A la demande du chef de l’Etat, un texte de loi serait en cours d’élaboration pour réglementer les coûts de loyers et les conditions d’accès aux maisons.
C’est peut-être le début de la fin de l’anarchie. Selon une source bien introduite, le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, aurait demandé au ministre de la Construction, de l’urbanisme et de l’habitat, d’élaborer des normes sur les conditions d’accès aux maisons à louer. Cela devrait aboutir à un décret qui viendra mettre fin au vide juridique qui prévaut autour de cette transaction. L’objectif est, bien évidemment, d’atténuer la souffrance des demandeurs. Nul n’ignore les conditions financières exorbitantes qu’il faut remplir aujourd’hui pour louer un logement. Un responsable d’agence immobilière joint, hier après-midi, nous indiquait, au téléphone, qu’il n’est plus possible, de louer un appartement ou une villa, dans la commune de Yopougon, sans avoir déboursé, d’un seul coup, 7 fois le coût du loyer mensuel. Soit 4 mois de cautionnement, et 3 mois d’avance. Attention, cela n’est valable que dans le cas où vous traitez directement avec le propriétaire. Lorsque vous transitez par des intermédiaires, ce qui est le plus courant, il faut verser à ces derniers des honoraires qui s’élèvent généralement au loyer d’un mois.
Interrogé, le ministère de la construction n’a ni confirmé, ni infirmé le projet de réglementation. Peut-être que l’on veut travailler dans le silence pour être plus efficace. Alors, bon boulot, monsieur le ministre ! La fin de l’anarchie est attendue avec impatience par des millions de personnes qui souffrent, chaque jour, pour se loger. En plus des conditions d’accès, le texte devrait prendre en compte le coût des loyers devenu également prohibitif. Sans oublier des sanctions à l’encontre de contrevenants.
Propositions concrètes
A ce sujet, Déhé Gnahou, membre de la commission des affaires sociales et culturelles, de l’Assemblée nationale, propose, par exemple, que l’Etat impose plus de taxe aux propriétaires qui demanderont plus cher que les barres fixées par la loi. Pour le chaleureux député de Duékoué, l’avance doit disparaître et le montant du cautionnement ne devrait pas excéder l’équivalent de trois mois de loyer. Komoé Marius, président des associations de consommateurs actifs de Côte d’Ivoire(Facaci), propose, quant à lui, un mois d’avance et un cautionnement qui se limite à deux mois de loyer. « C’est ce qui répond aux besoins des populations en ce moment. Depuis plus de 30 ans, les salaires sont figés et les loyers augmentent. Nous avons écrit au ministère de la construction. Nous avons posé le problème lors d’ateliers auxquels nous avons été conviés par ledit ministère. A l’élaboration du document de stratégie pour la réduction de la pauvreté, nous avons émis la même proposition et elle a été retenue. Nous comptons, les jours à venir, vérifier si cette initiative se met en œuvre parce que lorsqu’un peuple a des difficultés pour se loger, il revient à l’Etat d’intervenir », préconise-t-il. Toutefois, pour Déhé Gnahou, la loi ne doit pas aussi léser les propriétaires. Il dénonce le comportement de certains locataires qui disparaissent avec des arriérés de loyer. Et c’est le logeur qui doit encore dépenser pour réhabiliter sa maison abandonnée, parfois, dans un piteux état. Il faut donc une garantie. Cependant, le tort fait souvent aux propriétaires ne doit pas occulter leur responsabilité dans le désordre qui règne. A en croire un autre intermédiaire, certains pratiquent des loyers élevés et exigent des acomptes excessifs, uniquement par effet de mode. D’autres avancent comme argument la cherté des matériaux de construction et les nombreuses taxes à payer. Il n’en demeure pas moins que les prix sont exagérément loin de ce qu’ils doivent être. Beaucoup de propriétaires abusent aussi de la forte demande consécutive aux vagues de déplacements humains vers les zones urbaines. Certes, la politique commerciale du pays recommande la liberté de prix. Mais, sans limite, cette liberté peut étouffer tout le système. La preuve, des agents immobiliers agréés ne cachent pas le manque à gagner lié à cette situation. Si des demandeurs parviennent à trouver les fonds nécessaires, le nombre de recalés n’est pas négligeable. Conséquence, dans certains quartiers, propriétaires et intermédiaires tentent, en vain, de trouver des locataires. A vouloir trop gagner, on peut tout perdre.
