ?
Ce ne sont pas les militants puisque s’ils étaient les militants, ils suivraient la décision du bureau politique. Parce qu’en dehors des conventions et du congrès, c’est le bureau politique qui décide. Le bureau politique s’est prononcé, on a enregistré 21 personnes ce jour-là, qui ont pris la parole ; on n’a empêché personne de parler. On n’a refusé la parole à personne. Le débat au niveau d’un parti, c’est au niveau de ces instances, du comité de base, de la section, de la délégation ou bien sa réunion du bureau politique. Le débat au sein d’un parti ce n’est pas dans les journaux, ce n’est pas au marché d’Adjamé, ce n’est pas dans la rue. C’est quand les instances se réunissent. Le bureau politique s’est réuni, il a débattu et il a décidé. Vous savez, on dit qu’on ne peut pas réveiller quelqu’un qui ne dort pas. Donc, je ne vais pas répondre aux positions de mauvaise foi ou d’autres choses. Quelqu’un ne dort pas et vous voulez le réveiller, c’est difficile !
Au cours de la réunion du bureau politique, il y a eu des remous au sein de la maison du Pdci. Quel regard y avez-vous porté ?
Tout cela n’est pas nécessaire. Ce ne sont pas des choses à conseiller entre des frères d’un même parti, c’est à condamner. Nous devons nous respecter les uns les autres, respecter les décisions de notre parti. On n’a pas besoin de s’insulter, de s’humilier. Je pense qu’il faut rester digne et se respecter réciproquement. C’est une donnée de base qui contribue aussi à la démocratie. Je pense que c’est parce qu’on se respecte que chacun peut dire ce qu’il pense, sans risque de se faire insulter, de se faire frapper, de se faire ceci ou cela. Le débat doit être libre et ne doit attirer aucune inconduite de la part de qui que ce soit. Ce sont des choses à ne pas conseiller et à ne pas encourager.
Que pensez-vous de la célébration du cinquantenaire avec tous les problèmes que traverse le pays : il n’y a pas de moyens, le chef de l’Etat avait promis les élections avant cette fête ?
Ecoutez, le cinquantenaire est un anniversaire. Même si vous êtes en train de pleurer ou en train de rire, lorsque la date de votre anniversaire arrive, c’est la date de votre anniversaire. Vous n’allez pas le déplacer parce que vous avez un accès de paludisme, comme pour dire, puisque je suis malade aujourd’hui, ce n’est pas la date de mon anniversaire. Non ! Le 07 août sera le cinquantième anniversaire de la naissance de la république de Côte d’Ivoire. Quelle allure est-ce qu’on donne à cet événement? C’est ce qui varie au niveau de chacun. En ce qui nous concerne, comme pour tout anniversaire, c’est le moment des bilans. Chacun rentre en soi, et on fait le bilan ce qu’on a fait des 50 ans, et où est-ce que nous en sommes aujourd’hui ? Nous, on fait des projets pour l’avenir. Donc, l’anniversaire nous n’allons pas le déplacer. Le 07Août, il y aura 50 ans que la Côte d’Ivoire est indépendante, qu’on soit dans la joie ou dans la peine. Nous allons faire le bilan. Ce ne sera pas peut-être aussi joyeux que si tout était florissant ; mais l’anniversaire aura lieu. Chacun fêtera cet anniversaire à sa manière. Mais la meilleure manière, ce sera faire le bilan. Qu’est-ce que nous avons fait de nos 50 ans d’indépendance? Qu’est-ce que nous pouvons espérer pour demain ? C’est une question que tout Ivoirien doit se poser, qu’il soit à la fête ou chez lui à la maison.
Quel message à l’endroit de vos militants et des Ivoiriens qui attendent impatiemment les élections ?
