Chapelet, bougie, couronne de fleurs. L'essentiel est réuni. Il s'agit maintenant de franchir l'entrée du sanctuaire marial d'Adjamé. Pour cela, il faut braver la foule opaque qui vous accoude. Se trouver une place de choix pour enfin assister à la veillée de l'Assomption n'est pas de la tarte. Les plus avisés ajoutent à leur bagage un morceau de pagne, une natte ou même un matelas. Personne ne veut manquer les grâces de la sainte-vierge, même endormie. Comme dans la célèbre chanson, « le bonheur est dans le pré, cours-y vite… ». Inutile de préciser qu'ils sont des milliers de fidèles catholiques dans la cour. Les jeunes sont les plus nombreux à ce rendez-vous festif de la Sainte-Marie. Avec au menu, chants, louange et adoration à l'endroit de celle qu'on appelle aussi la mère de la miséricorde, Notre Dame de l'Assomption. Celle par qui Jésus est né. L'Immaculée conception. La fête de l'Assomption commémore la mort et la résurrection de Marie. Cette célébration marque l'élévation de Marie au ciel, en corps et en âme, en vertu d'un privilège particulier. Mais il s'agit surtout de lui présenter des paniers de doléances qu'elle présentera à Dieu, le père. Celui là qui la choisit entre les femmes. Certains veulent la paix, d'autres la prospérité, d'autres encore le mariage. Dieu seul sait combien de demandes ont plu dans cette nuit de samedi à dimanche ! Certains tombent en transe. D'autres acheminent des couronnes de fleurs à la grotte. Bougies allumées, des fidèles prient silencieusement dans un coin du sanctuaire. La musique chrétienne distillée à haut débit ne les ébranle guère. Le rosaire s'en mêle. Dans 4 minutes, minuit va sonner. Le maître de cérémonie fait monter le mercure. La concentration est recommandée. Chacun doit se tenir debout. Tous sont priés d'allumer des bougies. La lumière va être éteinte. Marie va monter au ciel… Dehors, l'air est frais. L'esplanade grouille encore de monde. L'affluence se poursuit. A 100 mètres de là, « Djosseur de nama » (jeunes chargés de stationner les voitures), commerçants de saucisson, de yaourt, etc., attrapent sou après sou en se remplissent les poches. Chacun cherchant sa propre élévation.
Nesmon De Laure
Nesmon De Laure