Dans cette deuxième et dernière partie, Martial Ahipaud parle des raisons de son départ de l’Udpci dont il est membre fondateur, de la création de son nouveau parti, l’Udl ainsi que de l’échec de la réfondation…
Du syndicalisme à la politique. Martial Ahipeaud a créé un parti politique qui s’appelle l’UDL. Mais avant, il était aux côtés du général Guéi lors de la transition militaire. Il a même participé à la création de l’Udpci don feu le général Guéi est le fondateur – Pourquoi la création de l’Udpci au lieu de rester à l’Updci ?
Pour l’histoire de l’Udpci, c’est au mois de juillet 2000 que nous avons mis en place une organisation appelée la cause. C’est-à-dire, la Coalition des Associations unies pour la stabilité en Eburnie. Cela fait suite à une conciliation entre le leader du Fpi, celui du Rdr et nous. Parce que nous avons constaté que la guerre des machettes qui s’était déclenchée sur le campus était liée à la confrontation entre le Rdr et le Fpi au sein de la Fesci. Nous avons essayé de réconcilier les deux tendances, cela n’a pas marché. Nous étions inquiets. Car nous savons très bien que si la guerre des machettes avait pris ses quartiers dans le campus, certainement que la confrontation avec les militaires du Conseil national du salut public (Cnsp) allait conduire à la guerre civile. Et lorsqu’il a été question de soutenir le général Guéi en tant que candidat à l’élection présidentielle pour éviter cette guerre, nous l’avons soutenu. Malheureusement, le peuple de Côte d’Ivoire en a décidé autrement. Nous avons respecté sa volonté. C’est pourquoi nous nous sommes retiré pour finir notre thèse. C’est de là-bas en Angleterre, que nous étions quand l’Udpci a été créée. Le général Guéi m’a contacté au téléphone et m’a nommé secrétaire général adjoint. Je me suis inquiété de la dynamique de la politique interne.
Peut-on savoir les raisons de votre inquiétude ?
C’était quand même un peu difficile étant donné qu’il y avait un bon nombre de gens qui étaient issus du Pdci et nous autres qui n’étions pas du Pdci. Mais le général a dit qu’il pouvait gérer les différentes tendances. Malheureusement, il a été frappé par la mort après qu’il a mis en place le parti. On s’est retrouvé après à Marcoussis.il fallait gérer les différentes ambitions. J’ai été proposé ministre après les accords de Marcoussis. Il y a une tendance qui s’est levée qui a demandé que ce soit un guéré ou un yacouba qui soit ministre. Pour l’unité du parti, j’ai demandé au président Akoto, en faisant remarquer que, résoudre le problème politique de la sorte peut conduire à l’implosion du parti d’une manière ou d’une autre. Mais à cette époque. M. Akoto qui était le doyen et l’adjoint du président Guéi n’a pas pu nous suivre. Finalement, pour maintenir la cohésion du parti, j’ai accepté que le poste de ministre revienne à un autre, guéré. Malheureusement, cette dynamique a été poussée à terme parce qu’un Yacouba a exigé la tête du parti puisque c’était leur parti. Donc nous autres qui n’étions pas yacouba, avons été, en réalité projets hors de ce parti. On ne pouvait pas faire autrement ?
C’est-à-dire ?
C’est-à-dire que nous ne pouvions pas accepter qu’une organisation politique née dans des conditions tout à fait difficiles, parce que nous avons mené un combat depuis juillet-août 2000 jusqu’à cette période, soit véritablement liquidée de cette sorte. Donc nous avons quitté l’Udpci que certains voulaient comme un parti de l’Ouest. Nous avons mis deux ou trois ans avant de revenir sur la scène politique avec l’Union pour le développement et des libertés (Udl).
Pourquoi l’Udl ?
L’Udl parce que nous considérons aujourd’hui qu’il fallait se focaliser sur le développement. Depuis 1977, la Côte d’Ivoire est en panne. Les solutions qui ont été appliquées n’ont pas été des solutions idoines dans la mesure où l’analyse était fausse. Par exemple, les refondateurs disent que tout ce que le Pdci a fait était mauvais. En réalité ce n’était pas mauvais. Les sociétés de développement n’étaient pas mauvaises alors qu’on les a remplacées par des sociétés bidon qui ont conduit au détournement de la plus-value des paysans par des individus de peu de foi. Donc nous venons compléter tout ce que le président Houphouët a fait qui était positif afin de l’adapter aux réalités du moment. Le développement est pour nous la priorité. Mais en réalité, pour préserver la démocratie, il faut créer des conditions économiques favorables. Une population qui a faim ne peut pas se focaliser sur les questions de liberté. Au contraire, ce sont les maux tels que la corruption et tout ce qui va avec, qui prospèrent.