On les comprend. On comprend leur lassitude, tout le monde, sans aucune exception, est fatigué. En ce qui concerne le Pdci-rda avec le président Henri Konan Bédié, il s’associe à toutes les démarches qui peuvent permettre une sortie pacifique de crise. Comme je le dis plus haut, nous avons tous les signaux qui sont presque tous verts pour permettre des élections bien avant la fin de l’année. Je ne peux pas donner de date mais nous travaillons en sorte que le plus tôt, soit le mieux, parce qu’il ne m’appartient pas d’annoncer de date. C’est la Commission Electorale Indépendante qui propose et c’est le chef de l’Etat qui signe le décret qui fixe la date, qui convoque les électeurs au premier tour de la présidentielle. Mais nous travaillons pour que la souffrance des Ivoiriens prenne fin et que la confiance revienne entre les uns et les autres, grâce et par des élections démocratiques, fraternelles et pacifiques.
Interview réalisée par Lance Touré
Que peut-on retenir de la tournée que vous avez effectuée durant une semaine dans le département de Lakota ?
Je voudrais d’abord saisir l’occasion que vous m’offrez pour, de prime à bord, remercier ceux qui ont rendu possible cette visite dans le département de Lakota. Après quoi, les responsables de l’administration à qui nous avons rendu des visites de courtoisie chaque fois que cela a été possible et qui nous ont prêté chaque fois, une oreille attentive et républicaine. Remercier ensuite, les responsables politiques locaux du Pdci-rda qui ont préparé cette visite qui s’est déroulée dans de meilleures conditions, en mon sens. Ce qu’il faut donc retenir, c’est qu’à Lakota, le Pdci-rda pour le lequel nous étions en mission est grandement présent et que le travail qui reste à faire et qu’on doit faire chaque jour, est un travail d’encadrement, de mobilisation et de remobilisation pour que, quand arrivera le jour des élections aucune voix ne manque à l’appel.
Revenez-vous satisfait de cette tournée ?
Je reviens satisfait de cette tournée parce que l’atmosphère y était véritablement démocratique puisqu’à Lakota, il n’y a pas que des militants du Pdci mais nous n’avons eu aucun incident de la part de quelques militants de quelque parti que ce soit. Tout s’est déroulé démocratiquement. Je pense que dans les foules qui venaient nous entendre, il y a des militants d’autres partis politiques mais ils ont eu un comportement républicain, il n’y a pas eu d’incidents. Je pense qu’il y a de quoi être satisfait quand on tient compte de cet esprit républicain pourvu que cela dure, pour que les élections se déroulent dans la paix et dans le respect des droits et devoirs de chacun et que la démocratie, la vraie, la liberté d’expression et de choix, puissent se manifester quand le grand jour viendra. Mais le fait de n’avoir eu aucune inconduite de la part de qui que ce soit, est pour nous un élément de satisfaction en plus du contenu de la mission qu’il nous a été donné de continuer.
Avant votre départ, est-ce que vous avez eu des appréhensions ?
Pas particulièrement, puisque moi-même, je suis de la région et qu’on veut en faire une région captive du Fpi. C’est une thèse en laquelle je ne crois plus après le bilan qu’on a du Fpi. Effectivement le Fpi dans nos régions était très fortement implanté ; mais je crois que l’homme compare l’évolution des situations. Et les déçus du Fpi sont tellement légions dans le rang de ceux qui y avaient cru et qui avaient commencé à rêver avec eux, se rendent compte que la réal politique c’est différent de ‘’il n’y à qu’à faire ceci’’. C’est quand on a le pied au mur et qu’il faut le faire, c’est là que se note la différence. J’ai tourné dans le pays Attié, dans le pays Bété, je sais ce qui se passe. J’ai tourné dans la région de Lakota, où j’ai bouclé le pays Dida ; je crois qu’il y a des mythes qui sont tombés et chacun se rend compte de la réalité : tout le monde est fatigué de cette situation difficile que traverse le pays et chacun voudrait voir la fin de cette période.
Est-ce à dire que le BAD, c’est fini ou s’est devenu un mirage ?
Je crois que c’est devenu un mirage. Cette région n’appartient pas plus au Fpi qu’au diable. C’est une région où la Côte d’Ivoire, toutes tendances confondues, a aussi ses militants et le Pdci y a ses militants en grand nombre.
Au cours de votre meeting de clôture à Lakota, la jeunesse du Pdci a demandé plus de cohésion entre les cadres de leur parti dans ce département. Est-ce à dire qu’à Lakota, les cadres ne s’entendent pas?
