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Politique Publié le lundi 30 août 2010 | Le Patriote

Propos dangereux de Laurent Gbagbo à Divo - Gbagbo, un homme violent

© Le Patriote Par Emma
Economie - La Côte d`Ivoire accueille la 45ème Assemblée annuelle de la BAD et la 36ème Assemblée annuelle du FAD
Jeudi 27 mai 2010. Abidjan, Palais des congrès de l`Hôtel Ivoire. Cérémonie d`ouverture. Photo: le président Laurent Gbagbo, lors de son allocution
Au commencement était la violence et la violence était en Gbagbo. Chaque jour qui passe, le chef de l’Etat confirme à l’endroit de tous ceux qui en doutaient encore, qu’il est un homme violent. Tant dans les actes que dans le verbe. C’est en effet sous son régime que les uns et les autres ont découvert la violence sous toutes ses formes. Tenez! Quelques jours seulement après son accession au pouvoir dans des conditions qu’il a lui-même qualifiées de ‘’calamiteuses’’, les Ivoiriens et la communauté internationale découvrent les premières ‘’marques’’ de la Refondation. Le 26 octobre 2000, un charnier d’une soixantaine de corps est découvert dans la commune de Yopougon, à quelques mètres de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA). Ces corps, au nombre de 57, plus exactement, étaient criblés de balles. Et les analyses balistiques ont prouvé, lors du procès qui s’est tenu dans la forteresse du camp de gendarmerie d’Agban, que les balles provenaient bel et bien des dotations de l’armée ivoirienne. Par conséquent donc, les assassinats ont été orchestrés par les soldats. Ces tueries ont eu lieu après que Gbagbo eut répondu, le jour-même de son investiture que «l’armée fera son travail» à une question d’un confrère de RFI. Ce dernier lui faisait remarquer que des militants du RDR contestant son élection, s’apprêtaient à manifester.

Moins de deux mois seulement après, le nouveau pouvoir remettait le couvert par des tueries et autres violations flagrantes des droits de l’Homme. Les 4 et 5 décembre de la même année, une manifestation des militants de ce même parti est sauvagement réprimée. Pourtant, le meeting devait se tenir dans un endroit clos, et c’est le stade Félix Houphouët-Boigny qui avait été choisi par les organisateurs. Mais déjà, aux toutes premières heures de la journée, les Forces de l’ordre avaient quadrillé tout Abidjan. Le résultat ne s’est pas fait attendre. De nombreux manifestants ont été blessés, tués ainsi que des femmes violées. Le ministre de la Sécurité de l’époque, Emile Boga Doudou avait reconnu les faits, toujours sur RFI. Mais ce n’est pas tout.

Charniers de Yopougon et Monoko-Zohi

A cette même période, au cours d’une manifestation au stade Houphouët-Boigny, organisée par ceux qui devaient devenir plus tard «les patriotes», le tout nouveau président de la République apprenait à ses compatriotes et à tout le monde entier qu’il ferait peu cas du respect des droits de l’Homme. En effet, à cette occasion, il a lancé cette phrase devenue désormais, célèbre: « Mille morts à gauche, mille morts à droite, moi j’avance». Tout au long de ses deux mandats, il le démontrera. En 2001, ce fut l’invention d’une série de complots imaginaires. D’abord, le complot dit de la «Mercedes noire», dans la nuit du 7 au 8 janvier 2001. Ensuite celui baptisé «complot de la Cabine téléphonique», dans la nuit du 31 janvier de la même année. Enfin le «complot du Badjan», qui s’est essentiellement déroulé devant la RTI à Cocody. Et chacun de ces complots a eu son lot d’assassinats et de règlements de compte. Mais le comble de cette barbarie se révélera à partir de septembre 2002. On se rappelle qu’à son retour d’Italie, sans même avoir déposé ses valises, il déclarait à l’aéroport : «celui qui tend l’épée je lui tends l’épée… ». S’en suivra alors, une série noire de tueries et d’assassinats perpétrés par les fameux escadrons de la mort qui ont endeuillé des dizaines de familles notamment à Abidjan. Ces tueurs sans visage composés pour la plupart de militaires, policiers et miliciens, font leur apparition dans la zone gouvernementale. Ils procèdent à des éliminations physiques des personnalités et des militants de l’opposition. Le général Robert Guéi, Téhé Emile, président d’un petit parti politique, le médecin Benoît Dakoury-Tabley (frère de Louis André Dakoury Tabley, alors numéro 2 de la rébellion), le comédien Camarah ‘’H’’ Yêrêfê, Hervé Pama Coulibaly, sont entre autres des victimes de ces tueurs à gages. A Yamoussoukro, l’Adjudant Zan Bi alias ‘’Scorpion’’ se fait tristement célèbre. Il est cité dans plusieurs cas d’assassinats de voyageurs, en provenance de la zone nord, occupée par la rébellion.

