Invité spécial du Conseil supérieur des Imam (Cosim), le Pr Tariq Ramadan Islamologue, a, lors de sa conférence à l’occasion de la nuit du destin, donné des conseils aux musulmans pour leur permettre de vivre sainement leur foi.
La salle Anoumabo du Palais de la culture a refusé du monde dans la nuit de dimanche à lundi. Dans le cadre de la célébration de la Nuit du destin, l’invité spécial du Conseil supérieur des imams en Côte d’Ivoire (Cosim), le professeur d`université et islamologue suisse d’origine égyptienne, Tariq Ramadan, a prononcé une conférence sur «L’islam et les défis actuels». Une occasion que de nombreux musulmans n’ont pas voulu rater. C’est par milliers qu’ils ont pris d’assaut la salle de 4.000 places du joyau architectural de Treichville pour communier avec l’intervenant du jour et s’abreuver de sa connaissance. Devant les dignitaires musulmans, avec à leur tête le Cheick Al Aïma Boikary Fofana, le conférencier a égrené les dix défis que doivent relever les musulmans pour prendre part au développement du monde. Le premier, selon le conférencier, est celui de la confiance en soi. "L`image que l`islam véhicule aujourd`hui est une image négative", a-t-il affirmé. Avant d`appeler les musulmans à se départir de tout complexe et à pratiquer leur religion avec fierté. Le second défi énoncé par l`universitaire a trait à l`éducation. "Les musulmans d`aujourd`hui lisent de moins en moins", a-t-il accusé. Il les a appelés à s`instruire davantage pour relever les nombreux challenges qui se posent à eux et à leur religion. Pour Tariq Ramadan, la religion doit se comprendre et se vivre comme une spiritualité. "Mettre du sens dans tous les actes quotidiens" demeure une priorité et un des défis à relever, a-t-il affirmé. Au cours de cette conférence qui a pris par moments des allures de sermon, l`islamologue a instruit l`assistance sur l`importance de relever le défi du leadership, celui qui consiste à servir la communauté et non à s`en servir. "Le vrai leader sert la communauté et ne s`en sert pas", a-t-il instruit. Faisant une brève incursion dans la situation socio-politique nationale, l`invité du Cosim a appelé les musulmans à ne pas être passifs. "Vous ne devez pas être les spectateurs des disputes au sommet", a-t-il martelé, appelant ses coreligionnaires à s`impliquer davantage dans la vie nationale et à jouer le rôle de catalyseur pour le règlement de la situation. Après les défis du social, celui de la femme, de la maladie et de l`économie, Tariq Ramadan a abordé la question culturelle. Il a déploré la propension des Africains à s`approprier la culture arabe, lorsqu`ils embrassent l`islam, au détriment de la leur. "Vous devez venir à l`Islam avec ce qui fait votre spécificité, vous n`avez pas à vous transformer en arabes. Restez dignes dans vos cultures parce que l`Islam ne dit pas de renier sa culture", a-t-il plaidé. Durant les 45 mn qu`a duré la conférence, les personnalités tant politiques que religieuses présentes n`ont cessé d`acquiescer, pour marquer leur accord avec le conférencier. Il a, pour finir, appelé toutes les religions à établir et à nourrir un vrai dialogue interreligieux pour relever l`un des défis qui leur est commun et qui a pour nom la pauvreté. Avant la conférence proprement dite, le Cheick Al Aïma Boikary Fofana a affirmé l`importance de cette nuit pour les musulmans. "La Nuit du destin est un moment exceptionnel qui marque, pour l’humanité et en particulier pour tous les musulmans du monde, l’irruption sur terre, pour le salut des humains, de la parole incréée d’Allah. Le Coran a fait de cette nuit une nuit de Lumière éternelle. Sa commémoration est un acte de foi, de reconnaissance et d’espérance", a-t-il indiqué. Pour lui, seules la nature de cette nuit et sa valeur exceptionnelle du point de vue spirituel, le retour aux dimensions du Méga Qadr inauguré en 1991 au Palais des Sports de Treichville et dont l’impact a marqué toutes les mémoires et la qualité et la notoriété internationale de l’animateur de la conférence peuvent expliquer la marée humaine qui a été enregistrée au Palais de la culture. Il a ensuite évoqué quelques préoccupations de la communauté musulmane et énoncé les tentatives de solutions. "Depuis une vingtaine d’années, cette communauté a pris conscience d’elle-même et a jeté les bases d’une organisation dans le but de faire face aux nombreux défis qu’elle avait identifiés. Dès lors, des associations, des communautés, des fédérations, des regroupements divers, etc. ont fleuri, notamment à Abidjan, et se sont présentées comme porteurs de nos espoirs. Si les objectifs annoncés sont nobles et acceptés de tous, les démarches, en revanche, n’empruntent pas toujours les chemins qui garantissent le succès de notre entreprise commune", a-t-il noté. Avant d`appeler tous les musulmans à la cohésion, à l’unité et à l’humilité. Le Cheick n`a pas manqué l`occasion de réitérer ses remerciements au chef de l`Etat pour les nombreux actes posés en faveur de toute la communauté musulmane nationale. Des prières ont été dites pour le repos de l`âme de Moussa Touré, chef de cabinet du Cheick Fofana, décédé récemment.
