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Société Publié le mercredi 25 août 2010 | L’intelligent d’Abidjan

Etat des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire / Absence d’élections, viols, tortures, affrontements communautaires… - Victorine Wodié dépeint une situation sans complaisance pour 2009

© L’intelligent d’Abidjan Par Emma
1er mai - Les travailleurs présentent leurs doléances au président Laurent Gbagbo
Samedi 1er mai 2010. Abidjan, Palais présidentiel du Plateau. Le président Gbagbo assiste au défilé des travailleurs et à la présentation de leurs doléances. Photo: Mme Victorine Wodié
La Commission Nationale des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire (CNDHCI) a présenté, hier mardi 24 août 2010 au Conseil Economique et Social (CES), son Rapport Annuel 2009 sur l’état des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire. Il ressort de cette présentation dont les travaux se sont essentiellement concentrés sur la zone gouvernementale, que de nombreuses violations desdits droits ont eu lieu dans cette partie.

Mme Victorine Wodié, président de la CNDHCI s’est voulue claire. Ce Rapport 2009 comme déjà celui de 2008, est une véritable vue synoptique sur la situation des Droits de l’Homme dans le pays. Il se subdivise en trois parties. La première est consacrée à la situation des Droits de l’Homme au cours de l’année 2009. La deuxième partie traite des activités menées par la CNDHCI et enfin, la troisième partie se rapporte aux perspectives et aux recommandations. Concernant la situation en question, la Commission s’est appesantie sur la situation sociopolitique du pays, les droits civils et politiques ainsi que les droits économiques, sociaux et culturels.

Le contexte Sociopolitique : le droit au vote n’est pas respecté
Concernant la situation sociopolitique, la Commission a indiqué que depuis le 19 septembre 2002, le territoire national est divisé en deux entités séparées et administrées par deux autorités distinctes. Dans les zones contrôlées par l’ex-rébellion, le déploiement de l’administration est partiel et sans pouvoir. Les com-zones contrôlant toujours les taxes et gérant les questions administratives. La CNDHCI a aussi rappelé la difficulté de la réalisation du processus électoral. Difficultés dues essentiellement au retard quant à la publication du listing électoral et à la question sécuritaire. Le retard de ladite publication a empêché la tenue de l’élection présidentielle prévue pour le 29 novembre 2009. Pourtant, stipule le Rapport, c’est un droit inaliénable pour tout citoyen de choisir ses dirigeants, comme il est un droit pour eux de soumettre leur pouvoir au vote du peuple. Conformément aux accords de Ouagadougou, le démantèlement des milices et le regroupement des forces en présence ne sont pas effectifs. De sorte que les armes sont détenues par des personnes qui n’y ont pas droit. Ce climat n’est pas de nature à garantir la sécurité de tous les candidats. Selon Mme Wodié, la situation sociopolitique que traverse le pays a des répercussions négatives sur la souveraineté de l’Etat et sur la légitimité de ses dirigeants, faisant planer sur la Côte d’Ivoire un mal bien plus pernicieux : celui de la déliquescence progressive de l’Etat.

Droits civils et politiques : meurtres, tortures et abus sont encore légion
Le Rapport indique de nombreuses violations au droit à la vie, un droit sacré. Et de citer quelques cas d’atteinte à ce droit, le lynchage de N’Doh Emmanuel le 10 août 2009 par huit agents des FDS ayant entraîné la mort de ce jeune suspecté d’avoir volé une somme d’argent à un de leurs frères d’armes. Les cas d’usage disproportionné d’armes à feu par les FDS ne se comptent plus. Le Rapport révèle aussi de nombreux cas de tortures dans des centres de détention policière dans le cadre d’enquête sur la sécurité de l’Etat. Une attention particulière a été portée sur les violences sexuelles. Une situation vécue par des fillettes et des femmes sur l’ensemble du territoire national. Pour finir, Mme Wodié a fait quelques recommandations concernant ledit Rapport. Pour que la CNDHCI joue pleinement son rôle, elle a exhorté l’Etat à, entre autres, la confirmer en tant qu’Institution inscrite dans la Constitution, à accroître les ressources allouées et lui donner une autonomie financière. Elle a aussi plaidé pour que le gouvernement agisse à réduire la pauvreté dans les ménages et appliquer la bonne gouvernance qui fait parti des actions nécessaires à la création d’un véritable Etat qui respecte les droits de ces habitants
Olivier Guédé

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