Une impression du déjà vu ou de rediffusion d'un feuilleton passé. Pour contraindre l'ex-premier ministre Charles Konan Banny et l'ex-président de la Cei au départ respectivement en 2007 et en février dernier, les mêmes acteurs étaient aux avant-postes, pour lancer l'offensive du dénigrement, de la manipulation et de la propagande. Depuis la fixation de la date du premier tour de l'élection présidentielle, ils se sont remis à l'ouvrage, objectif : casser Bakayoko. Lui faire endosser et à lui seul la responsabilité du désordre organisé autour du contentieux judiciaire de la liste électorale.
Ce sont des intentions clairement affichées : la primature veut casser la Cei. Le travail de sape contre le président Bakayoko et l'institution chargée des élections a commencé d'abord par des attaques sporadiques mais bien ciblées à travers certains journaux, comme si l'on voulait d'abord tâter le terrain, jauger la réactivité des nouveaux responsables de la Cei. Les auteurs de ces basses bésognes voudraient saper le moral ou stopper l'élan de la Cei et de ses animateurs qu'ils ne s'y prendraient pas autrement. Quel procès d'intention n'a-t-on pas fait au président de la Cei, accusé de ne pas être pressé d'aller aux élections ou de refuser simplement de fixer une date pour la tenue de la présidentielle ! Stoïque, Youssouf Bakayoko a encaissé des coups, parfois portés au bas de la ceinture. Finalement, la date du 31 octobre 2010 est arrachée aux forceps. Tout le monde s'en réjouit, tout le monde jure la main sur le cœur de mettre tout en œuvre pour tenir le délai, de faire tout ce qui est possible pour y arriver.
Mais aussi curieux que cela puisse paraître, c'est à partir de cet instant que les attaques contre le président de la Cei connaissent une croissance exponentielle.
Dans ce registre, un journal s'illustre de façon toute particulière, Nord-Sud quotidien de Méïté Sindou, aujourd'hui porte-parole du Premier ministre Soro Guillaume. La véhémence singulière des articles publiés par ce confrère contre la Cei fait croire au règlement de compte. Hier, un autre collaborateur parmi les plus proches de M. Soro fait pleuvoir des boules de feu sur la Cei et son président. Les accusant d'être les responsables des radiations massives opérées par des magistrats en complicité avec le Fpi. "Cela est arrivé, dit-il, parce que la Cei n'a pas fait correctement son travail" et Alain Lobognon d'assener, "la Cei envoie des Ivoiriens à l'abattoir". On aurait été curieux de voir la couleur de ses yeux au moment où le conseiller spécial chargé de la communication de Soro lançait ces attaques en règle.
Pourquoi une agressivité aussi soudaine ? Pourquoi la Primature ? Est-ce avec l'onction et la bénédiction du Premier ministre ?
Parce que MM. Méïté Sindou et Alain Lobognon ne sont pas n'importe quel collaborateur du Premier ministre. Ils sont membres du cabinet de Soro. Mieux, ils jouent un peu le rôle d'interface entre la Primature et le monde extérieur.
Interrogations à la Cei
Du côté de la Cei, l'on ne comprend pas cette attitude des collaborateurs du Premier ministre. Mais en même temps, on refuse de se laisser envahir par les émotions. La politique n'est pas un jeu d'enfants de chœur et rien, aucun acte n'est gratuit. Tout a une cause, une motivation qu'il faut savoir cerner avec calme, patience et objectivité.
La Cei ne s'est jamais réfugiée derrière son indépendance pour refuser de mener une opération avec ses partenaires. Bien au contraire, le président de la Cei et même l'institution entretient des rapports très étroits avec la primature. Au point où l'on peut soutenir que c'est en tandem que ces deux entités conduisent le processus de sortie de crise.
M. Alain Lobognon estime que la Cei est coupable de la situation qui prévaut dans les tribunaux. Comme si cette institution avait son mot à dire dans le cadre du contentieux judiciaire. M Alain Lobognon qui a désormais des relations très suivies avec un certain Henri César Damalan (Fpi) a-t-il peur de condamner le Fpi et dénoncer le comportement de certains magistrats ? M. Alain Lobognon connait par cœur le mode opératoire retenu pour le contentieux administratif et judiciaire. Il sait pourquoi la Cei a refusé de statuer sur certaines requêtes mal formulées, il sait certainement aussi pourquoi le Fpi a attendu les tout derniers jours pour déposer des milliers de réclamations devant certaines juridictions comme celles du Plateau à Abidjan.