Vous avez parlé tout à l’heure de sociétés de développement qui ont été créées sous le pouvoir Pdci. Peut-on avoir un exemple concret ?
Par exemple, je voudrais parler de la Caistab dans la gestion de la filière café-cacao. C’est la structure qui a véritablement construit la Côte d’Ivoire. Puisque le président Houphouët a mis cette caisse en place pour prendre la plus-value à utiliser pour faire des investissements dans la réalisation de gros œuvres à savoir la construction des routes, des écoles, des hôpitaux, l’entretien des routes etc. Quand la refondation est venue, elle a décidé de remettre la filière aux planteurs. Ainsi, elle a favorisé la création de plusieurs structures qu’elle a confiées à des gens qui n’avaient pas de compte à rendre à l’Etat ni aux paysans. Pis, ils se sont attribués des sociétés privées. D’où la gestion tout à fait scandaleuse de ces structures qui ont conduit à des détournements de sommes faramineuses. On nous parle de 1400 millions. On ne sait pas aujourd’hui à combien de milliards nous sommes. Parce que les comptes sont en train de progresser. Malheureusement, il y a eu l’affaire avec les journalistes de ‘’Le Nouveau Courrier’’. En réalité c’est un procès qui devait nous montrer si le projet de la Caistab n’était pas le meilleur.
Croyez-vous que l’Udl a atteint ses objectifs car à l’analyse sur le terrain politique vous demeurez inexistants ?
Nous ne sommes pas muets. La télévision a fait un black out total sur notre organisation pour des raisons qui lui sont propres. Sinon, nous avons agi depuis pratiquement 3 ans que nous sommes sur le terrain. Les accords de Ouaga sont notre proposition. Chaque fois qu’il y a eu un blocage, nous sommes discrètement intervenus. Ce sont nos propositions qui ont conduit au règlement du conflit à travers la méthode ‘’ivoiro-ivoirienne’’. Ce qui veut dire que sur le terrain de règlement de conflit, nous avons été la source d’inspiration du gouvernement même si nous ne sommes pas aux affaires. Parce que notre objectif c’est que la Côte d’Ivoire ne sorte de cette crise que par la tenue des élections. Nous ne voulons pas du tout que les seculocrates du régime ou les extrémistes de la rébellion qui font la promotion de la guerre soient les gagnants. Nous sommes en train de nous préparer pour prendre part aux différents scrutins électoraux. Récemment, j’étais au forum organisé par la jeunesse. J’ai juste développé une partie de notre programme de gouvernement par rapport aux Fds. Ce qui signifie que nous sommes prêts aujourd’hui à gouverner la Côte d’Ivoire.
Et pourtant vous n’êtes pas candidat ?
C’est parce que nous sommes des hommes politiques. Nous ne sommes pas des farfelus. Quand nous avons regardé la situation, nous savions qu’il n’y aurait pas d’élections en novembre 2009. Nous savons que la fixation de la date des élections en 2009 était un attrape-nigaud. Ceux qui sont tombés dedans c’est leur affaire. Nous sommes aujourd’hui dans la procédure normale. Nous attendons qu’il y ait la liste électorale. Dès que nous l’avons, la période court pour 3 mois pour qu’on ait les élections. Dans ces conditions, ceux qui veulent être candidats à la présidentielle, peuvent faire acte de candidature. Alors si le parti que je dirige estime qu’aujourd’hui nous avons la capacité qu’il faut, nous pourrons éventuellement répondre à l’attente des Ivoiriens qui veulent un changement.
Votre commentaire sur le cas Tagro, l’emprisonnement des journalistes ?
