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Politique Publié le mardi 7 septembre 2010 | Le Temps

Présidentielle prochaine en Côte d`Ivoire /Les guides religieux pour des élections apaisées

A l'instar de leurs coreligionnaires du monde entier, les musulmans ivoiriens ont célébré dans la nuit du dimanche à lundi matin, la nuit du destin. C'était l'occasion pour les fidèles de prier afin d’avoir des élections apaisées le 31 octobre 2010.

La nuit du dimanche 5 septembre 2010 a été particulière pour la communauté musulmane. Et pour cause. C'était la célébration de la nuit du destin. Notre équipe de reportage a décidé de faire le tour des différents lieux de culte d'Abidjan.

L'hommage d'Aboubacar Fofana à Gbagbo

Première escale de notre randonnée, le palais de la culture Bernard B. Dadié de Treichville que le Conseil supérieur des imams (Cosim) a choisi pour la circonstance. Les fidèles musulmans, hommes, femmes et jeunes ont pris d'assaut la salle Anoumanbo. Personne ne voulait rater cette nuit. Puisque c'est au cours de cette nuit que le Seigneur manifeste sa puissance et envoie des ordres pour l'année entière et change aussi les destins des gens. Les pécheurs qui se repentent sincèrement peuvent voir leurs péchés pardonnés, faisant changer ainsi leurs destins. C'est une nuit extraordinaire. L'adoration en cette nuit vaut mille mois. Les anges descendent avec la permission de Dieu de tous les côtés du ciel vers la terre. Depuis le coucher du soleil jusqu'à l'aube, Dieu y inscrit la paix et la sécurité pour toutes les créatures. Il faut dire que c'est au cours de cette nuit que fut révélé le Coran au prophète Mahomet. Dans son adresse, le président du Cosim, l'Imam Aboubacar Fofana, a rendu un vibrant hommage au Président de la République, Laurent Gbagbo pour son soutien aux musulmans pendant de ce mois de jeûne. En effet, chaque année, le chef de l'Etat offre des tonnes de riz et de sucre à cette communauté pour faciliter la rupture du jeûne. "Il faut remercier le chef de l'Etat qui répond toujours à notre sollicitation. Il pose toujours des actes humains. Nous lui devons beaucoup", fait-il remarquer. Et de se prononcer sur le Hadj 2010. Le premier responsable du Cosim s'est dit satisfait des dispositions prises par le chef de l'Etat pour amoindrir le coût du pèlerinage. Afin de permettre à un plus grand nombre de musulman de pouvoir accomplir ce cinquième pilier de l'islam. Le gouvernement a maintenu le prix du Hadj à 1,5 million de Fcfa. Alors que le coût estimatif du Hadj s'élève à 2,8 millions de Fcfa. Il entend approcher le numéro un ivoirien dans les jours prochains pour d'autres problèmes. Aboubacar Fofana en a profité pour demander aux hommes politiques de faire en sorte que la présidentielle se déroule dans la quiétude, sans violence. Ici, les fidèles ont eu droit à une conférence organisée par Tarik Ramadan, venu spécialement de Paris. Ce dernier a mis l'accent sur les mérites de l'islam. Il pense qu'on fait trop de procès d'intention à l'Islam. Et qu'il appartient aux musulmans de rectifier le tir lorsqu'ils en ont l'occasion.

