Nous avons embarqué avec l’équipe de patrouille dirigée par le commandant du corps urbain, le Lt. Guèye, en service au commissariat de police du 27ème arrondissement.
Samedi 24 juillet. Il est 18h 30 lorsque nous arrivons au commissariat de police du 27ème arrondissement Adjamé- Bracodi. Cette soirée est particulière. A preuve. Le lieutenant de police, Guèye donne les dernières consignes à ses hommes. Constitué de dix sous-officiers, l’équipage prend place à bord du véhicule d’intervention. On l’appelle dans le jargon de la police, Safir 270. C’est un véhicule de couleur blanche avec des écriteaux en bleu de la police. Bien avant, l’officier de permanence repartit les rôles du groupe assurant la permanence au poste. Ils sont munis d’un poste radio de transmission. Et les autres policiers sont sur le terrain. Nous arrivons à la nouvelle gare à 19h précisément à l’endroit communément appelé « Wrangler ». Trois sergents sont en position avancée avec le véhicule d’intervention caché dans la pénombre. Ils contrôlent les véhicules personnels en provenance de Yopougon. A la sortie de la gare routière, deux sous-officiers filtrent le mouvement des voitures qui en sortent par la fouille des coffres et le contrôle d’identité des passagers. Pendant ce temps, le Lt. Guèye habillé d’un complet jean jacket, une lampe torche à la main gauche et un pistolet automatique caché sous sa chemise jacket fait des va-et-vient discrètement au niveau du pont-rail. «La majeure partie des agressions sont commises ici. La zone est partiellement éclairée mais les bandits observent depuis le pont les passants. Ces derniers descendent du gbaka et se mettent à traverser la zone sans se sourciller de rien. Les voyous descendent rapidement la pente et attaquent par derrière. Après leur forfait, ils prennent le sens inverse pour disparaître dans la pénombre », nous explique l’officier. Il nous montre le chemin emprunté. C’est une broussaille qui longe la pente. Au moment où il nous explique le mode d’action de la pègre, un accident de la circulation se produit juste à la bretelle qui débouche sur l’autoroute du Nord. Nous courons pour porter secours. Mais il y a eu plus de peur que de mal. C’est un agent de sécurité travaillant pour G4Sécurity. Sa routière glisse et il se retrouve à terre. Une légère égratignure à la main. En compagnie de son collègue lui aussi monté sur une autre routière, ils reprennent la route après nous avoir remerciés.
Un suspect interpellé et un accident de la circulation
De l’autre côté de la voie, les deux flics continuent de contrôler les taxis-compteurs qui sortent de la gare routière. Nous prenons position en face. Tout se passait bien jusque-là. Tout à coup un jeune homme, vêtu d’un pantalon jean, d’un polo de couleur blanche et chaussé de sandales passe à deux reprises sous nos yeux. Il n’a pas l’air serein. Tout en marchant, il tente vainement de nous dévisager. Et se dirige vers la position des trois sergents en faction avec le véhicule d’intervention. Mais le Lt Guèye le suit des yeux. Il feint d’attendre un gbaka. Son attitude est suspecte alors l’officier donne l’ordre à ses éléments de l’appréhender. Ce qui est fait. Il n’a aucune pièce permanant de l’identifier. Il dit s’appeler K.A sans autres précisions. Les éléments le palpent sans rien trouver. Cependant, il est gardé un temps pour observation. Nous nous continuons toujours à pied la ronde avec l’officier de permanence. Il nous amène sur le pont-rail en empruntant une piste qui traverse un garage-auto. Deux minutes après, un groupe de jeunes gens visiblement des voleurs marchent à grandes enjambées vers nous. Ils n’auront pas le temps de mettre à exécution leur projet. Le policier tire un coup en air et la bande court dans tous les sens comme des cafards apeurés. Ils rebroussent chemin en gravissant la pente pour descendre à Agban-Village. «Une fois que cet endroit est maîtrisé alors la nuit est paisible. C’est la zone des coupe-jarrets, la plus dangereuse. Toutes les agressions sont commises ici. Mais on va faire un tour vers la gare de train », nous dit notre interlocuteur. En traversant la nouvelle gare, deux jeunes gens se battent pour un morceau de viande. Très vite les choses rentrent dans l’ordre et nous continuons la randonnée en passant sous le tunnel qui conduit à la gare de train. C’est une véritable forteresse qui nous traversons. Un endroit que les bandits affectionnent. Arme au poing, la traversée se fait sans souci. Il est 21h 40 lorsque nous rencontrons un individu saoul assis au bord de la route, tête basse en train de dormir les poings fermés. Nous sommes en face de la brigade de gendarmerie d’Adjamé. L’officier le tire se son sommeil et l’invite à le suivre au poste. Les voyous lui ont déjà fait la poche. Il a été dépouillé et laissé à son sort. Chemin faisant, il croise l’un de ses frères à la gare Nord de la Sotra. Ce dernier est vigile et il décide de passer la nuit avec celui-ci. « Il n’y a pas de problème », lance le Lt. Guèye. Il est 22h15. Le déguerpissement des commerçants de l’espace (sous le pont, ndlr) situé non loin du boulevard de Gaule donne une grande visibilité. Il reste à éclairer l’endroit. L’équipe motorisée lève le camp et le suspect a été remis en liberté. Avant de prendre congé de notre interlocuteur, il nous signifie ceci : « Sur les instructions du commissaire Koui Bernard, chef de service du commissariat de police du 27èmearrondissement, une réunion a été tenue le 16 juillet. Il nous a instruits de mettre un accent particulier sur la surveillance de la zone dite Wrangler. C’est un endroit que nous allons pacifier comme les autres sites relevant de notre compétence ». Les sept sous-officiers rentrent au poste. Mission accomplie car la nuit a été calme.
