Comme pour narguer ses autorités, c’est à quelques mètres de l’agence nationale de la BCEAO, au cœur du Plateau à Abidjan, qu’ont élu domicile des individus qui ont fait de la vente ou de l’échange des billets de banque neufs, leur principale activité. Enquête sur un phénomène.
Ils viennent pour la plupart des quartiers modestes d’Abidjan et sont souvent parmi les premiers à fouler le sol du Plateau dès 7 h, pour s’installer à l’angle de la rue ‘’Gouverneur FADIKA’’ et la rue jouxtant l’immeuble la Pyramide. En face donc du siège abidjanais de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, BCEAO. Les poches bourrées de billets de banques, pour certains, sacs en bandoulière ou larges enveloppes kraft, pour d’autres, ce sont des jeunes, dont l’âge est compris entre 25 et 35 ans, qui proposent aux passants et automobilistes, une marchandise assez particulière : des billets de banque neufs de petites coupures (1000 et 2000 Fcfa) et des pièces de 500 F, contre une commission de 10%. Précisément, leur activité consiste à monnayer les ‘’gros’’ billets (5000 f et 10 000 FCFA) en petites coupures ou tout simplement échanger de vieux billets contre de neufs. Ainsi, pour monnayer 10 000f ou 5 000f en coupures neuves de 1000 et 2000f, ils prélèvent respectivement 1000f et 500f. Face au manque récurrent de petite monnaie dans les échanges, S.C, un de ces cambistes d’un autre âge opérant devant le siège de la BCEAO, se croit investi d’une noble mission : ‘‘Pour être ici, il n’y a pas d’épreuve particulière, il faut pouvoir seulement disposer de billets neufs. C’est un immense service que nous rendons à la population’’. S. C, comme le reste de sa bande que nous avons interrogé, tient à son anonymat. Très peu prolixe, il craint que leurs fournisseurs en billet n’en tiennent compte. ‘’Pour réussir dans ce business, il faut être alerte’’, confie t-il néanmoins. En fin connaisseur, il explique : ‘’il y a des gens qui ne sont pas bien habillés, mais qui vous font votre affaire de la journée’’. Toujours est- il que les grosses cylindrées sont automatiquement accostées. Leurs occupants, généralement des jeunes rentrés de l’occident, sont les cibles privilégiées.
Par Sanogo Zoumanan
zoumanan.sanogo@jde-ci.com
Lire la suite de cet article dans JDE n°79
Ils viennent pour la plupart des quartiers modestes d’Abidjan et sont souvent parmi les premiers à fouler le sol du Plateau dès 7 h, pour s’installer à l’angle de la rue ‘’Gouverneur FADIKA’’ et la rue jouxtant l’immeuble la Pyramide. En face donc du siège abidjanais de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, BCEAO. Les poches bourrées de billets de banques, pour certains, sacs en bandoulière ou larges enveloppes kraft, pour d’autres, ce sont des jeunes, dont l’âge est compris entre 25 et 35 ans, qui proposent aux passants et automobilistes, une marchandise assez particulière : des billets de banque neufs de petites coupures (1000 et 2000 Fcfa) et des pièces de 500 F, contre une commission de 10%. Précisément, leur activité consiste à monnayer les ‘’gros’’ billets (5000 f et 10 000 FCFA) en petites coupures ou tout simplement échanger de vieux billets contre de neufs. Ainsi, pour monnayer 10 000f ou 5 000f en coupures neuves de 1000 et 2000f, ils prélèvent respectivement 1000f et 500f. Face au manque récurrent de petite monnaie dans les échanges, S.C, un de ces cambistes d’un autre âge opérant devant le siège de la BCEAO, se croit investi d’une noble mission : ‘‘Pour être ici, il n’y a pas d’épreuve particulière, il faut pouvoir seulement disposer de billets neufs. C’est un immense service que nous rendons à la population’’. S. C, comme le reste de sa bande que nous avons interrogé, tient à son anonymat. Très peu prolixe, il craint que leurs fournisseurs en billet n’en tiennent compte. ‘’Pour réussir dans ce business, il faut être alerte’’, confie t-il néanmoins. En fin connaisseur, il explique : ‘’il y a des gens qui ne sont pas bien habillés, mais qui vous font votre affaire de la journée’’. Toujours est- il que les grosses cylindrées sont automatiquement accostées. Leurs occupants, généralement des jeunes rentrés de l’occident, sont les cibles privilégiées.
Par Sanogo Zoumanan
zoumanan.sanogo@jde-ci.com
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