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Économie Publié le vendredi 13 août 2010 | L’intelligent d’Abidjan

Economie / Désiré Koffi Brou, responsable d’un centre d’affaires - ‘’Notre pays n’augure pas de bonnes dispositions pour la pratique des affaires’’

Les conditions de la pratique des affaires en Côte d’Ivoire continuent de susciter des inquiétudes. En 2009, le pays a été classé 168ème/183 par le "Doing in business 2010". Désiré Koffi Brou, responsable de Bureau de liaison CIOA (Centre International d’Opportunités d’Affaires) d’ABIDJAN, est lui aussi inquiet. Dans un entretien qu’il a accordé à l’IA, il tire sur la sonnette d’alarme. Non sans rappeler à la responsabilité de tous à assurer un environnement des affaires sécurisant et attractif.
Pouvez-vous nous situez les champs d’intervention du Centre International d’Opportunités d’Affaires (CIOA)?
Nos champs d’intervention sont aussi immenses que variés. Mais pour nous résumer, nous présenterons nos principales cibles sous les points suivants :
-En ce qui concerne les besoins de vente, d’achat, de recherche de partenaires qu’ils soient commerciaux, financiers, technologiques, stratégiques, nous intervenons pour les entreprises, en tenant compte du marché international comme cadre,
-Nous agissons aussi aux côtés des institutionnels et quasi institutionnels, pour lutter contre le chômage et incitons au développement de richesses,
-Pour les grands Comptes, nous proposons des solutions de retour à l’emploi, en incluant des plans sociaux et de politique de rationalisation,
-le CIOA travaille également avec les fournisseurs de services, en leur offrant de nouveaux services afin de générer de la valeur ajoutée,
-nous donnons la possibilité aux créateurs de répondre aux besoins de trouver des projets d’affaires, de services d’accompagnement, d’un environnement favorable pour le développement de l’initiative. Les marchés visés sont suffisamment importants et disponibles pour entamer un développement à long terme.

Vous vous installez au moment où la Côte d’Ivoire célèbre ses cinquante ans d’indépendance. Est-ce à dire que vous avez foi en l’avenir de ce pays ?
L’avenir d’un pays dépend des hommes. Pour nous, il est important de mettre en valeur les qualités intrinsèques de l’homme et d’en tirer le meilleur. Nous avons donc foi en ce que les hommes peuvent faire pour leur pays, le tout serait de mettre en synergie les compétences diverses mais complémentaires. Il y’a beaucoup d’énergies dormantes en Côte d’Ivoire (ressources naturelles, humaines, financières, etc.…), et notre action vise à les réveiller en utilisant notre approche comme ressource compétitive.

Quelle analyse faites-vous du climat d’affaires en Côte d’Ivoire?
Classé 168ème / 183 des pays par le "Doing in business 2010" de la Banque mondiale, notre pays n’augure pas de bonnes dispositions pour la pratique des affaires. Mais plutôt que d’accuser les autorités, nous pensons qu’il faut se battre contre tous les usurpateurs de titres de la démocratie qui bloquent le développement. Ce constat nous est donné, parce que la frange d’hommes d’affaires en Côte d’Ivoire n’est pas importante, ou est mal organisée de sorte que leurs cris de cœur ne sont pas pris à bras-le-corps par les autorités. Il faut donc populariser les organisations de courant d’affaires. Cependant, nous constatons un certain développement de l’esprit d’entreprise qui dénote peut-être autant une certaine méfiance face au système traditionnel qu’une certaine prise de responsabilité populaire. C’est donc dire que de nombreux défis sont à relever ici, et il faut qu’on y aille.

En quoi le CIOA peut-il être utile aux entrepreneurs ivoiriens?
Nombre de phénomènes intervenant à une vitesse croissante précipitent sur toute la planète, des changements en profondeur dans les manières de vivre, de consommer, de penser et d’entreprendre. Parmi ces phénomènes, sont en bonne place les NTIC, l’internationalisation des marchés, le développement de nouvelles valeurs dans les affaires (éthique, commerce équitable, bio, etc…), le risque réel d’un schisme entre les cultures, attisé par des événements géopolitiques, et l’affirmation de facteurs nationalistes ou communautaires, à contre courant ou en réaction à la globalisation du monde, et des intérêts économiques et le développement de l’esprit d’entreprise. Ces phénomènes combinés, placent le monde dans une situation “pré ou quasi révolutionnaire”, en ce sens que, quels que soient leurs acquis, seront marginalisés ceux qui ne pourront s’adapter. Et le pouvoir (c'est-à-dire la capacité d’agir) sera à ceux qui auront pu anticiper sur les changements, et qui auront pu disposer de la connaissance et des ressources nécessaires pour créer, s’adapter et profiter des nouveaux cadres de vie adaptés à cette nouvelle donne. Notre action est d’offrir aux entrepreneurs ivoiriens, les solutions appropriées pour s’adapter au ‘’nouveau commerce’’ pour leur permettre de tirer parti des opportunités du marché international.

Apparemment, le CIOA existe depuis 1994. Pourquoi maintenant le choix d’Abidjan pour votre installation ?
Bien avant l’installation du CIOA à Abidjan et bientôt sur toute l’étendue du territoire ivoirien, le CIOA a développé certains courants d’affaire en Côte d’Ivoire. C’est justement pour répondre aux attentes de plus en plus grandes, que le CIOA a décidé de recruter des partenaires locaux pour porter une action plus proche des ses cibles.

Aviez-vous eu des appréhensions, au moment de votre installation ?
Nos appréhensions portent essentiellement sur le comportement de nos autorités et citoyens. Les premiers n’ont aucune mesure des dispositions qui favorisent l’esprit d’entreprise et la libre concurrence et ils manquent cruellement de responsabilité face à certaines pratiques mafieuses. Les derniers sont encore dans l’esprit de l’Etat de providence, ce qui les conduit à faire des surenchères pour intégrer des fonctions administratives de hauts rangs. Ces sommes englouties pourraient servir à monter des affaires, créer des emplois et conquérir des marchés étrangers et ainsi apporter un flux important de capitaux. Cela participe de la sorte à faire un partage équitable des ressources, à l’avancée de la paix par une liberté individuelle et non conditionnée.

Qui peut bénéficier de vos services et comment?
Notre offre s’adresse aux intermédiaires, agents, entrepreneurs, créateurs, fabricants, distributeurs, collectivités
Réalisé par Honoré Kouassi


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