Entre le président du PDCI, Henry Konan Bédié et l’ancien gouverneur de la Bceao, Charles konan Banny, les relations ne sont pas au beau fixe. Le candidat officiel de l’ancien parti au pouvoir ne comprend pas les velléités de Banny de briguer la présidentielle avenir alors même que le PDCI, la maison commune, a déjà en sa personne son porte drapeau. Les rencontres passées entre les deux hommes, les nombreuses médiations des barons du PDCI n’ont pas permis de trouver un modus vivendi. Et au moment où l’ancien président ivoirien concentrait ses forces sur sa campagne, le spectre de la candidature Banny est revenu au premier plan. A Yamoussoukro d’abord, puis à Abidjan à la maison du parti, les rencontres des instances n’ont abouti à un compromis. Banny est même sorti très fâché de la réunion du bureau politique tenus dans la capitale économique. Il y a subi un traitement de choc de la part des partisans de Bédié qui ont manqué de le lyncher. Depuis, c’est la guerre des tranchées. Même si les deux hommes évitent les propos désobligeant en public, la tension ne cessait de monter . La guerre sourde que les deux Konan se mènent est un véritable danger pour la cohésion du PDCI. Beaucoup de jeunes cadres, même s’ils n’osent sortir la tête ont de la sympathie pour Banny. Et le poids politique et financier du banquier n’est pas négligeable dans le système PDCI. Si le clash arrivait, Bédié pourrait dans l’immédiat, et au regard des élections qui semblent enfin pointés le nez, perdre beaucoup de plumes dans la confrontation. S’il franchit le pas de la rupture, Banny passerait, en cas de défaite de Bédié, pour le traitre qui a fait perdre la compétition à son camp. Une posture d’où il aurait du mal à se repositionner. L’entrée en jeu des sages baoulé, en la personne de Camille Alliali, est donc une aubaine pour les Konan. Une paix des braves ? chacun y gagnerait.
D. Al Seni
D. Al Seni