A les écouter, il y aurait des problèmes de personnes entre les cadres. Lakota n’est pas une exception. Dans beaucoup de régions, on a toujours ce problème de positionnement. Ce problème de leadership entre les cadres. Notre appel a toujours consisté à faire en sorte qu’ils se tendent la main. Les rivalités malsaines ne peuvent servir la cause de personne et qu’il faut se donner la main. De toutes les façons, chacun, si le Pdci est vainqueur, aura de quoi à faire. C’est une vaine querelle de positionnement qui fait que des fois, des gens se regardent en chiens de faïence. Pourtant, je crois que ce n’est pas plus mal à Lakota qu’ailleurs. Dans beaucoup de région on vit ces problèmes de positionnement. Mais ce sont des choses qui se gèrent.
Au-delà de ce cri de cœur des jeunes, quel autre message des populations vous a touché, Monsieur le secrétaire général ?
Ecoutez, les populations au niveau de certains porte-paroles, que ce soit au niveau des secrétaires ou des jeunes, eux-mêmes, font le bilan de la refondation. Ce n’est pas nous qui avons préparé leurs discours, c’est ce qu’ils ont senti qu’ils ont dit. Je crois qu’à écouter ces discours, vous qui étiez avec moi, à un moment donné, je me suis contenté de répondre que si on pouvait traduire en dialecte ce que ceux qui m’ont précédé venaient de dire, je pense que mon message y serait contenu. C’est cela qui fait plaisir. De se rendre compte que ceux que nous allons visiter, leurs discours nous précèdent et vont même quelques fois plus loin sur l’état des lieux. A partir de ce moment-là, notre message est plus facile à faire passer parce qu’il y a une compréhension préalable aux différents éléments que nous exposons pour décrire et dépeindre l’état des lieux et ce que vit aujourd’hui la Côte d’Ivoire.
Vous avez dénoncé au cours de votre tournée, des empêchements de vote dans cette région. Est-ce qu’au niveau du Pdci, vous avez pris des dispositions pour éviter cela ?
La première disposition que nous prenons c’est ce que vous avez entendu parce que c’est chaque citoyen conscient de ses responsabilités et du rôle qu’il a à jouer au sein de sa nation par rapport à ses autres frères, citoyens comme lui qui constitue le meilleur garant du respect de la liberté. On dit que la liberté de chacun s’arrête là où commence celle d’autrui. Mais si vous-même, ne savez pas où s’arrête votre liberté, on peut toujours la reculer si vous vous ne dites pas halte ! Vous portez atteinte à ma dignité ou à ma liberté. Donc, les premières mesures à prendre, c’est d’expliquer à tous les Ivoiriens comme vous l’avez entendu dire, qu’on soit autochtone ou allochtone, nous sommes tous des citoyens ivoiriens, égaux en droit et en devoir. Et aucune personne ne peut empêcher un autre Ivoirien ou une autre Ivoirienne, d’exercer son droit de vote dans la liberté la plus totale. Vous savez, je suis allé plus loin, en donnant l’exemple des gens qui sont députés en dehors de leur région d’origine. C’est cela la démocratie. Et la première chose donc c’est que nos parents prennent conscience de cela et tuent la peur en eux. La peur de la persécution, la peur de ceci, la peur de cela. Ce n’est pas parce qu’on est accueilli dans une région, qu’on n’est pas citoyen comme ceux qui vous ont accueilli dans cette région. Il peut y avoir et il doit y avoir parfaite harmonie entre autochtones et allochtones et les étrangers qui arrivent, sans pour autant porter atteinte à la dignité humaine, à la dignité de chacun. C’est ce que nous avons essayé de faire comprendre pendant ces douze meetings en une semaine. Mais, ça ne devra pas s’arrêter là. Nous devons continuer à faire de la sensibilisation pour que nos parents comprennent et nous aurons recours à d’autres cadres qui, après moi, passeront dans ces régions de forêts où les empêchements de vote par le passé ont été un fait antidémocratique, pour qu’ils renforcent ce message et qu’ils rassurent tous les parents, toute origine ivoirienne confondue, pour que chacun, où qu’il se trouve en Côte d’Ivoire, soit chez lui parce qu’il n’y a pas d’Ivoirien étrangers en Côte d’Ivoire. Quand on est Ivoiriens sur les 322 000 km2, on est ivoirien avec les mêmes droits et obligations, et égal à tout autre citoyen. Et cette égalité dans la citoyenneté, se démontre le jour des élections parce que c’est, une personne, une voix.