Pourquoi vouloir donc cacher le soleil avec la main ? Que devrait faire la Cei, quelle décision devrait-elle prendre à l'égard de ces milliers de requêtes en radiation établies sans précisions des motifs ou des preuves qui auraient pu servir d'appui à l'analyse et à la décision des commissaires de la Cei ?
C'est assurément derrière ces interrogations que se cachent les motivations du censeur de la Cei. Et c'est de là que surgissent une foule de questions qui rappellent le rôle joué par les collaborateurs de Soro dans le départ de Banny et de Mambé. Au lieu de se serrer les coudes pour avancer, on préfère s'acharner, calomnier, dénigrer et saper le crédit de ceux qui ont l'ambition d'organiser les élections. Mais curieusement, tous ceux qu'on ne change pas, tous ceux qui occupent les mêmes fonctions sont incapables de nous faire avancer.
Le coup de fil de Soro à Bakayoko
A en croire certaines indiscrétions proches de certains collaborateurs du président de la Cei, le Premier ministre Guillaume Soro, rentré de voyage avant-hier, aurait joint par téléphone le président Youssouf Bakayoko pour lui exprimer ses vifs regrets au sujet des attaques maladroites de certains de ses proches collaborateurs contre la Cei et les personnes qui l’incarnent. Au cours de la même journée d'hier, le garde des sceaux, ministre de la Justice aurait rencontré le président de l'institution chargée des élections pour lui demander si le décalage du délai du contentieux judiciaire pourrait influer sur la date du 31 octobre 2010. Après avoir consulté ses collaborateurs, la réponse de Bakayoko aurait été d'une limpide netteté : si on décale d'un jour ou même d'une seconde, tout le reste du calendrier pourrait subir des bouleversements. Et que si d'aventure, le conseil des ministres tenait à offrir une rallonge pour le contentieux judiciaire, il devrait en assurer la responsabilité du report éventuel de la présidentielle du 31 octobre. On joue dans un véritable trou de souris.
Akwaba Saint Clair
Ce sont des intentions clairement affichées : la primature veut casser la Cei. Le travail de sape contre le président Bakayoko et l'institution chargée des élections a commencé d'abord par des attaques sporadiques mais bien ciblées à travers certains journaux, comme si l'on voulait d'abord tâter le terrain, jauger la réactivité des nouveaux responsables de la Cei. Les auteurs de ces basses bésognes voudraient saper le moral ou stopper l'élan de la Cei et de ses animateurs qu'ils ne s'y prendraient pas autrement. Quel procès d'intention n'a-t-on pas fait au président de la Cei, accusé de ne pas être pressé d'aller aux élections ou de refuser simplement de fixer une date pour la tenue de la présidentielle ! Stoïque, Youssouf Bakayoko a encaissé des coups, parfois portés au bas de la ceinture. Finalement, la date du 31 octobre 2010 est arrachée aux forceps. Tout le monde s'en réjouit, tout le monde jure la main sur le cœur de mettre tout en œuvre pour tenir le délai, de faire tout ce qui est possible pour y arriver.
Mais aussi curieux que cela puisse paraître, c'est à partir de cet instant que les attaques contre le président de la Cei connaissent une croissance exponentielle.
Dans ce registre, un journal s'illustre de façon toute particulière, Nord-Sud quotidien de Méïté Sindou, aujourd'hui porte-parole du Premier ministre Soro Guillaume. La véhémence singulière des articles publiés par ce confrère contre la Cei fait croire au règlement de compte. Hier, un autre collaborateur parmi les plus proches de M. Soro fait pleuvoir des boules de feu sur la Cei et son président. Les accusant d'être les responsables des radiations massives opérées par des magistrats en complicité avec le Fpi. "Cela est arrivé, dit-il, parce que la Cei n'a pas fait correctement son travail" et Alain Lobognon d'assener, "la Cei envoie des Ivoiriens à l'abattoir". On aurait été curieux de voir la couleur de ses yeux au moment où le conseiller spécial chargé de la communication de Soro lançait ces attaques en règle.
