Le contentieux judiciaire tel qu'il est parti n'est pas loin de plonger la Côte d'Ivoire dans une autre crise qui, si l'on y prend garde, risque d'être plus grande que la première. Parce qu'Alassane Ouattara et son parti ont pourri l'atmosphère depuis plusieurs années. Quand le faux brave-tchê prend la tête du Rdr en 1999, c'est pour faire de cette formation politique le creuset des hors-la-loi. Surtout ceux-là mêmes qui veulent devenir Ivoiriens sans passer par les lois en vigueur. Pour eux, Alassane Ouattara engage une bataille rude contre le régime d'Henri Konan Bédié. A cette époque déjà, le président du Rdr veut obliger le successeur d'Houphouët-Boigny à fouler aux pieds ces lois et faire des non nationaux des Ivoiriens. Pour cela, il sillonne l'Afrique, notamment les pays de la Cedeao dont il demande le soutien des chefs d'Etat pour son combat. Pour les convaincre en vue de les rallier à sa cause, Ouattara fait croire que le pouvoir de Bédié a opté pour la chasse systématique des ressortissants de leurs pays respectifs. Cette manipulation de l'opinion va avoir raison de Henri Konan Bédié dont le régime " moribond ", le mot est de Ouattara, tombe le 24 décembre 1999. Après l'accession de Laurent Gbagbo au pouvoir en 2000, Ouattara surf sur la même idée pour dresser les mêmes chefs de l'Etat contre le pouvoir d'Abidjan. Il va jusqu'à accuser le régime de Laurent Gbagbo non seulement de se livrer à une chasse aux étrangers, mais aussi de leur refuser la nationalité ivoirienne. Le film “poudrière identitaire " du belge Benoit Schaueur est un exemple palpable de cette manipulation éhontée. Elle est à la base de la guerre injustifiée que certains fils du pays ont livrée à la Côte d'Ivoire et dont l'une des conséquences est aujourd'hui, la fraude massive sur la nationalité ivoirienne. Laquelle nationalité frauduleuse va permettre aux non nationaux de prendre part à la prochaine présidentielle. Ouattara l'a voulu ainsi et il s'en est donné les moyens pour parvenir à son rêve. Celui de gouverner la Côte d'Ivoire soit par un coup d'Etat soit par une parodie d'élection où les étrangers constituent l'essentiel de son électorat.
Pierre Legrand
gbogoupierre@yahoo.fr
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