Pour le cas Tagro, nous avons estimé que ce qu’il faut à la Côte d’Ivoire aujourd’hui, c’est un gouvernement responsable et des Institutions qui fonctionnent. Pour que les autres cas, tels les déchets toxiques, les détournements dans toutes les filières etc. soient réglés. Il faut un gouvernement capable de mettre en place une commission sur les biens mal acquis, pour une investigation propre afin de situer définitivement les responsabilités. Pour nous il ne faut pas personnaliser le débat. Si nous voulons changer la Côte d’Ivoire il faut pouvoir mettre en place des Institutions qui sont capables de fonctionner. Pour le cas des journalistes, c’est vrai que cela a été réglé mais nous disons que les journalistes doivent faire leur travail mais dans le stricte respect de la loi. C’est le moment peut-être pour les journalistes, le Parquet et pour les Avocats de créer un forum. Nous avons l’intention de demander au Pnud de financer un colloque pour expliquer la loi aux journalistes pour ne pas qu’il y ait ce genre de quiproquo.
M. le président, vous avez, dans les années 90, côtoyé un peu les refondateurs qui sont aujourd’hui au pouvoir que retenez-vous de leurs propos d’alors et leurs actes d’aujourd’hui ?
Je pense que j’ai écrit un livre là-dessus. J’ai considéré que sur l’analyse, ils n’avaient pas entièrement raison. Parce qu’ils ont estimé que tout ce qui a été fait est nul et de nul effet. Je dis que c’est faux. Ce qui est essentiel, c’est de se rendre compte que la situation est suffisamment différente. Ce qu’on a dit hier peut-être qu’on l’a dit sur le coup de l’émotion. Il faut faire son mea-culpa en reconnaissant qu’on n’avait pas raison. Peut-être que le peuple de Côte d’Ivoire pourra comprendre qu’ils ont failli. Sinon, ils n’ont pas été à la hauteur. C’est clair.
L’Udl revendique combien de militants ?
Nous ne sommes pas dans les statistiques. Ce qui est important, c’est que les militants du parti vont se faire connaître après les élections présidentielles. Ce que je peux ajouter, c’est que l’Udl est un parti d’influence. A ce sujet, beaucoup de gens seront surpris.
Un appel particulier ?
Je remercie en particulier les camarades journalistes de la presse écrite et TV2 qui souvent, couvrent nos activités. La RTI première chaîne nous est interdite. C’est quand même déplorable. En ce qui concerne le gouvernement et le président Gbagbo, je pense qu’ils doivent tirer les leçons de la situation actuelle. Le peuple de Côte d’Ivoire est fatigué. Il souhaite des élections.
Réalisée par Benoît Kadjo et Guy Tressia
Du syndicalisme à la politique. Martial Ahipeaud a créé un parti politique qui s’appelle l’UDL. Mais avant, il était aux côtés du général Guéi lors de la transition militaire. Il a même participé à la création de l’Udpci don feu le général Guéi est le fondateur – Pourquoi la création de l’Udpci au lieu de rester à l’Updci ?
Pour l’histoire de l’Udpci, c’est au mois de juillet 2000 que nous avons mis en place une organisation appelée la cause. C’est-à-dire, la Coalition des Associations unies pour la stabilité en Eburnie. Cela fait suite à une conciliation entre le leader du Fpi, celui du Rdr et nous. Parce que nous avons constaté que la guerre des machettes qui s’était déclenchée sur le campus était liée à la confrontation entre le Rdr et le Fpi au sein de la Fesci. Nous avons essayé de réconcilier les deux tendances, cela n’a pas marché. Nous étions inquiets. Car nous savons très bien que si la guerre des machettes avait pris ses quartiers dans le campus, certainement que la confrontation avec les militaires du Conseil national du salut public (Cnsp) allait conduire à la guerre civile. Et lorsqu’il a été question de soutenir le général Guéi en tant que candidat à l’élection présidentielle pour éviter cette guerre, nous l’avons soutenu. Malheureusement, le peuple de Côte d’Ivoire en a décidé autrement. Nous avons respecté sa volonté. C’est pourquoi nous nous sommes retiré pour finir notre thèse. C’est de là-bas en Angleterre, que nous étions quand l’Udpci a été créée. Le général Guéi m’a contacté au téléphone et m’a nommé secrétaire général adjoint. Je me suis inquiété de la dynamique de la politique interne.
Peut-on savoir les raisons de votre inquiétude ?
