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Faits Divers Publié le lundi 2 août 2010 | Le Mandat

Avagou(Jacqueville) / Disparition de N’Guessan Gérard - Les populations sur le pied de guerre

Cela fait bientôt deux mois que le village d’Avagou, dans la commune de Jacqueville, est sans nouvelle de son fils, N’Guessan Gérard, la quarantaine révolue. Ce jeune, selon les informations en notre possession, aurait été enlevé par les jeunes de Tabooth, village voisin d’Avagou depuis le 1er juin 2010, au cours d’une violente bagarre entre les deux villages.

Qu’est devenu le jeune N’Guessan Gérard ? Telle est aujourd’hui, la principale préoccupation de toute la population du village d’Avagou (Jacqueville). De ses parents à son épouse en passant par les autorités villageoises et la population, tous sont inquiets. Et continuent de se demander sur ce qu’est arrivé au jeune Gérard. Parce que, depuis presque deux mois jour pour jour, ils sont sans nouvelle d’un de leur fils, époux, frère et ami avec qui ils partageaient tout. Un tour dans ce paisible village balnéaire, permet de se rendre compte de la vive douleur et la grande tristesse qu’arrivent à contenir difficilement hommes, femmes et jeunes de ce village dirrigé par Gnamien Akadjé David, qui cumule les fonctions chef de terre et chef de village.

Comment en est-on arrivé à cette situation ?
Selon le chef Gnamien Akadjé David, lui-même à Abidjan lors des faits, le 1er juin 2010, une bagarre serait survenue entre les jeunes d’Avagou et ceux de Taboth. Au cours de celle-ci, des jeunes de Taboth malmenés auraient bénéficié des renforts de quelques villages Ahizi. Vrai au faux ? Toujours est-il que la bagarre entre les deux villages a été fatale à la population d’Avagou qui est sans nouvelle d’un des leurs depuis cette date. « Nous avons les plantations de la Sicor, délocalisée aujourd’hui à Abidjan. À l’époque, nous avons dit non à cette société parce que nos jeunes en avaient été remerciés. Nous avons donc refusé que cette société continue d’exploiter ces champs. En accord avec les chefs des villages, d’Avagou, Jacqueville, Ahua et Grand Jack. Nous avons donc barré la route à cette société. C’est à cette occasion que nous avons demandé à nos jeunes de veiller à ce que la sicor n’ait plus accès aux plantations », nous a dit le chef avant de poursuivre « A un moment donné, la sicor revenue à de meilleurs sentiments a tenu à nous rencontrer. Nous étions en pourparlers lorsque les populations des quatre villages ont pris la décision de demander aux jeunes d’obtempérer parce que nous étions en pourparlers et nous avons pensé que nous étions sur la bonne voie ». Malheureusement, les recommandations de la chefferie ne rencontreront pas l’assentiment des jeunes. Ils seraient « allés jusqu’ à se partager les plantations entre eux ».

Les plantations de la Sicor : la pomme de discorde
Les forêts qui ont été utilisées pour les plantations de coco appartiennent au village d’Avagou. « C’est l’Etat ivoirien qui a monopolisé nos forêts. Il en a fait des plantations industrielles. Avec d’abord la Sodepalm, ensuite la Palmindustrie. Ces plantations ont été vendues à la Sicor. Cela fait plus de 30 ans que cette entreprise exploite ces plantations. En principe, quelque chose devrait revenir ou l’on devait s’occuper de ces villages en y apportant des appuis. Parce que les villages n’arriveraient plus à survenir à leurs propres besoins selon les informations que nous avons reçues sur les lieux. Après le partage, certains jeunes d’Avagou dont l’âge varie entre 15 à 17 ans auraient fait irruption dans des plantations que des gens de Taboth exploitaient. « C’est ce qui a envoyé les palabres ». nous a dit le chef Gnamien Akadjé David. Signalons également que ces partages se sont faits sans l’autorisation de la chefferie. « Aucune autorité n’était informée », a-t-il ajouté.

La prise d’otage de N’Guessan Gérard
La bagarre, aux dires de la population d’Avagou se serait passée le lundi 1er juin. Ce n’est que le lendemain que nous avions appris cette nouvelle. En effet, selon Tanoh N’Drin Ferdinand, un jeune d’Avagou, N’Guessan Gérard se trouverait dans son champ en compagnie de son épouse, Yessoh N’Drin Raymonde quand les hostilités ont commencé. « J’étais avec mon petit frère quand les jeunes de Taboth ont commencé à faire un ratissage. Ils évoluaient vers notre village avec des morceaux de bois et des machettes. C’est ainsi que nous avons, mon frère et moi pris la direction du champ de Gérard. Ne sachant pas ce qui se passait, il continuait ses travaux lorsque nous l’avons alerté. A peine a-t-il voulu prendre ses dispositions pour chercher à se sauver qu’il a été envahi par les jeunes surexcités de Taboth qui lui donnaient des coups dans tous les sens. Nous avons eu, juste le temps de nous sauver. Lorsque nous nous sommes retrouvés en sécurité, j’ai aperçu le groupe qui emmenait Gérard ». Ce témoignage de Tanoh N’Drin Ferdinand, qui dit avoir vu toutes ses actions depuis sa cachette, démontre que N’Guessan Gérard est l’otage de Taboth. Depuis deux mois, il serait aux mains de ‘’ses ravisseurs’’. Vivant ? Les populations d’Avagou continuent de s’interroger.

Le maire Avi Adroh aux populations : « Ne cedez pas à la provocation »
Dès qu’il a appris ce drame, le maire de la commune de Jacqueville aurait entrepris des démarches pour obtenir la libération de l’otage. Le mardi 27 juillet dernier, il était à nouveau à Avagou pour continuer à leur demander de garder leur calme. Ainsi, de 16h30 mn à 18h 20mn, le premier magistrat de la cité des machoirons a tenté d’apaiser hommes, femmes et jeunes de ce village meurtri par cette situation et qui contient difficilement son mal. « Ce qui est arrivé est trop grave pour que je reste à la maison et vous recevoive dans mes buraux à la mairie. Dès que j’ai appris cet évènement malheureux entre ces deux villages frères, jai actionné la gendarmerie pour qu’une issue soit trouvée le plus tôt possible. La gendarmerie suit le dossier, donc fait son travail. Continuons d’être patients. Mon objectif est qu’on retrouve N’Guessan Gérard. Je peux vous garantir que cette affaire trouvera une issue heureuse compte tenu de la nature du voisinage entre les deux villages. Que l’étincelle ne vienne pas de vous. Evitons l’affrontement entre les deux villages » a dit le maire Avi Adroh Eugène.
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