Un reportage de CL
Samedi 24 juillet. Il est 18h 30 lorsque nous arrivons au commissariat de police du 27ème arrondissement Adjamé- Bracodi. Cette soirée est particulière. A preuve. Le lieutenant de police, Guèye donne les dernières consignes à ses hommes. Constitué de dix sous-officiers, l’équipage prend place à bord du véhicule d’intervention. On l’appelle dans le jargon de la police, Safir 270. C’est un véhicule de couleur blanche avec des écriteaux en bleu de la police. Bien avant, l’officier de permanence repartit les rôles du groupe assurant la permanence au poste. Ils sont munis d’un poste radio de transmission. Et les autres policiers sont sur le terrain. Nous arrivons à la nouvelle gare à 19h précisément à l’endroit communément appelé « Wrangler ». Trois sergents sont en position avancée avec le véhicule d’intervention caché dans la pénombre. Ils contrôlent les véhicules personnels en provenance de Yopougon. A la sortie de la gare routière, deux sous-officiers filtrent le mouvement des voitures qui en sortent par la fouille des coffres et le contrôle d’identité des passagers. Pendant ce temps, le Lt. Guèye habillé d’un complet jean jacket, une lampe torche à la main gauche et un pistolet automatique caché sous sa chemise jacket fait des va-et-vient discrètement au niveau du pont-rail. «La majeure partie des agressions sont commises ici. La zone est partiellement éclairée mais les bandits observent depuis le pont les passants. Ces derniers descendent du gbaka et se mettent à traverser la zone sans se sourciller de rien. Les voyous descendent rapidement la pente et attaquent par derrière. Après leur forfait, ils prennent le sens inverse pour disparaître dans la pénombre », nous explique l’officier. Il nous montre le chemin emprunté. C’est une broussaille qui longe la pente. Au moment où il nous explique le mode d’action de la pègre, un accident de la circulation se produit juste à la bretelle qui débouche sur l’autoroute du Nord. Nous courons pour porter secours. Mais il y a eu plus de peur que de mal. C’est un agent de sécurité travaillant pour G4Sécurity. Sa routière glisse et il se retrouve à terre. Une légère égratignure à la main. En compagnie de son collègue lui aussi monté sur une autre routière, ils reprennent la route après nous avoir remerciés.
Un suspect interpellé et un accident de la circulation
De l’autre côté de la voie, les deux flics continuent de contrôler les taxis-compteurs qui sortent de la gare routière. Nous prenons position en face. Tout se passait bien jusque-là. Tout à coup un jeune homme, vêtu d’un pantalon jean, d’un polo de couleur blanche et chaussé de sandales passe à deux reprises sous nos yeux. Il n’a pas l’air serein. Tout en marchant, il tente vainement de nous dévisager. Et se dirige vers la position des trois sergents en faction avec le véhicule d’intervention. Mais le Lt Guèye le suit des yeux. Il feint d’attendre un gbaka. Son attitude est suspecte alors l’officier donne l’ordre à ses éléments de l’appréhender. Ce qui est fait. Il n’a aucune pièce permanant de l’identifier. Il dit s’appeler K.A sans autres précisions. Les éléments le palpent sans rien trouver. Cependant, il est gardé un temps pour observation. Nous nous continuons toujours à pied la ronde avec l’officier de permanence. Il nous amène sur le pont-rail en empruntant une piste qui traverse un garage-auto. Deux minutes après, un groupe de jeunes gens visiblement des voleurs marchent à grandes enjambées vers nous. Ils n’auront pas le temps de mettre à exécution leur projet. Le policier tire un coup en air et la bande court dans tous les sens comme des cafards apeurés. Ils rebroussent chemin en gravissant la pente pour descendre à Agban-Village. «Une fois que cet endroit est maîtrisé alors la nuit est paisible. C’est la zone des coupe-jarrets, la plus dangereuse. Toutes les agressions sont commises ici. Mais on va faire un tour vers la gare de train », nous dit notre interlocuteur. En traversant la nouvelle gare, deux jeunes gens se battent pour un morceau de viande. Très vite les choses rentrent dans l’ordre et nous continuons la randonnée en passant sous le tunnel qui conduit à la gare de train. C’est une véritable forteresse qui nous traversons. Un endroit que les bandits affectionnent. Arme au poing, la traversée se fait sans souci. Il est 21h 40 lorsque nous rencontrons un individu saoul assis au bord de la route, tête basse en train de dormir les poings fermés. Nous sommes en face de la brigade de gendarmerie d’Adjamé. L’officier le tire se son sommeil et l’invite à le suivre au poste. Les voyous lui ont déjà fait la poche. Il a été dépouillé et laissé à son sort. Chemin faisant, il croise l’un de ses frères à la gare Nord de la Sotra. Ce dernier est vigile et il décide de passer la nuit avec celui-ci. « Il n’y a pas de problème », lance le Lt. Guèye. Il est 22h15. Le déguerpissement des commerçants de l’espace (sous le pont, ndlr) situé non loin du boulevard de Gaule donne une grande visibilité. Il reste à éclairer l’endroit. L’équipe motorisée lève le camp et le suspect a été remis en liberté. Avant de prendre congé de notre interlocuteur, il nous signifie ceci : « Sur les instructions du commissaire Koui Bernard, chef de service du commissariat de police du 27èmearrondissement, une réunion a été tenue le 16 juillet. Il nous a instruits de mettre un accent particulier sur la surveillance de la zone dite Wrangler. C’est un endroit que nous allons pacifier comme les autres sites relevant de notre compétence ». Les sept sous-officiers rentrent au poste. Mission accomplie car la nuit a été calme.
Un reportage de CL