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Politique Publié le mardi 24 août 2010 | Nord-Sud

Delma Mohamed Salice (Vice-Pdt Rjr Abengourou) : “Le Fpi voulait me rendre apatride”

Accusé de fraude sur la nationalité, Delma Mohamed Salice, vice-président de la jeunesse du Rdr à Abengourou vient d’être rétabli dans ses droits par la justice. Dans cet entretien, il nous livre ses sentiments.


•Vous venez d’être rétabli dans vos droits. Quels sont vos sentiments?

On a voulu me dénier ma nationalité comme a tenté de le faire le procureur du jour de l’audience. Heureusement pour moi et pour le droit, le président du tribunal n’a pas voulu abonder dans le même sens que le procureur Lognon Gnonto Aubin qui présente quelqu’un d’autre et soutient mordicus qu’il s’agit de moi. Il y avait deux avocats du Fpi contre moi, l’avocat Dako et le procureur. Lui seul a dit que la photo était de moi alors qu’il s’agit bien de quelqu’un d’autre. C’était très flagrant.


•Quels sont vos rapports avec Koné Kadidiatou celle qui affirme connaître vos origines en vous accusant d’être Burkinabé ?

Nous habitions loin d’elle et enfant, je venais m’amuser avec mon ami, Thomas, un jeune Mossi qui habitait en face d’elle. Elle a dû faire l’amalgame. Et celle qu’elle a présentée comme ma grande sœur, aujourd’hui décédée, n’est même pas de ma famille. C’était la fille d’un ami de mon père que ce dernier avait recueillie. Elle ne sait rien sur moi.


•Assoa Adou, le ddc de Laurent Gbagbo, avait soutenu mordicus détenir toutes les preuves vous concernant et pourtant son absence à l’audience a été constatée…

Il ne pouvait que briller par son absence quand on profère un mensonge grotesque ! Parce qu’un ministre n’agit pas ainsi. Il a vite oublié. En 1995, lorsqu’il venait battre campagne, il n’arrivait même pas à mettre du carburant dans son véhicule, j’étais-là. J’étais chargé de l’animation de ladite campagne. Mon témoin, c’était son directeur de campagne d’alors, Ettien Amoakon, l’actuel directeur de cabinet du ministre de la Défense et fédéral Fpi. J’ai été son représentant dans le bureau de vote de l’Epp Agni 1 bureau n°034. Je l’ai représenté en 1996 aux municipales. Un étranger peut-il représenter un candidat dans un bureau de vote ? On m’accuse de détenir une carte de séjour de 1995. Je ne comprends pas. On peut, étant étranger, vouloir acquérir la nationalité ivoirienne. Mais on ne peut pas être Ivoirien et vouloir prendre une carte de séjour ! Pour quel intérêt ? Ils sont en perte de vitesse, leur pouvoir va à sa perte voilà pourquoi ils se permettent tout en s’acharnant contre tout le monde.


•Avez-vous effectivement milité au Fpi ?

Oui, comme tous les jeunes de mon âge. Avec le multipartisme en 1990, on se plaisait à soulever les deux doigts, on ne savait pas que les deux doigts signifiaient « donnez-moi le pouvoir et je diviserai le pays en deux au bout de deux ans, et je vais vider toutes les ressources du pays ». On ne savait pas cela. Nous pensions suivre une logique des idéologies. Mais ils nous trompaient avec ces idéologies pour mieux piller le pays.


•Comment expliquez-vous cet acharnement contre votre personne ?

Le Fpi n’a pas digéré que moi je le quitte. Ils m’ont fait la cour au plus haut niveau. Je les ai quittés parce que je ne voyais plus l’idéologie pour la quelle je les ai suivis. Moi, je ne lutte pas pour les personnes car les hommes passent mais les idées restent. Voilà pourquoi ils s’acharnent contre moi.


