C’est une véritable expédition punitive. Mme K. Y., 48 ans, chargée de mission à la présidence de la République au mépris de la loi s’est fait justice. Elle n’a pas fait dans la dentelle en rouant de coups dame Tra N’goran Yolande Aimée. Selon elle, Yolande loue l’une de ses maisons de deux pièces. Et cela fait trois mois qu’elle est incapable de payer le loyer. « J’ai demandé à mon gérant de l’expulser. Comme elle refusait de partir alors je suis venue un matin pour lui régler ses comptes. Son fiancé m’a promis honorer leurs engagements mais rien n’a été fait. Donc, j’ai utilisé la force pour qu’elle sorte de ma maison », explique la collaboratrice du chef de l’Etat à la barre du tribunal de Yopougon, le 26 juillet. Selon la chargée de mission de Gbagbo, le loyer de la maison où habite Yolande et ses sœurs était fixé à 35 mille Fcfa. Son amant, explique Mme K. , prévenue des faits de violences et voies de faits, n’a pas respecté les rendez-vous fixés pour éponger les arriérés de loyers. «C’est Yolande qui me frappait. Moi, je me défendais. J’ai même été évacuée à l’hôpital militaire d’Abidjan pour recevoir des soins. Après ma guérison, je me trouvais en mission à l’intérieur du pays lorsqu’on m’a informée d’une plainte de Mme Tra. Cela me surprend car je suis la victime et non elle », clame Mme K. Les faits se sont déroulés le 17 octobre de l’année écoulée. Mme Tra a une autre version des faits. Elle explique. « Le jour des faits, la prévenue m’a tenu des propos très durs. Elle m’a traitée de tous les noms. Contrairement à ses affirmations, je ne lui dois rien. C’est elle qui me doit de l’argent : 5 mille Fcfa. J’ai payé le loyer du mois qui était en cours en lui remettant la somme de 40 mille Fcfa. Contre toute attente, elle a refusé de me donner ma monnaie. Je n’ai pas fait de cela un problème. Mais elle a envoyé son gérant enlever la porte principale de la maison sous prétexte que je refusais de payer le loyer. Et la nuit des faits, des individus se sont introduits dans ma maison pour voler mes bijoux, mon téléviseur et biens d’autres objets de valeur ». Selon la plaignante, Mme K. tentait de porter main à son époux lorsqu’elle s’est interposée. C’est ainsi qu’elle a reçu un violent coup au visage et au front occasionnant des blessures. «Mes objets dérobés et le préjudice moral, tout cela mis ensemble s’élève à 901094Fcfa », soutient-elle à la barre du tribunal des flagrants délits de Yopougon. Koré Stanislas, le gérant immobilier en question a été copieusement réprimandé par le parquet qui estime que c’est lui qui a induit sa patronne en erreur en enlevant la porte principale. « Vous auriez dû utiliser la voie légale pour une expulsion régulière. Même si vous estimez être en colère, vous ne deviez pas vous faire justice», fait remarquer le ministère public à l’accusée. Le tribunal déclare Mme K., chargée de mission de Gbagbo, coupable des faits de violences et voie de fait. En répression, il la condamne à un mois de prison assorti de sursis. Elle doit verser la somme de 100.000Fcfa à la plaignante à titre de dommages et intérêts.
Un compte rendu d’audience de CL
Un compte rendu d’audience de CL