A certaines étapes nous avons pu remarquer qu’il y a des miliciens qui existent et qui vivent dans ce département de Lakota. Est-ce que cela n’est pas sujet d’inquiétude ?
Moi, je n’ai pas vu les miliciens partout où nous sommes passés. Mais, j’ai entendu dire que ces jeunes qui assuraient notre sécurité, seraient des miliciens. A partir du moment où ils ont fait comme généralement quand nous bougeons, et que des jeunes du Pdci et autres assurent la sécurité civile, qu’ils mettent l’ordre et qu’il n’y a pas eu de palabre, si c’est comme ça être miliciens, ce sont de bons miliciens. Parce que, j’entends par miliciens, de jeunes gens surexcités, extrémistes qui font ceci et cela. Comme je n’ai pas vu cela, je dis que s’ils sont des miliciens, aujourd’hui ce sont des miliciens reconvertis au véritable esprit républicain et qui ont assuré pendant tout notre séjour, la sécurité lors des meetings. C’est une très bonne chose et je les félicite.
Vous avez donné l’espoir d’un avenir meilleur avec le Pdci. Est-ce que les populations doivent prendre ce message comme de l’or ?
Ils doivent prendre cela comme de la réalité. C’est ce que le Pdci a fait qu’ils ont connu par le passé. C’est ce que le Pdci fera avec les erreurs en moins qu’ils auront connu par le passé. Refaire, la santé, les routes, l’école, aider à la production paysanne comme elles étaient. Ce sont des domaines bien connus du Pdci-rda et les gens savent tous très bien que, ce qui existe aujourd’hui, c’est ce que le Pdci a laissé qui est en train de se dégrader au fil des jours. Et cela, nous l’avons fait et le Pdci est encore capable de le faire en mieux, en prenant en compte, ce qui a pu exister comme erreur par le passé.
Quel sentiment vous a traversé quand vous avez vu Lakota, cette région que vous connaissiez avant la crise?
C’est un sentiment de désolation ; mais je n’étais pas plus désolé là qu’ailleurs, puisque j’ai parcouru beaucoup de régions de la Côte d’Ivoire. Le délabrement de la Côte d’Ivoire dans toutes les régions, se ressemble : j’ai trouvé Lakota comme une photocopie d’autres régions. Les voies dégradées, le manque de routes, la paupérisation prononcée, les paysans qui souffrent et qui le disent, cela se lit sur le visage de tous, à Lakota comme à Man, Guiglo, Korhogo, Abengourou, et partout. On sent cette désolation avec la crise que nous traversons, chez tous les Ivoiriens. Lakota, malheureusement n’a pas fait exception.
Que représente Lakota pour le Pdci quand on sait que tout au long de votre visite, vous avez adressé un message de compassion aux populations de Lakota qui ont perdu l’un de leur cadre en la personne du ministre Emile Boga Doudou ?
Lakota est aussi cher à nos cœurs que les autres régions. Nous faisons une tournée de sensibilisation ; malheureusement on ne peut pas être dans toutes les régions en même temps. Cependant, nous apportons notre message de compassion et de promesse d’un avenir meilleur à toutes les populations ivoiriennes. Toutefois, Lakota au plan humain a connu ce drame qui est qu’au premier jour de la crise, il y a eu le décès d’un cadre ivoirien, qui est Boga Doudou. Mais lorsque nous sommes partis à Biankouma, ce à quoi nous avons fait allusion, et on a été chez le Général Guéi, c’était lui. C’est un message peut-être actualisé car à Lakota, on a parlé de Boga Doudou puisque c’était chez lui. On est passé plusieurs fois par son village. Il y a là un élément humain qu’on a soulevé mais la perte des cadres dans cette crise d’un côté comme de l’autre, est une chose que le Pdci fustige et ne souhaite pas que cela se reproduise dans notre pays. Donc, je crois que Lakota occupe la même place dans nos cœurs que les autres villes que nous avons visitées. Il ne compte pas plus, il ne compte pas moins, il compte aussi bien que les autres.