Escadrons de la mort

A cette époque, un charnier de corps, des Burkinabé à majorité, est découvert à Monoko-Zohi, dans le département de Daloa. Mais la cerise sur le gâteau de ces assassinats demeure sans aucun doute, les événements de mars 2004. Le 24 mars, la coalition des partis et mouvement politiques appelée G7 appelle les Ivoiriens à une grande marche pour soutenir l’application des accords de paix inter-ivoiriens signés le 26 janvier 2003, à Linas Marcoussis, en banlieue parisienne entérinés pourtant par Gbagbo lui-même. L’initiative donne l’insomnie au pouvoir, notamment au chef de l’Etat, qui demande aux forces de l’ordre d’empêcher cette marche par tous les moyens. Ordre exécuté avec minutie.
Les Forces de défense et de sécurité, guidées par leurs hiérarchies proches du parti au pouvoir, mettent en marche une véritable machine à tuer. La répression fait officiellement 120 morts selon un rapport d’enquête de l’ONU et plus de 300 morts selon l’opposition ivoirienne. Pour ces différents actes criminels, plusieurs cadres civils et militaires FPI ont été nommément cités. L’année 2004 a été tout particulièrement une année noire pour les populations ivoiriennes en général et partisans de l’opposition en particulier. En novembre de cette année, Gbagbo qui veut coûte que coûte reconquérir son territoire, lance une opération dite ‘’Opération Dignité’’. Dans sa volonté de réunifier le pays par la force, il bombarde ses propres populations. Ainsi, les villes de Bouaké, Korhogo, Séguéla, Vavoua ont été les cibles des différents bombardements. Et comme Dieu ne dort pas, pour reprendre les propos de Gbagbo à l’occasion de la cérémonie de présentation de son équipe de campagne en pays Ebrié, samedi 21 août dernier, les mercenaires ont bombardé le camp des soldats français. Ces derniers ont alors anéanti toute la flotte aérienne de Gbagbo. Que de calvaire, de tueries et d’assassinats vécus par les Ivoiriens sous la Refondation! Entre-temps, le temps passait. Indifférent aux calculs des Ivoiriens. Insensible à leur joie et à leur détresse. Le temps passait tellement vite que vint le 4 mars 2007. Gbagbo et Soro signent un accord à Ouagadougou dénommé Accord politique de Ouagadougou.

Bombardements de Bouaké, Korhogo, Séguéla…

Il permit de nombreuses avancées. Y compris l’organisation, de la présidentielle dont le premier tour est fixé au 31 octobre 2010. En dépit de toutes ces avancées, l’attitude de Gbagbo ne change pas. Invectives et incantations à la bouche et violence dans les actes, il demande aux soldats ivoiriens, payés par le contribuable ivoirien, de mater les populations. Les faits se sont déroulés à Divo. A l’occasion de l’installation d’un camp de CRS dans la cité du Djiboua, le message de Gbagbo à leur endroit a été on ne peut plus clair: «Matez tous ceux qui sont contre la République.» Nul doute que, comme en 2000 où il avait demandé aux militaires, gendarmes et policiers ‘’de se défendre par tous les moyens’’, il vient de donner aux éléments de la CRS 3 de Divo, un blanc seing pour semer la terreur dans cette petite ville jadis paisible, mais aussi dans tout le pays. Encore une fois, le chef de file des Refondateurs, vient d’annoncer des jours sombres pour son pays et ses habitants. La question est de savoir d’où vient ce penchant de Gbagbo pour la violence et actes de répression? Dans les faits, ces ‘’vilains défauts’’ sommeillaient déjà en lui. Dans l’opposition, n’ayant pas encore les moyens de l’Etat, il utilisait la violence verbale pour se faire entendre. Qui a humilié pour la toute première fois de sa vie, Félix Houphouët-Boigny en le traitant publiquement de voleur? C’est Gbagbo. Qui a traité les cadres du PDCI de tocards et d’ignares lors d’un meeting à Agboville en 1990? C’est encore Gbagbo. Alors faut-il s’étonner qu’il traumatise les populations ivoiriennes par des discours guerriers et des actes d’une rare violence? Bien sûr que non! Parce que justement, «le molosse ne change jamais sa déhontée façon de s’asseoir» comme le fait bien savoir, l’écrivain Ahmadou Kourouma, dans son oeuvre ‘’Monnè, outrage et défi’’. Mais, pendant combien de temps encore, la violence dominera ce pays jadis havre de paix et de dialogue? Dieu seul le sait.

Yves-M. ABIET
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