•Vous êtes un des leaders des jeunes républicains à Abengourou. Quels soutiens avez-vous reçus du Rdr mais aussi de vos camarades du Rjdp ?

Mes camarades du Rjdp m’ont soutenu. J’ai vu certains, d’autres n’étaient pas présents. Le choc reçu après les mensonges d’Assoa Adou et du Fpi ont peut-être eu raison de certains et tout le monde n’a pas pu être là. Les jeunes du Mfa et leur président étaient là du début à la fin. Et le choc ne les a pas perturbés. Le Fpi voulait créer un vide autour de moi et, nos camarades n’ont pas trop compris cela. Ma famille politique m’a soutenu. Le président communal Rjr, Bah Aboulaye, le régional Rjr, Coulibaly Soumaïla, le ddc Cissé Daouda Salif m’ont soutenu. Je ne suis pas le leader mais mes camarades m’ont beaucoup soutenu au plus haut niveau, depuis la direction centrale jusqu’à la base.


•Au procès, beaucoup de personnes mises en causes étaient absentes faute d’information. Quelle action comptez-vous mener pour les tenir informées afin qu’elles viennent défendre leur cas ?

Je pense que la justice ne fait pas réellement son travail. Il faut que celui qui accuse ait le courage de remettre une convocation à la personne concernée car, il s’agit de radiation ! On vient citer des personnes qu’on ne connaît pas et le tribunal veut statuer sur ces cas. La faute n’incombe pas aux mis en cause. Car, les noms se ressemblent et seule une convocation peut indiquer clairement l’identité de la personne en question. A défaut, que les juges reconnaissent que ces plaintes sont irrecevables. Mais j’espère que le droit sera dit et que l’impossibilité de les convoquer profitera aux absents. On ne saurait condamner des gens à leur insu !


•Vous évoquez les failles au niveau de la justice, mais ne faut-il pas regarder du côté de la Cei où les plaintes sont reçues sans la moindre exigence de preuve…

Les autres commissaires ne font pas le poids devant ceux du Fpi. Cette institution est truffée de représentants de diverses origines qui sont en réalité des militants du Fpi. Les commissaires des autres partis font de la figuration à cause des miettes, des perdiems qu’ils gagnent. Ils devraient démissionner. C’est un panier à crabes. Le souhait du Fpi c’est de tout faire pour empêcher des gens d’exprimer leurs droits civiques.


•Vous avez été victime de dénonciation calomnieuse aussi bien de la part de Mme Koné Kadidiatou que d’Assoa Adou. Quelle suite judiciaire comptez-vous donner à cette accusation ?

Le moment viendra où ils devront rendre des comptes. Ils ont voulu qu’on s’étale dans la presse, on va le faire. Je suis déçu de constater que le Cnp (Conseil national de la presse) que je respecte beaucoup inflige un blâme à un de vos confrère sous prétexte que j’aurais accordé un droit de réponse par une interview ou encore parce qu’ils ont montré une photo de mon bourreau. Où était ce même conseil quand un journal bleu placardait ma photo en m’accusant d’avoir trois mères, deux pères et deux cartes de séjour. Et mon honneur ainsi bafoué ? Mais un autre moment arrive.


•Un appel ?

Demain, aujourd’hui, Ndlr), il y aura une journée ville morte car, ce sont les Traoré, les Camara, Ouattara qui vendent au marché, qui tiennent les taxis et les commerces. C’est seulement le Nord de la Côte d’Ivoire qui a été peuplé par les étrangers ! Les habitants du Sud, de l’Est et de l’Ouest ont-ils poussé comme des champignons sur ce territoire ? Seuls eux sont considérés comme des Ivoiriens. Il faut que tout le monde se mobilise lors des procès pour refuser en bloc de devenir des apatrides. Si on nous dénie notre pays où irons-nous ? Il s’agit d’une guerre sociale du Fpi contre tous les nordistes.

Koffi Jean Luc à Abengourou
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