Le mouvement de grève, lancé par le Syndicat pour la défense des droits des douaniers, s'est intensifié. La douane vit un véritable malaise.
Deuxième jour de paralysie dans l'administration des douanes. Le mouvement lancé la veille par le Syndicat pour la défense des droits des douaniers (SDDD), s'est corsé mardi. Bien que le ministre de l'Economie et des Finances, Charles Diby Koffi a décaissé 69 millions en leur faveur au titre du remboursement des primes d'assurance, les grévistes, après avoir accepté de lâcher du lest, ont poursuivi le débrayage. Ils accusent la hiérarchie de faire du dilatoire et se sont désormais inscrits dans la politique «du tout ou rien». La grève s'est propagée à plusieurs autres services stratégiques : la direction des enquêtes douanières, le guichet unique, ou encore les zones portuaires. Dans tous ces services, les portes étaient toujours fermées. Une équipe très réduite composée essentiellement de personnels administratifs était seulement visible, probablement pour assurer le service minimum. Un calme plat régnait, en effet, dans la majorité des bureaux et autres brigades. A la direction générale, des agents de douane en civil faisaient des va-et-vient pour s'enquérir de l'état et de l'évolution de la grève sur le terrain. Au port d'Abidjan, des camions n'ont pu entrer sur le terminal, déprogrammant l'acheminement des marchandises sur les navires. La zone de débarquement des containers a connu aussi quelques agitations, perturbant les approvisionnements extérieurs. Diverses personnes contactées sur place ont confirmé que dans les régions, notamment à San Pedro, de nombreux agents ont respecté le mot d'ordre tout en observant cependant la procédure relative au service minimum. A la frontière ghanéenne, à Noé, affirment nos sources, près d'une trentaine de véhicules contenant des marchandises de tous genres sont bloqués à la frontière. A l'entrée nord, les activités ont aussi été perturbées à cause de la grève. Ainsi, ce sont plusieurs dizaines véhicules qui sont stationnés au poste douanier de Tiébissou. Quant au manque à gagner de cette grève sur le recouvrement des recettes douanières et pour le trésor public, difficile de faire, pour le moment, une évaluation exhaustive. Ce qui est sûr, a fait observer une source proche de la direction générale des douanes, ce sont plusieurs milliards que le trésor public perd à cause de la paralysie de l'activité. Au port autonome d'Abidjan, l'on est beaucoup plus précis dans le calcul. En temps normal, les services des douanes réalisent plus de 3 milliards Fcfa de recettes par jour. En faisant donc un petit calcul sur les deux jours de grève, on obtiendrait près de 6 milliards de Fcfa de manque à gagner pour l'Etat. La direction générale vit très mal ce mouvement conduit par un syndicat peu connu dont on l'accuse par ailleurs d'en être la génitrice. Les 6 autres forces syndicales ayant fait marche arrière à l'issue de négociations. Revigoré par son succès relatif, le SDDD souhaite maintenant obtenir l'ouverture de véritables négociations sur tous les sujets socio-économiques. Pour l'instant, chacun campe sur ses positions. Le leader syndical est suspecté de mener une grève incompréhensible éloignée des intérêts des salariés. La direction rappelle qu'une dizaine de sujets avaient été débattus la semaine dernière. Cette crise au niveau des services des douanes est, semble-t-il partie pour durer. La prouesse de ce nouveau syndicat qui ne revendique pas plus de 20 membres, est une première dans l'histoire de ce service. En tout état de cause, pour un coup d'essai, Michel Déhilisson et ses hommes ont réalisé un véritable coup de maître en réussissant à entraîner dans leur sillage tous les agents des douanes.
Lanciné Bakayoko
Deuxième jour de paralysie dans l'administration des douanes. Le mouvement lancé la veille par le Syndicat pour la défense des droits des douaniers (SDDD), s'est corsé mardi. Bien que le ministre de l'Economie et des Finances, Charles Diby Koffi a décaissé 69 millions en leur faveur au titre du remboursement des primes d'assurance, les grévistes, après avoir accepté de lâcher du lest, ont poursuivi le débrayage. Ils accusent la hiérarchie de faire du dilatoire et se sont désormais inscrits dans la politique «du tout ou rien». La grève s'est propagée à plusieurs autres services stratégiques : la direction des enquêtes douanières, le guichet unique, ou encore les zones portuaires. Dans tous ces services, les portes étaient toujours fermées. Une équipe très réduite composée essentiellement de personnels administratifs était seulement visible, probablement pour assurer le service minimum. Un calme plat régnait, en effet, dans la majorité des bureaux et autres brigades. A la direction générale, des agents de douane en civil faisaient des va-et-vient pour s'enquérir de l'état et de l'évolution de la grève sur le terrain. Au port d'Abidjan, des camions n'ont pu entrer sur le terminal, déprogrammant l'acheminement des marchandises sur les navires. La zone de débarquement des containers a connu aussi quelques agitations, perturbant les approvisionnements extérieurs. Diverses personnes contactées sur place ont confirmé que dans les régions, notamment à San Pedro, de nombreux agents ont respecté le mot d'ordre tout en observant cependant la procédure relative au service minimum. A la frontière ghanéenne, à Noé, affirment nos sources, près d'une trentaine de véhicules contenant des marchandises de tous genres sont bloqués à la frontière. A l'entrée nord, les activités ont aussi été perturbées à cause de la grève. Ainsi, ce sont plusieurs dizaines véhicules qui sont stationnés au poste douanier de Tiébissou. Quant au manque à gagner de cette grève sur le recouvrement des recettes douanières et pour le trésor public, difficile de faire, pour le moment, une évaluation exhaustive. Ce qui est sûr, a fait observer une source proche de la direction générale des douanes, ce sont plusieurs milliards que le trésor public perd à cause de la paralysie de l'activité. Au port autonome d'Abidjan, l'on est beaucoup plus précis dans le calcul. En temps normal, les services des douanes réalisent plus de 3 milliards Fcfa de recettes par jour. En faisant donc un petit calcul sur les deux jours de grève, on obtiendrait près de 6 milliards de Fcfa de manque à gagner pour l'Etat. La direction générale vit très mal ce mouvement conduit par un syndicat peu connu dont on l'accuse par ailleurs d'en être la génitrice. Les 6 autres forces syndicales ayant fait marche arrière à l'issue de négociations. Revigoré par son succès relatif, le SDDD souhaite maintenant obtenir l'ouverture de véritables négociations sur tous les sujets socio-économiques. Pour l'instant, chacun campe sur ses positions. Le leader syndical est suspecté de mener une grève incompréhensible éloignée des intérêts des salariés. La direction rappelle qu'une dizaine de sujets avaient été débattus la semaine dernière. Cette crise au niveau des services des douanes est, semble-t-il partie pour durer. La prouesse de ce nouveau syndicat qui ne revendique pas plus de 20 membres, est une première dans l'histoire de ce service. En tout état de cause, pour un coup d'essai, Michel Déhilisson et ses hommes ont réalisé un véritable coup de maître en réussissant à entraîner dans leur sillage tous les agents des douanes.
Lanciné Bakayoko