Vous avez annoncé l’affichage des listes électorales, la distribution des cartes d’identité et cartes d’électeur au cours du mois d’août ou début septembre, environ une semaine de retour de votre mission, est-ce que vous réitérez aux populations ce même message ?
Bien sûr ! Les listes sont affichées dans toutes les régions et l’opération est en cours. Lorsque le facilitateur de la sortie de crise, le président Blaise Compaoré est passé au mois de février, il a indiqué trois semaines pour la reprise du contentieux électoral sur la liste provisoire tant pour la période administrative que pour la période judiciaire. C’est ce qui est en train de courir. Quand cette période sera terminée, on dressera la liste définitive qui va permettre l’établissement des cartes d’identité et des cartes d’électeur qu’on va ensuite distribuer. Tout est en bonne voie puisque les listes sont affichées et sont aujourd’hui soumises au contrôle des populations.
Vous semblez très optimiste quant à l’organisation des élections cette année.
Il faut d’abord être optimiste si on veut aboutir à un résultat positif qui plus, est soutenu par des faits concrets qui se déroulent sur le terrain aujourd’hui. Là, la primature est en train de faire la vérification qu’avait exigée le camp présidentiel. Je dis, le contentieux sur la liste provisoire est en cours conformément à la décision du facilitateur, au mois de février. Normalement au bout de cela, c’est la liste définitive qui sort. Puis, à la dernière réunion des leaders dans le dialogue inter-ivoirien, les leaders ont promis se retrouver dans quelques semaines pour nous fixer une date. Je crois qu’il ne sortira pas du mois d’octobre comme on le souhaite. Mais enfin, aujourd’hui, il y a beaucoup plus de signes que les élections au plus tard au mois d’octobre, seront possibles. Mais attendons de voir. Alors, moi, je sais que grâce au dialogue qui se déroule entre les leaders ivoiriens, nous sortirons très bientôt de cette crise par des élections bien avant la fin de l’année.
Nous entendons beaucoup de bruits autour du Pdci. On parle de déstabilisation du Pdci, d’un manque de débat au sein du parti, on demande l’organisation d’un congrès avant les élections. Qu’en pensez-vous ?
Qu’est-ce que vous voulez que je dise sur ce sujet que le bureau politique du Pdci n’a pas eu à dire ? Vos organes ont été à la réunion du bureau politique du Pdci, il y a des faux débats qu’on créé à force d’en parler. Le bureau politique s’est réuni et il a réaffirmé une décision qui avait été déjà prise à savoir qu’il n’y aura de congrès qu’après les élections. Ce bureau politique a confirmé qu’il a son candidat qu’il a déjà choisi démocratiquement et qui s’appelle Henri Konan Bédié. Que tous les militants du Pdci ne répondent pas à ceux qui veulent nous diviser et qu’on reste ensemble pour ramener le Pdci au pouvoir avec son candidat. Je ne suis pas au-dessus du bureau politique, je ne suis qu’un simple militant et je m’aligne à cette décision du bureau politique. Mais je pense que c’est un débat clos. A force de le faire, c’est cela qui fait le problème. Pour moi, ce n’est plus un débat, le bureau politique a tranché, les vrais militants du Pdci vont suivre la voie indiquée par le bureau politique.
Quel conseil pouvez-vous donner à ces militants qui suscitent cette polémique là ?
Ce ne sont pas les militants puisque s’ils étaient les militants, ils suivraient la décision du bureau politique. Parce qu’en dehors des conventions et du congrès, c’est le bureau politique qui décide. Le bureau politique s’est prononcé, on a enregistré 21 personnes ce jour-là, qui ont pris la parole ; on n’a empêché personne de parler. On n’a refusé la parole à personne. Le débat au niveau d’un parti, c’est au niveau de ces instances, du comité de base, de la section, de la délégation ou bien sa réunion du bureau politique. Le débat au sein d’un parti ce n’est pas dans les journaux, ce n’est pas au marché d’Adjamé, ce n’est pas dans la rue. C’est quand les instances se réunissent. Le bureau politique s’est réuni, il a débattu et il a décidé. Vous savez, on dit qu’on ne peut pas réveiller quelqu’un qui ne dort pas. Donc, je ne vais pas répondre aux positions de mauvaise foi ou d’autres choses. Quelqu’un ne dort pas et vous voulez le réveiller, c’est difficile !