Pourquoi une agressivité aussi soudaine ? Pourquoi la Primature ? Est-ce avec l'onction et la bénédiction du Premier ministre ?
Parce que MM. Méïté Sindou et Alain Lobognon ne sont pas n'importe quel collaborateur du Premier ministre. Ils sont membres du cabinet de Soro. Mieux, ils jouent un peu le rôle d'interface entre la Primature et le monde extérieur.
Interrogations à la Cei
Du côté de la Cei, l'on ne comprend pas cette attitude des collaborateurs du Premier ministre. Mais en même temps, on refuse de se laisser envahir par les émotions. La politique n'est pas un jeu d'enfants de chœur et rien, aucun acte n'est gratuit. Tout a une cause, une motivation qu'il faut savoir cerner avec calme, patience et objectivité.
La Cei ne s'est jamais réfugiée derrière son indépendance pour refuser de mener une opération avec ses partenaires. Bien au contraire, le président de la Cei et même l'institution entretient des rapports très étroits avec la primature. Au point où l'on peut soutenir que c'est en tandem que ces deux entités conduisent le processus de sortie de crise.
M. Alain Lobognon estime que la Cei est coupable de la situation qui prévaut dans les tribunaux. Comme si cette institution avait son mot à dire dans le cadre du contentieux judiciaire. M Alain Lobognon qui a désormais des relations très suivies avec un certain Henri César Damalan (Fpi) a-t-il peur de condamner le Fpi et dénoncer le comportement de certains magistrats ? M. Alain Lobognon connait par cœur le mode opératoire retenu pour le contentieux administratif et judiciaire. Il sait pourquoi la Cei a refusé de statuer sur certaines requêtes mal formulées, il sait certainement aussi pourquoi le Fpi a attendu les tout derniers jours pour déposer des milliers de réclamations devant certaines juridictions comme celles du Plateau à Abidjan.
Pourquoi vouloir donc cacher le soleil avec la main ? Que devrait faire la Cei, quelle décision devrait-elle prendre à l'égard de ces milliers de requêtes en radiation établies sans précisions des motifs ou des preuves qui auraient pu servir d'appui à l'analyse et à la décision des commissaires de la Cei ?
C'est assurément derrière ces interrogations que se cachent les motivations du censeur de la Cei. Et c'est de là que surgissent une foule de questions qui rappellent le rôle joué par les collaborateurs de Soro dans le départ de Banny et de Mambé. Au lieu de se serrer les coudes pour avancer, on préfère s'acharner, calomnier, dénigrer et saper le crédit de ceux qui ont l'ambition d'organiser les élections. Mais curieusement, tous ceux qu'on ne change pas, tous ceux qui occupent les mêmes fonctions sont incapables de nous faire avancer.
Le coup de fil de Soro à Bakayoko
A en croire certaines indiscrétions proches de certains collaborateurs du président de la Cei, le Premier ministre Guillaume Soro, rentré de voyage avant-hier, aurait joint par téléphone le président Youssouf Bakayoko pour lui exprimer ses vifs regrets au sujet des attaques maladroites de certains de ses proches collaborateurs contre la Cei et les personnes qui l’incarnent. Au cours de la même journée d'hier, le garde des sceaux, ministre de la Justice aurait rencontré le président de l'institution chargée des élections pour lui demander si le décalage du délai du contentieux judiciaire pourrait influer sur la date du 31 octobre 2010. Après avoir consulté ses collaborateurs, la réponse de Bakayoko aurait été d'une limpide netteté : si on décale d'un jour ou même d'une seconde, tout le reste du calendrier pourrait subir des bouleversements. Et que si d'aventure, le conseil des ministres tenait à offrir une rallonge pour le contentieux judiciaire, il devrait en assurer la responsabilité du report éventuel de la présidentielle du 31 octobre. On joue dans un véritable trou de souris.
Akwaba Saint Clair