C’était quand même un peu difficile étant donné qu’il y avait un bon nombre de gens qui étaient issus du Pdci et nous autres qui n’étions pas du Pdci. Mais le général a dit qu’il pouvait gérer les différentes tendances. Malheureusement, il a été frappé par la mort après qu’il a mis en place le parti. On s’est retrouvé après à Marcoussis.il fallait gérer les différentes ambitions. J’ai été proposé ministre après les accords de Marcoussis. Il y a une tendance qui s’est levée qui a demandé que ce soit un guéré ou un yacouba qui soit ministre. Pour l’unité du parti, j’ai demandé au président Akoto, en faisant remarquer que, résoudre le problème politique de la sorte peut conduire à l’implosion du parti d’une manière ou d’une autre. Mais à cette époque. M. Akoto qui était le doyen et l’adjoint du président Guéi n’a pas pu nous suivre. Finalement, pour maintenir la cohésion du parti, j’ai accepté que le poste de ministre revienne à un autre, guéré. Malheureusement, cette dynamique a été poussée à terme parce qu’un Yacouba a exigé la tête du parti puisque c’était leur parti. Donc nous autres qui n’étions pas yacouba, avons été, en réalité projets hors de ce parti. On ne pouvait pas faire autrement ?
C’est-à-dire ?
C’est-à-dire que nous ne pouvions pas accepter qu’une organisation politique née dans des conditions tout à fait difficiles, parce que nous avons mené un combat depuis juillet-août 2000 jusqu’à cette période, soit véritablement liquidée de cette sorte. Donc nous avons quitté l’Udpci que certains voulaient comme un parti de l’Ouest. Nous avons mis deux ou trois ans avant de revenir sur la scène politique avec l’Union pour le développement et des libertés (Udl).
Pourquoi l’Udl ?
L’Udl parce que nous considérons aujourd’hui qu’il fallait se focaliser sur le développement. Depuis 1977, la Côte d’Ivoire est en panne. Les solutions qui ont été appliquées n’ont pas été des solutions idoines dans la mesure où l’analyse était fausse. Par exemple, les refondateurs disent que tout ce que le Pdci a fait était mauvais. En réalité ce n’était pas mauvais. Les sociétés de développement n’étaient pas mauvaises alors qu’on les a remplacées par des sociétés bidon qui ont conduit au détournement de la plus-value des paysans par des individus de peu de foi. Donc nous venons compléter tout ce que le président Houphouët a fait qui était positif afin de l’adapter aux réalités du moment. Le développement est pour nous la priorité. Mais en réalité, pour préserver la démocratie, il faut créer des conditions économiques favorables. Une population qui a faim ne peut pas se focaliser sur les questions de liberté. Au contraire, ce sont les maux tels que la corruption et tout ce qui va avec, qui prospèrent.
Vous avez parlé tout à l’heure de sociétés de développement qui ont été créées sous le pouvoir Pdci. Peut-on avoir un exemple concret ?
Par exemple, je voudrais parler de la Caistab dans la gestion de la filière café-cacao. C’est la structure qui a véritablement construit la Côte d’Ivoire. Puisque le président Houphouët a mis cette caisse en place pour prendre la plus-value à utiliser pour faire des investissements dans la réalisation de gros œuvres à savoir la construction des routes, des écoles, des hôpitaux, l’entretien des routes etc. Quand la refondation est venue, elle a décidé de remettre la filière aux planteurs. Ainsi, elle a favorisé la création de plusieurs structures qu’elle a confiées à des gens qui n’avaient pas de compte à rendre à l’Etat ni aux paysans. Pis, ils se sont attribués des sociétés privées. D’où la gestion tout à fait scandaleuse de ces structures qui ont conduit à des détournements de sommes faramineuses. On nous parle de 1400 millions. On ne sait pas aujourd’hui à combien de milliards nous sommes. Parce que les comptes sont en train de progresser. Malheureusement, il y a eu l’affaire avec les journalistes de ‘’Le Nouveau Courrier’’. En réalité c’est un procès qui devait nous montrer si le projet de la Caistab n’était pas le meilleur.
Croyez-vous que l’Udl a atteint ses objectifs car à l’analyse sur le terrain politique vous demeurez inexistants ?
