Depuis de longues dates, l’astronomie permet aux humains de prévoir avec la plus nette précision les dates d’apparition du croissant lunaire. A partir de ces prévisions scientifiques, les responsables religieux de certains pays n’attendent pas le dernier jour pour fixer le début du mois de ramadan. C’est le cas de la Libye où les autorités arrêtent le premier jour du jeûne obligatoire musulman en se référant à des calculs astronomiques. Ainsi avaient-ils annoncé dès le lundi 9 août que le ramadan commencerait le mercredi 11 août dans le pays de Kadhafi. En France, la date a été fixée par une commission réunissant le Conseil français du culte musulman, des responsables de mosquées et des fidèles qui ont tenu compte des observations de la lune par les astronomes.
Les scientifiques divisés
S’appuyant toujours sur des données scientifiques, l’astrophysicien Nidhal Guessoum avait affirmé début août qu’il serait impossible d’apercevoir le croissant lunaire le mardi 10 août au soir en France, dans toute l’Europe, et le monde musulman traditionnel allant du Maroc en Malaisie. Selon lui, la lune ne devait être visible que le mercredi 11 août dans pratiquement toutes les régions du monde. Il conclut donc que le mois de ramadan 1431 Hégire(2010) devait donc débuter le jeudi 12 août. Le Dr Diawara Adama, directeur de la station géophysique de Lamto, dans la commune de Taabo, confirme la possibilité de prévoir avec précision les dates de première apparition de chaque lune. « Mais, je ne crois pas que cela soit possible en Côte d’Ivoire parce que nous ne disposons pas encore de laboratoire astronomique », regrette l’expert qui est par ailleurs enseignant à l’université de Cocody.
Le jeûne a commencé sur le territoire ivoirien le 11 août. Dans le communiqué qu’il a lu la veille, l’imam Sékou Sylla a indiqué que le croissant lunaire a été observé à Korhogo. Comme chaque année, le Cosim et les autres grandes organisations islamiques ont suivi la procédure recommandée par le coran. Le livre saint de l’islam exhorte les musulmans à débuter le mois de ramadan dès l’apparition de la lune dans la zone où ils se trouvent. La thèse la plus répandue admet que les fidèles d’un pays peuvent se conformer à l’apparition du croissant lunaire à l’intérieur de leur frontière. A en croire des guides musulmans, si des données scientifiques permettent de s’assurer que la lune doit apparaître à une date donnée, l’on peut déclarer le début du jeûne à partir de cette information, même quand la couverture du ciel ne permet pas d’apercevoir le croissant à la date annoncée. Cependant, pour l’imam de la mosquée An nour de la Riviera 2, ce choix se fait en fonction des réalités sociales de chaque pays. « Nous avons les moyens d’avoir les informations scientifiques. Aujourd’hui-même (c’était lundi dernier) je suis en mesure de vous dire si nous pourrons observer ou non la lune le 29e jour de ce mois de ramadan. Mais nous avons décidé de rester prudents parce qu’il existe encore ici des villes qui refusent de jeûner avec le reste du pays même quand nous annonçons que la lune a été aperçue », déplore-t-il.
Effectivement, pour diverses considérations, des imams de localités comme Séguéla, ou Capélé (la liste est loin d’être exhaustive) ont régulièrement mis en doute les déclarations des instances islamiques nationales et demandé à leurs fidèles de ne pas suivre leurs instructions. Dans ces villes, le mois de ramadan débute et se termine bien souvent avec un jour d’avance ou de retard par rapport au reste du pays. Dans ces conditions, poursuit le responsable à la communication du Cosim, les risques de confusion deviennent plus importants quand on annonce que le jeûne commence à partir de calculs scientifiques. C’est pourquoi, conclut-il, les imams préfèrent attendre que les réalités nationales se prêtent à la voie astronomique.
Cissé Sindou
Les scientifiques divisés
S’appuyant toujours sur des données scientifiques, l’astrophysicien Nidhal Guessoum avait affirmé début août qu’il serait impossible d’apercevoir le croissant lunaire le mardi 10 août au soir en France, dans toute l’Europe, et le monde musulman traditionnel allant du Maroc en Malaisie. Selon lui, la lune ne devait être visible que le mercredi 11 août dans pratiquement toutes les régions du monde. Il conclut donc que le mois de ramadan 1431 Hégire(2010) devait donc débuter le jeudi 12 août. Le Dr Diawara Adama, directeur de la station géophysique de Lamto, dans la commune de Taabo, confirme la possibilité de prévoir avec précision les dates de première apparition de chaque lune. « Mais, je ne crois pas que cela soit possible en Côte d’Ivoire parce que nous ne disposons pas encore de laboratoire astronomique », regrette l’expert qui est par ailleurs enseignant à l’université de Cocody.
Le jeûne a commencé sur le territoire ivoirien le 11 août. Dans le communiqué qu’il a lu la veille, l’imam Sékou Sylla a indiqué que le croissant lunaire a été observé à Korhogo. Comme chaque année, le Cosim et les autres grandes organisations islamiques ont suivi la procédure recommandée par le coran. Le livre saint de l’islam exhorte les musulmans à débuter le mois de ramadan dès l’apparition de la lune dans la zone où ils se trouvent. La thèse la plus répandue admet que les fidèles d’un pays peuvent se conformer à l’apparition du croissant lunaire à l’intérieur de leur frontière. A en croire des guides musulmans, si des données scientifiques permettent de s’assurer que la lune doit apparaître à une date donnée, l’on peut déclarer le début du jeûne à partir de cette information, même quand la couverture du ciel ne permet pas d’apercevoir le croissant à la date annoncée. Cependant, pour l’imam de la mosquée An nour de la Riviera 2, ce choix se fait en fonction des réalités sociales de chaque pays. « Nous avons les moyens d’avoir les informations scientifiques. Aujourd’hui-même (c’était lundi dernier) je suis en mesure de vous dire si nous pourrons observer ou non la lune le 29e jour de ce mois de ramadan. Mais nous avons décidé de rester prudents parce qu’il existe encore ici des villes qui refusent de jeûner avec le reste du pays même quand nous annonçons que la lune a été aperçue », déplore-t-il.
Effectivement, pour diverses considérations, des imams de localités comme Séguéla, ou Capélé (la liste est loin d’être exhaustive) ont régulièrement mis en doute les déclarations des instances islamiques nationales et demandé à leurs fidèles de ne pas suivre leurs instructions. Dans ces villes, le mois de ramadan débute et se termine bien souvent avec un jour d’avance ou de retard par rapport au reste du pays. Dans ces conditions, poursuit le responsable à la communication du Cosim, les risques de confusion deviennent plus importants quand on annonce que le jeûne commence à partir de calculs scientifiques. C’est pourquoi, conclut-il, les imams préfèrent attendre que les réalités nationales se prêtent à la voie astronomique.
Cissé Sindou
