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Art et Culture Publié le lundi 30 août 2010 | Le Temps

Prof Essane Séraphin, recteur de l`Université Hamapaté Bâ : “Il faut réviser les programmes du secondaire afin d`y intégrer les sciences sociales”

L'Université internationale des sciences sociales Hampaté Ba, la première université à dominante sciences sociales d'Afrique francophone. Selon son recteur, pr. Essane Séraphin, elle comble un vide institutionnel et propose à l'action publique dans toutes ses composantes les connaissances, les compétences, l'expertise savante qui comptent et compteront dans la construction du développement africain, de l'avenir de la première société mondiale de l'histoire.

Quel bilan peut-on aujourd'hui, dresser des quatre ans d'existence de l'université internationale des sciences sociales Hampaté Ba ?
La philosophie fondatrice de l'Université internationale Hampaté Ba est la mouvance pour l'émergence en Afrique subsaharienne, d'une part, de l'université du XXIe siècle au service de la société du savoir et du progrès, d'autre part, la construction institutionnelle de l'idée de l'université africaine. Retenons entre autres, cette conceptualisation de l'université africaine comme université de développement. Les sciences sociales rigoureuses sont précisément les disciplines, les connaissances vectrices de l'intelligence scientifique et de l'action efficace dans la gestion de tout développement humain, dans ses dimensions biologique, sociale, économique, psychologique, culturelle. L'histoire contemporaine occidentale de l'institution universitaire témoigne dans la catégorie des universités à dominante disciplinaire, l'université des sciences sociales. Dans l'espace universitaire subsaharien francophone, depuis octobre 2005, l'Université internationale des sciences sociales Hampaté Ba comble un vide institutionnel, et propose à l'action publique dans toutes ses composantes les connaissances, les compétences, l'expertise savante qui comptent et compteront dans la construction du développement africain, de l'avenir de la première société mondiale de l'histoire.

Quelle réalité institutionnelle présente aujourd'hui, l'Université Hampaté Ba ?
C'est dans un premier temps, un ensemble institutionnel opérationnel, des facultés proposant des programmes de Licence et Master: faculté d'économie, gestion, mathématiques et informatique appliquées ; faculté de droit et science politique ; faculté d'anthropologie et sociologie ; faculté de théologie et de sciences des religions. Dans un second temps : des instituts de l'expertise de pointe universitaire préparant aux Master d'excellence : Ihepss (institut des hautes études professionnelles en sciences sociales) avec pour domaines: sciences d'administration économique et sociale, commerce et affaires internationales, sciences de l'intervention sociale, mathématiques et informatique appliquées des sciences sociales ; Iegd (institut d'économie internationale, globalisation et développement) avec pour domaines: management des projets et développement territorial, expertise socio-économique et conduite du changement organisationnel, management des politiques sociales et sanitaires, politiques économiques et sociales, ressources humaines et compétivité internationale, gouvernance des organisations et développement international. Et dans un troisième temps, une école doctorale, un haut potentiel scientifique, des laboratoires et des programmes préparant aux Dea/Master et Doctorat des sciences sociales : économie, gestion, sociologie, anthropologie, psychologie, science politique, science du droit, science de l'information et de la communication

Pouvez-vous, dans le contexte ivoirien actuel, mettre l'accent sur ce qui fait de l'Université Hampaté Ba, une école ?
Au vrai, je dirais que l'Université Hampaté Ba se veut une école, autre qu'une plate institution universitaire. Elle se veut en région africaine, ordonnée à l'idéologie de l'université africaine, de l'université de développement, une école, une académie savante de référence pour les sciences sociales rigoureuses pour utiliser une qualification de l'Unesco hautement significative au plan des normes internationales épistémologique, scientifique et didactique. Nous avons là les fondements de l'originalité de nos programmes de formation depuis leur initialisation en 2006 : L'homologation aux programmes des universités des sciences sociales du Nord (France, Canada) ; 2- formation scientifique pointue de laboratoire de recherche ; L'ouverture interdisciplinaire ; La professionnalisation. On peut saisir aussi là le pourquoi de la dynamique d'animation scientifique permanente de l'Université Hampaté Ba depuis 2006 : symposium, colloque, table ronde, séminaire avec un espace de rencontre avec des représentants éminents de l'action publique autour de plusieurs thématiques: université, sciences sociales et développement; enjeux du développement du capital humain en Afrique subsaharienne; actualité de la recherche en sciences sociales; information et orientation scolaire; sciences sociales, sciences de développement; religions, spiritualité et pensée africaine. Et depuis 2008, deux éditions de la prestigieuse institution des Doctoriales, autour de la thématique de la recherche-développement des sciences sociales.

C'est quoi au fond les sciences sociales ?
Dans la société ivoirienne on connaît largement les sciences sociales que l'on cultive dans l'université et les écoles comme enseignement ou recherche, que l'on pratique comme compétences professionnelles, expertise, consultation. C'est le cas des sciences sociales que sont l'économie, la science juridique, l'histoire, la géographie, la démographie. Sont moins bien connues, hélas, en dehors des universités, des organisations internationales, la sociologie, les disciplines de l'anthropologie, l'archéologie, la psychologie. Mais, à l'échelle de l'université et de l'action publique, il reste beaucoup à faire à propos de la connaissance et de la valorisation de toutes les sciences sociales. il reste, à les découvrir sous d'autres profils scientifiques, comme sciences sociales rigoureuses par exemple, à les enseigner ou diffuser avec d'autres protocoles didactiques ou pédagogiques et notamment à les valoriser comme savoirs cliniques, compétences de développement et instruments de haute expertise pour toutes les composantes de l'action publique politique, administrative, économique, industrielle, sanitaire, éducationnelle, culturelle etc.

Après quatre années d'existence, pensez-vous avoir été compris par les populations ?
Beaucoup reste à faire au niveau du système éducatif ivoirien, comme l'intégration des sciences sociales dans les programmes du secondaire, et dans les filières du baccalauréat, comme en Europe, au Canada, et dans certains pays africains. Nous devons relever ici un sérieux motif d'encouragement. Le 23 août 2006, le ministre de l'Education nationale, M. Michel Amani N'Guessan, assurant la présidence du premier salon des études en sciences sociales organisé par l'université Hampaté Ba, y a déclaré avec un puissant argumentaire l'ouverture du ministère à la révision des programmes du secondaire afin d'y intégrer les sciences sociales.

Interview réalisée par
Jean Baptiste Essis
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