Cissé Sindou
C’est peut-être le début de la fin de l’anarchie. Selon une source bien introduite, le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, aurait demandé au ministre de la Construction, de l’urbanisme et de l’habitat, d’élaborer des normes sur les conditions d’accès aux maisons à louer. Cela devrait aboutir à un décret qui viendra mettre fin au vide juridique qui prévaut autour de cette transaction. L’objectif est, bien évidemment, d’atténuer la souffrance des demandeurs. Nul n’ignore les conditions financières exorbitantes qu’il faut remplir aujourd’hui pour louer un logement. Un responsable d’agence immobilière joint, hier après-midi, nous indiquait, au téléphone, qu’il n’est plus possible, de louer un appartement ou une villa, dans la commune de Yopougon, sans avoir déboursé, d’un seul coup, 7 fois le coût du loyer mensuel. Soit 4 mois de cautionnement, et 3 mois d’avance. Attention, cela n’est valable que dans le cas où vous traitez directement avec le propriétaire. Lorsque vous transitez par des intermédiaires, ce qui est le plus courant, il faut verser à ces derniers des honoraires qui s’élèvent généralement au loyer d’un mois.
Interrogé, le ministère de la construction n’a ni confirmé, ni infirmé le projet de réglementation. Peut-être que l’on veut travailler dans le silence pour être plus efficace. Alors, bon boulot, monsieur le ministre ! La fin de l’anarchie est attendue avec impatience par des millions de personnes qui souffrent, chaque jour, pour se loger. En plus des conditions d’accès, le texte devrait prendre en compte le coût des loyers devenu également prohibitif. Sans oublier des sanctions à l’encontre de contrevenants.
Propositions concrètes
A ce sujet, Déhé Gnahou, membre de la commission des affaires sociales et culturelles, de l’Assemblée nationale, propose, par exemple, que l’Etat impose plus de taxe aux propriétaires qui demanderont plus cher que les barres fixées par la loi. Pour le chaleureux député de Duékoué, l’avance doit disparaître et le montant du cautionnement ne devrait pas excéder l’équivalent de trois mois de loyer. Komoé Marius, président des associations de consommateurs actifs de Côte d’Ivoire(Facaci), propose, quant à lui, un mois d’avance et un cautionnement qui se limite à deux mois de loyer. « C’est ce qui répond aux besoins des populations en ce moment. Depuis plus de 30 ans, les salaires sont figés et les loyers augmentent. Nous avons écrit au ministère de la construction. Nous avons posé le problème lors d’ateliers auxquels nous avons été conviés par ledit ministère. A l’élaboration du document de stratégie pour la réduction de la pauvreté, nous avons émis la même proposition et elle a été retenue. Nous comptons, les jours à venir, vérifier si cette initiative se met en œuvre parce que lorsqu’un peuple a des difficultés pour se loger, il revient à l’Etat d’intervenir », préconise-t-il. Toutefois, pour Déhé Gnahou, la loi ne doit pas aussi léser les propriétaires. Il dénonce le comportement de certains locataires qui disparaissent avec des arriérés de loyer. Et c’est le logeur qui doit encore dépenser pour réhabiliter sa maison abandonnée, parfois, dans un piteux état. Il faut donc une garantie. Cependant, le tort fait souvent aux propriétaires ne doit pas occulter leur responsabilité dans le désordre qui règne. A en croire un autre intermédiaire, certains pratiquent des loyers élevés et exigent des acomptes excessifs, uniquement par effet de mode. D’autres avancent comme argument la cherté des matériaux de construction et les nombreuses taxes à payer. Il n’en demeure pas moins que les prix sont exagérément loin de ce qu’ils doivent être. Beaucoup de propriétaires abusent aussi de la forte demande consécutive aux vagues de déplacements humains vers les zones urbaines. Certes, la politique commerciale du pays recommande la liberté de prix. Mais, sans limite, cette liberté peut étouffer tout le système. La preuve, des agents immobiliers agréés ne cachent pas le manque à gagner lié à cette situation. Si des demandeurs parviennent à trouver les fonds nécessaires, le nombre de recalés n’est pas négligeable. Conséquence, dans certains quartiers, propriétaires et intermédiaires tentent, en vain, de trouver des locataires. A vouloir trop gagner, on peut tout perdre.
Cissé Sindou