Dans le Denguelé, les Organisations non gouvernementale (Ong) ont poussé comme des champignons avant de mourir de leur belle mort. Au début de cette décennie, on en dénombrait une trentaine dans la ville et les sous-préfectures. Mais à l’épreuve des réalités du terrain, il n’en existe qu’une quinzaine donc dix qui fonctionnent réellement avec un siège et un personnel qualifié. L’arrivée de l’Ong américaine « Africare » avec comme coordonateur résident Camara Famoussa, a favorisé l’emergence des organisations de la société civile et associations communautaires. Grâce à son entregent, il crée un Forum des Ong de la lutte contre le sida (Foal Sida) et pousse la population à se regrouper afin de bénéficier des fonds alloués par Africare. Mais la crise de 2002 a brisé cette dynamique à Odienné. Aujourd’hui le passage du mentor des républicains dans le Denguelé, a, donné un nouveau souffle à ces organisations. Ce jour-là, Alassane Ouattara a donné 1 million de Fcfa à la seule association de jeunes de la ville dûment constituée. C’est après cette visite que les premières structures sont créées dans le domaine de la santé : Hvs, Horizon vert, Santé de Camara Diaby Fanta, Triple action de Sylla Broulaye Fofana. Elles accompagnent le responsable régional de la lutte contre le sida, Lihié By dans les campagnes de sensibilisation contre la pandémie auprès des populations urbaines et rurales. Avant la crise de septembre 2002, les associations avaient reçu des fonds pour exécuter des programmes d’alphabétisation. La prolifération d’Ong dans la région a permis à l’Onuci et aux organisations internationales (Care, Croix rouge, Save, Irc) de trouver sur place des partenaires généralement compétents. Ce qui a permis à ces structures d’exécuter efficacement leurs programmes d’aide aux populations vulnérables .Aujourd’hui l’on retrouve des organisations communautaires dans tous les secteurs : la santé, l’éducation, les droits humains, l’environnement, l’agriculture, le transport. Malheureusement la mauvaise gestion des projets par certaines organisations a fini par décourager les bailleurs de fonds qui ont décidé de bloquer les financements pour le moment. Et cela au détriment des populations défavorisées. Les Ong ont servi de couvert à leurs promoteurs pour s’en mettre plein les poches. Cela été démontré récemment lors du passage d’un expert en développement humain dans la capitale du Kabadougou. Camara Nangala au cours de sa conférence sur le rôle des organisations de la société civile, a crée un froid dans l’assistance en affirmant qu’« une Ong ou association ne doit utiliser que 25% des fonds, qu’on lui a alloués, pour son fonctionnement ». La réponse ne s’est pas fait attendre. «Donc on ne crée pas une Ong pour manger alors ? », lui a-t-on répondu. A la vérité, il faudrait sensibiliser sans cesse et même sévir, car de nombreux cas de mauvaise gestion ont tué plusieurs Ong.
Cheick Oumar Sy
Cheick Oumar Sy
