L’adresse aux musulmans et aux hommes politiques

« En cette période de jeûne qui est aussi une période d’enseignements, je voudrais demander à tous les musulmans de Côte d’Ivoire de jeûner comme les envoyés de Dieu l’ont fait. Le jeûne, ce n’est pas seulement de s’abstenir de manger, de boire et d’avoir des rapports sexuels mais c’est aussi de fermer sa bouche. C’est éduquer sa bouche, ses yeux, ses oreilles car nous sommes dans le mois de la sagesse. Il ne faut pas dire et faire n’importe quoi. Pendant cette période, on ne doit pas tenir une attitude qui offense, qui blesse. Le prophète nous enseigne que lorsqu’on jeûne, on doit dire du bien ou se taire. Mais, l’amer constat que nous faisons, est que les jeunes musulmans surtout n’agissent pas ainsi. Je voudrais leur faire remarquer que le prophète a été entouré et aidé dans sa mission par les jeunes. Ils ont constitué le fer de lance de la prophétie. J’exhorte donc nos jeunes à utiliser leur jeunesse pour la cause de l’avancée de l’Islam, pour l’adoration de leur Seigneur Allah. Il faut qu’il utilise leur jeunesse dans le sentier d’Allah avant leur vieillesse. Aux femmes de la communauté, je leur demande de contrôler la maison de leurs époux et ne pas amener à la maison quelqu’un que le mari n’a pas autorisé. En outre, elles ne doivent pas faire à l’époux d’histoire devant les enfants. Pour celles qui n’ont pas de maris, je leur demande de mettre la croyance en Allah devant elle, de choisir comme époux celui qui a la crainte d’Allah et non celui qui de l’argent ou un bon emploi. Le Ramadan étant le mois de la sagesse, tout mon vœu est que le jeûne 2010 soit le dernier de la sortie de crise en Côte d’Ivoire. Pour cela, je prie Allah de toucher le cœur des acteurs politiques pour qu’ils s’aiment, s’acceptent et mettent fin à la guerre de leurs égos qui déchirent les citoyens et la nation. Pendant que je prie pour la paix dans la nation, j’ai le cœur meurtri de constater la résurgence de mésententes entre des dignitaires de notre communauté notamment l’Imam Idriss Koné Koudouss et le Cheikh Boikary Fofana qui tous les deux sont des petits frères. A l’époque, en 2004, j’avais en main le dossier de leur réconciliation. Leur contentieux ne m’est donc pas étranger. L’Islam a sa politique et c’est ce message qu’ils doivent véhiculer au lieu de se laisser diviser par des acteurs politiques. Ils ne s’aiment pas tous les deux. Je leur demande une fois de plus de s’aimer et de faire la guerre de la politique de l’Islam. Je leur demande de revenir à la souna du prophète. J’attends d’eux la guerre de la politique de l’avancée de l’Islam, de la politique de l’application de la souna du prophète en Côte d’Ivoire. Non de faire la guerre des hommes politiques ivoiriens par procuration. Là je dis non car mon souhait, c’est de voir tous les musulmans de Côte d’Ivoire, les dignitaires devant, entrer et sortir par la même porte avec en main la sounna du prophète»
Propos recueillis par M.T.T