M’Bah Aboubakar
Légende:
La salle Anoumabo du Palais de la culture a refusé du monde dans la nuit de dimanche à lundi. Dans le cadre de la célébration de la Nuit du destin, l’invité spécial du Conseil supérieur des imams en Côte d’Ivoire (Cosim), le professeur d`université et islamologue suisse d’origine égyptienne, Tariq Ramadan, a prononcé une conférence sur «L’islam et les défis actuels». Une occasion que de nombreux musulmans n’ont pas voulu rater. C’est par milliers qu’ils ont pris d’assaut la salle de 4.000 places du joyau architectural de Treichville pour communier avec l’intervenant du jour et s’abreuver de sa connaissance. Devant les dignitaires musulmans, avec à leur tête le Cheick Al Aïma Boikary Fofana, le conférencier a égrené les dix défis que doivent relever les musulmans pour prendre part au développement du monde. Le premier, selon le conférencier, est celui de la confiance en soi. "L`image que l`islam véhicule aujourd`hui est une image négative", a-t-il affirmé. Avant d`appeler les musulmans à se départir de tout complexe et à pratiquer leur religion avec fierté. Le second défi énoncé par l`universitaire a trait à l`éducation. "Les musulmans d`aujourd`hui lisent de moins en moins", a-t-il accusé. Il les a appelés à s`instruire davantage pour relever les nombreux challenges qui se posent à eux et à leur religion. Pour Tariq Ramadan, la religion doit se comprendre et se vivre comme une spiritualité. "Mettre du sens dans tous les actes quotidiens" demeure une priorité et un des défis à relever, a-t-il affirmé. Au cours de cette conférence qui a pris par moments des allures de sermon, l`islamologue a instruit l`assistance sur l`importance de relever le défi du leadership, celui qui consiste à servir la communauté et non à s`en servir. "Le vrai leader sert la communauté et ne s`en sert pas", a-t-il instruit. Faisant une brève incursion dans la situation socio-politique nationale, l`invité du Cosim a appelé les musulmans à ne pas être passifs. "Vous ne devez pas être les spectateurs des disputes au sommet", a-t-il martelé, appelant ses coreligionnaires à s`impliquer davantage dans la vie nationale et à jouer le rôle de catalyseur pour le règlement de la situation. Après les défis du social, celui de la femme, de la maladie et de l`économie, Tariq Ramadan a abordé la question culturelle. Il a déploré la propension des Africains à s`approprier la culture arabe, lorsqu`ils embrassent l`islam, au détriment de la leur. "Vous devez venir à l`Islam avec ce qui fait votre spécificité, vous n`avez pas à vous transformer en arabes. Restez dignes dans vos cultures parce que l`Islam ne dit pas de renier sa culture", a-t-il plaidé. Durant les 45 mn qu`a duré la conférence, les personnalités tant politiques que religieuses présentes n`ont cessé d`acquiescer, pour marquer leur accord avec le conférencier. Il a, pour finir, appelé toutes les religions à établir et à nourrir un vrai dialogue interreligieux pour relever l`un des défis qui leur est commun et qui a pour nom la pauvreté. Avant la conférence proprement dite, le Cheick Al Aïma Boikary Fofana a affirmé l`importance de cette nuit pour les musulmans. "La Nuit du destin est un moment exceptionnel qui marque, pour l’humanité et en particulier pour tous les musulmans du monde, l’irruption sur terre, pour le salut des humains, de la parole incréée d’Allah. Le Coran a fait de cette nuit une nuit de Lumière éternelle. Sa commémoration est un acte de foi, de reconnaissance et d’espérance", a-t-il indiqué. Pour lui, seules la nature de cette nuit et sa valeur exceptionnelle du point de vue spirituel, le retour aux dimensions du Méga Qadr inauguré en 1991 au Palais des Sports de Treichville et dont l’impact a marqué toutes les mémoires et la qualité et la notoriété internationale de l’animateur de la conférence peuvent expliquer la marée humaine qui a été enregistrée au Palais de la culture. Il a ensuite évoqué quelques préoccupations de la communauté musulmane et énoncé les tentatives de solutions. "Depuis une vingtaine d’années, cette communauté a pris conscience d’elle-même et a jeté les bases d’une organisation dans le but de faire face aux nombreux défis qu’elle avait identifiés. Dès lors, des associations, des communautés, des fédérations, des regroupements divers, etc. ont fleuri, notamment à Abidjan, et se sont présentées comme porteurs de nos espoirs. Si les objectifs annoncés sont nobles et acceptés de tous, les démarches, en revanche, n’empruntent pas toujours les chemins qui garantissent le succès de notre entreprise commune", a-t-il noté. Avant d`appeler tous les musulmans à la cohésion, à l’unité et à l’humilité. Le Cheick n`a pas manqué l`occasion de réitérer ses remerciements au chef de l`Etat pour les nombreux actes posés en faveur de toute la communauté musulmane nationale. Des prières ont été dites pour le repos de l`âme de Moussa Touré, chef de cabinet du Cheick Fofana, décédé récemment.
M’Bah Aboubakar
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