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Politique Publié le mercredi 18 août 2010 | Nord-Sud

Tentative d`assassinat de Méité Sindou : Qui veut tuer le porte-parole de Soro ?

© Nord-Sud Par DR
Gouvernement ivoirien - Méité Sindou, porte-parole du Premier ministre
La famille Méité est encore sous le choc. De même que tous les proches du porte-parole du Premier ministre. Méité Sindou a échappé à un assassinat mardi, au petit matin.

Vers 5h20 mn, trois individus non identifiés se sont présentés devant le domicile du collaborateur de Guillaume Soro, sis aux Jardins de la Riviera.

Les visiteurs nocturnes ont tambouriné le portail, en proférant des menaces claires. «Méité Sindou, sors ici on va te faire la peau… Dans tous les cas, si ce n`est pas aujourd`hui, ce sera d`ici une semaine », lancent-ils. De l`intérieur du domicile, les vigiles distinguent deux individus, armes au poing (des pistolets automatiques), qui font pression sur le portail.

Devant le domicile, ils aperçoivent une BMW de couleur noire, avec à son bord un troisième individu.

Face au danger, l`un des vigiles fait un tir de sommation en l`air. Surpris, les deux visiteurs indésirables baissent le ton.

Les vigiles envoient un deuxième tir de sommation en l`air. C`est seulement en ce moment que les deux bandits rejoignent leur compère dans le véhicule qui démarre.

Alerté par le porte-parole du Premier ministre, le commissaire Ali Ouattara, commandant adjoint du COS (Centre des Opérations de Sécurité), en charge de la sécurité du périmètre présidentiel au Plateau, a procédé, le matin même, aux premiers constats d`usage. Une plainte a été ensuite déposée à la Police criminelle. En attendant les conclusions de l`enquête, il convient d`analyser cette tentative d`assassinat dans son contexte. En effet, le pays négocie actuellement une phase délicate du processus de paix. Sous la pression du Premier ministre, la Commission électorale indépendante (Cei) a pu accoucher de la date du 31 octobre pour le premier tour de l`élection présidentielle. Au grand dam de certains acteurs politiques. La liste électorale est sur le point d`être acquise, malgré les tensions provoquées par les demandes de radiations massives. Une fois cette liste établie, plus rien ne saurait retarder davantage le scrutin. Guillaume Soro et ses hommes sont même prêts à des sacrifices supplémentaires afin que la question du désarmement ne soit pas un obstacle à l`élection.

Une curieuse coïncidence

Est-ce à cause de ces progrès spectaculaires qu`il faut s`attaquer au Premier ministre ? Car, il ne faut pas s`y méprendre. Se débarrasser de son porte-parole, l`un de ses plus proches collaborateurs, c`est avec le secret espoir d`atteindre le Premier ministre. Une manière de le déstabiliser afin de le détourner de son objectif : organiser des élections transparentes, libres et ouvertes. Guillaume Soro qui maintient le cap qu`il s`est fixé, à savoir être un arbitre impartial, gêne donc certains milieux extrémistes. Il faut rappeler que les mêmes adeptes de la manière violente de résolution de la crise s`étaient déjà signalés de la plus sinistre des manières le 29 juin 2007, tout juste quelques semaines après la signature de l`Accord politique de Ouagadougou (Apo, 4 mars 2007). En effet, alors que le Premier ministre allait installer des magistrats à Bouaké, dans le cadre du redéploiement de l`administration, le Fokker 100 présidentiel qui le transportait avec les magistrats et la presse, a essuyé des tirs de roquettes sur la piste d`atterrissage. Quatre personnes de sa délégation y laisseront la vie. Malgré tout, Guillaume Soro a maintenu la manifestation. Une façon, pour lui, de montrer sa détermination à conduire le processus de paix, selon l`accord qu`il venait de signer dans la capitale burkinabé avec le président ivoirien. Même s`il est, pour le moment, impossible d`établir un lien entre les deux évènements, il convient de noter la similitude des deux contextes. L`intention de faire dérailler le processus de paix dans une phase critique est perceptible. De là à conclure que l`attaque manquée contre Méité Sindou préfigure le climat qui prévaudra jusqu`au vote du 31 octobre, il n`y a qu`un pas à franchir. Et, seuls les acteurs politiques ont le contrôle de ce petit pas si important pour la paix.

Kesy B. Jacob
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