Nous ne sommes pas muets. La télévision a fait un black out total sur notre organisation pour des raisons qui lui sont propres. Sinon, nous avons agi depuis pratiquement 3 ans que nous sommes sur le terrain. Les accords de Ouaga sont notre proposition. Chaque fois qu’il y a eu un blocage, nous sommes discrètement intervenus. Ce sont nos propositions qui ont conduit au règlement du conflit à travers la méthode ‘’ivoiro-ivoirienne’’. Ce qui veut dire que sur le terrain de règlement de conflit, nous avons été la source d’inspiration du gouvernement même si nous ne sommes pas aux affaires. Parce que notre objectif c’est que la Côte d’Ivoire ne sorte de cette crise que par la tenue des élections. Nous ne voulons pas du tout que les seculocrates du régime ou les extrémistes de la rébellion qui font la promotion de la guerre soient les gagnants. Nous sommes en train de nous préparer pour prendre part aux différents scrutins électoraux. Récemment, j’étais au forum organisé par la jeunesse. J’ai juste développé une partie de notre programme de gouvernement par rapport aux Fds. Ce qui signifie que nous sommes prêts aujourd’hui à gouverner la Côte d’Ivoire.
Et pourtant vous n’êtes pas candidat ?
C’est parce que nous sommes des hommes politiques. Nous ne sommes pas des farfelus. Quand nous avons regardé la situation, nous savions qu’il n’y aurait pas d’élections en novembre 2009. Nous savons que la fixation de la date des élections en 2009 était un attrape-nigaud. Ceux qui sont tombés dedans c’est leur affaire. Nous sommes aujourd’hui dans la procédure normale. Nous attendons qu’il y ait la liste électorale. Dès que nous l’avons, la période court pour 3 mois pour qu’on ait les élections. Dans ces conditions, ceux qui veulent être candidats à la présidentielle, peuvent faire acte de candidature. Alors si le parti que je dirige estime qu’aujourd’hui nous avons la capacité qu’il faut, nous pourrons éventuellement répondre à l’attente des Ivoiriens qui veulent un changement.
Votre commentaire sur le cas Tagro, l’emprisonnement des journalistes ?
Pour le cas Tagro, nous avons estimé que ce qu’il faut à la Côte d’Ivoire aujourd’hui, c’est un gouvernement responsable et des Institutions qui fonctionnent. Pour que les autres cas, tels les déchets toxiques, les détournements dans toutes les filières etc. soient réglés. Il faut un gouvernement capable de mettre en place une commission sur les biens mal acquis, pour une investigation propre afin de situer définitivement les responsabilités. Pour nous il ne faut pas personnaliser le débat. Si nous voulons changer la Côte d’Ivoire il faut pouvoir mettre en place des Institutions qui sont capables de fonctionner. Pour le cas des journalistes, c’est vrai que cela a été réglé mais nous disons que les journalistes doivent faire leur travail mais dans le stricte respect de la loi. C’est le moment peut-être pour les journalistes, le Parquet et pour les Avocats de créer un forum. Nous avons l’intention de demander au Pnud de financer un colloque pour expliquer la loi aux journalistes pour ne pas qu’il y ait ce genre de quiproquo.
M. le président, vous avez, dans les années 90, côtoyé un peu les refondateurs qui sont aujourd’hui au pouvoir que retenez-vous de leurs propos d’alors et leurs actes d’aujourd’hui ?
Je pense que j’ai écrit un livre là-dessus. J’ai considéré que sur l’analyse, ils n’avaient pas entièrement raison. Parce qu’ils ont estimé que tout ce qui a été fait est nul et de nul effet. Je dis que c’est faux. Ce qui est essentiel, c’est de se rendre compte que la situation est suffisamment différente. Ce qu’on a dit hier peut-être qu’on l’a dit sur le coup de l’émotion. Il faut faire son mea-culpa en reconnaissant qu’on n’avait pas raison. Peut-être que le peuple de Côte d’Ivoire pourra comprendre qu’ils ont failli. Sinon, ils n’ont pas été à la hauteur. C’est clair.
L’Udl revendique combien de militants ?
Nous ne sommes pas dans les statistiques. Ce qui est important, c’est que les militants du parti vont se faire connaître après les élections présidentielles. Ce que je peux ajouter, c’est que l’Udl est un parti d’influence. A ce sujet, beaucoup de gens seront surpris.
Un appel particulier ?
Je remercie en particulier les camarades journalistes de la presse écrite et TV2 qui souvent, couvrent nos activités. La RTI première chaîne nous est interdite. C’est quand même déplorable. En ce qui concerne le gouvernement et le président Gbagbo, je pense qu’ils doivent tirer les leçons de la situation actuelle. Le peuple de Côte d’Ivoire est fatigué. Il souhaite des élections.
Réalisée par Benoît Kadjo et Guy Tressia