Au cours de la réunion du bureau politique, il y a eu des remous au sein de la maison du Pdci. Quel regard y avez-vous porté ?
Tout cela n’est pas nécessaire. Ce ne sont pas des choses à conseiller entre des frères d’un même parti, c’est à condamner. Nous devons nous respecter les uns les autres, respecter les décisions de notre parti. On n’a pas besoin de s’insulter, de s’humilier. Je pense qu’il faut rester digne et se respecter réciproquement. C’est une donnée de base qui contribue aussi à la démocratie. Je pense que c’est parce qu’on se respecte que chacun peut dire ce qu’il pense, sans risque de se faire insulter, de se faire frapper, de se faire ceci ou cela. Le débat doit être libre et ne doit attirer aucune inconduite de la part de qui que ce soit. Ce sont des choses à ne pas conseiller et à ne pas encourager.
Que pensez-vous de la célébration du cinquantenaire avec tous les problèmes que traverse le pays : il n’y a pas de moyens, le chef de l’Etat avait promis les élections avant cette fête ?
Ecoutez, le cinquantenaire est un anniversaire. Même si vous êtes en train de pleurer ou en train de rire, lorsque la date de votre anniversaire arrive, c’est la date de votre anniversaire. Vous n’allez pas le déplacer parce que vous avez un accès de paludisme, comme pour dire, puisque je suis malade aujourd’hui, ce n’est pas la date de mon anniversaire. Non ! Le 07 août sera le cinquantième anniversaire de la naissance de la république de Côte d’Ivoire. Quelle allure est-ce qu’on donne à cet événement? C’est ce qui varie au niveau de chacun. En ce qui nous concerne, comme pour tout anniversaire, c’est le moment des bilans. Chacun rentre en soi, et on fait le bilan ce qu’on a fait des 50 ans, et où est-ce que nous en sommes aujourd’hui ? Nous, on fait des projets pour l’avenir. Donc, l’anniversaire nous n’allons pas le déplacer. Le 07Août, il y aura 50 ans que la Côte d’Ivoire est indépendante, qu’on soit dans la joie ou dans la peine. Nous allons faire le bilan. Ce ne sera pas peut-être aussi joyeux que si tout était florissant ; mais l’anniversaire aura lieu. Chacun fêtera cet anniversaire à sa manière. Mais la meilleure manière, ce sera faire le bilan. Qu’est-ce que nous avons fait de nos 50 ans d’indépendance? Qu’est-ce que nous pouvons espérer pour demain ? C’est une question que tout Ivoirien doit se poser, qu’il soit à la fête ou chez lui à la maison.
Quel message à l’endroit de vos militants et des Ivoiriens qui attendent impatiemment les élections ?
On les comprend. On comprend leur lassitude, tout le monde, sans aucune exception, est fatigué. En ce qui concerne le Pdci-rda avec le président Henri Konan Bédié, il s’associe à toutes les démarches qui peuvent permettre une sortie pacifique de crise. Comme je le dis plus haut, nous avons tous les signaux qui sont presque tous verts pour permettre des élections bien avant la fin de l’année. Je ne peux pas donner de date mais nous travaillons en sorte que le plus tôt, soit le mieux, parce qu’il ne m’appartient pas d’annoncer de date. C’est la Commission Electorale Indépendante qui propose et c’est le chef de l’Etat qui signe le décret qui fixe la date, qui convoque les électeurs au premier tour de la présidentielle. Mais nous travaillons pour que la souffrance des Ivoiriens prenne fin et que la confiance revienne entre les uns et les autres, grâce et par des élections démocratiques, fraternelles et pacifiques.
Interview réalisée par Lance Touré