Nous sommes en juillet 2009. Méa Adou Georges crée la société General Service and Telecommunication (Gstel). Quelques mois après, il part pour les Etats-Unis. Georges, manager général de l’entreprise, confie la direction de la société à Soro Idrissa. Celui-ci détient 40% des parts de la Sarl (société à responsabilité limitée, ndlr). «Toutes les dépenses étaient effectuées par Idrissa. D’ailleurs, c’est mon neveu. Donc, il recevait quotidiennement les fonds nécessaires remis par le comptable, Kouadjané Martin. Lui aussi est un neveu. En réalité, c’est une entreprise familiale », confie le directeur général de Gstel. Les choses ne passent pas comme prévu car Idrissa a une gestion opaque des affaires. La preuve. Deux fournisseurs de l’entreprise réclament le paiement de la somme de 557 mille Fcfa. « J’avais déjà remis l’argent à Idrissa pour qu’il paie ces deux fournisseurs », soutient Martin, le comptable. Selon lui, en plus de ce manquement, le gérant délégué de la Gstel a encaissé un chèque d’un million Fcfa, qu’il a libellé en son nom alors que ce montant était destiné à la société. Excédé par la mauvaise gestion de son neveu, M. Méa décide donc de saisir le directeur de la police économique et financière pour porter plainte contre son associé pour détournement de fonds. Entendu sur les faits mis à sa charge, Soro Idrissa affirme que pour exécuter les marchés de l’entreprise, il était obligé de la faire à crédit parce que les fonds ne lui étaient jamais versés d’avance. Concernant les factures des deux fournisseurs, Salami Yakubu, gérant d’une quincaillerie et du ferronnier, le prévenu reconnaît avoir reçu les 557 mille Fcfa par chèque de la part de Kouadjané Martin. Toutefois, il déclare n’avoir réglé les factures de ces deux fournisseurs qu’en partie afin de faire face à des «urgences de l’entreprise ». Des urgences qu’il n’a ni expliquées ni justifiées auprès du comptable. En outre, concernant le chèque d’un million Fcfa libellé en son nom qu’il a reçu de la société Cpp, Idrissa affirme avoir reversé ce montant sur le compte de la Gstel. Mais, il est incapable de produire le reçu du versement ou toute autre pièce comptable. Pour la voiture de marque Peugeot 406 de couleur bleue immatriculée 2791ER01, l’accusé soutient qu’elle est sa propriété car, selon lui, les fonds qui ont servi à l’achat lui appartiennent. Cependant, il est encore incapable d’en apporter la preuve. Quant à Kouadjané Martin bénéficiaire d’une procuration de son oncle, il précise que les dépenses de la Gstel faisaient l’objet de sorties d’argent remises à Idrissa. «Malgré cela, plusieurs fournisseurs se plaignaient de factures impayées. En sus, il a détourné la somme d’un million Fcfa et la voiture de marque Peugeot dont la carte grise porte le nom de Méa Adou Georges. Mais il l’a confisquée », soutient Martin. A la barre du tribunal des flagrants délits du Plateau, le prévenu est confondu par les témoignages de M. Méa et du comptable. Le procureur ne manque pas d’ajouter son grain de sel aux récriminations faites à l’encontre de l’inculpé. Le tribunal condamne le mis en cause à 6 mois fermes. Une fois libre, il doit verser la somme de 1,557 million Fcfa à la partie civile.
CL
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