La mosquée d'Attécoubé prie pour des élections apaisées

Après le palais de la culture Bernard B. Dadié de Treichville, nous mettons le cap sur la mosquée d'Attécoubé. Le décor est le même. Les fidèles sont au rendez-vous. Certains égrènent le chapelet. D'autres s'adonnent à la lecture du Coran. Les fidèles implorent le Seigneur pour une sortie de crise heureuse en Côte d'Ivoire assortie d'une élection dont les résultats seront acceptés par tous. Et d'indiquer que la lecture du Coran et les prières devraient pouvoir solutionner les problèmes du pays. L'imam Cheick Bakary Chérif n'en demande pas mieux. Il exhorte tous les acteurs de la résolution de la crise à marcher sur le sentier de la paix, sans laquelle, aucun développement, aucune vie n'est pas réalisable. " Les élections en Afrique sont sources de tiraillements inutiles, d'animosité et même de guerres. Il faut éviter à notre beau et fragile pays des exemples que nous ne voulons pas citer. Et de faire comme le Ghana et le Bénin qui nous ont démontré qu'on peut pratiquer la vraie démocratie en Afrique ", soutient-il. Et d'espérer qu'au soir de la date des élections, les candidats malheureux féliciteront l'heureux gagnant. Quant à Lanciné Souleymane Chérif, président du comité d'organisation, cette nuit figure parmi les dix dernières nuits du mois de Ramadan. Elle revêt une valeur particulière dans l'univers musulman. C'est une nuit de grande ferveur religieuse que les musulmans passent en priant et en lisant ou/et récitant le Coran. Selon lui, cette nuit s'inscrit dans l'ordre de choses tel qu'Allah l'a voulu. C'est un acte d'obéissance à l'une des injonctions majeures de sa parole. Car, dans la sourate 17 verset 106, il est dit : "Nous avons fait descendre un coran que nous avons fragmenté, pour que tu le lises lentement aux gens. Et l'avons fait descendre graduellement". Allah plus loin en s'adressant au prophète (Saw) dans la Sourate Tâ-Hâ verset 2 : "Nous n'avons point fait descendre sur toi le Coran pour que tu sois malheureux".

Idriss Koudouss prône l'union des musulmans

La mosquée Bilal de Port-Bouët 2 de Yopougon n'a pas failli à la tradition. Les bâches dressées pour accueillir le flot de fidèles sont insuffisantes. Les moins chanceux se tiennent debout. Chants et cantiques religieux, lecture coranique meublent la cérémonie. L'Iman Idriss Koudous Koné, président du Conseil national islamique (Cni) soutient que point n'est besoin de revenir sur l'importance de l'événement. Celui à qui échappe cette nuit aura manqué un bien immense. Tout croyant, désireux d'obéir à son Seigneur et d'augmenter ses bonnes actions, doit faire de son mieux pour passer cette nuit dans l'adoration et l'obéissance. Si cette entreprise lui est facilitée, tous ses péchés passés lui seront pardonnés. " Aucun croyant ne peut laisser cette occasion de rémission totale de ses nombreux péchés lui échapper. Parce que personne n'a aucune certitude que le prochain Ramadan le trouvera vivant. Car, de nombreux frères qui étaient avec nous l'année dernière, ne sont plus là cette année. Certains ont même commencé ce mois avec nous mais sont allés dans la paix du Seigneur", explique-t-il. L'occasion est belle pour le président du Cni d'inviter la communauté musulmane à l'union et la solidarité. Dans la mesure où, rien ne peut se construire dans la désunion, l'adversité, l'inimitié et le désamour. Selon lui, pour la promotion de l'Islam en Côte d'Ivoire, il faut revenir à l'organisation qui a fait la force et permis aux musulmans d'avoir tant d'acquis. " Il faut taire nos égos, avoir l'humilité de reconnaître nos erreurs, se pardonner dans la vérité. Mais surtout dans la sincérité. Afin de permettre à l'Islam d'avancer ", indique-t-il. Dans son intervention, Idriss Koudous Koné loue les mérites du Président de la République, Laurent Gbagbo pour son implication dans l'organisation du Hadj 2010. Les élections n'ont pas été occultées par l'imam. Il pense que depuis dix ans, la Côte d'Ivoire n'a jamais été aussi proche de l'organisation de l'élection présidentielle. En conséquence, il demande aux politiques de tirer toutes les leçons de l'étape du contentieux électoral. Et de faire en sorte que la distribution des cartes d'identité et des cartes d'électeurs se fassent dans la justice, la tranquillité et la paix. "La date du 31 octobre est à notre portée. Nous voulons donc lancer un appel à tous les acteurs afin qu'ils tiennent fermement leurs engagements. Et que la Côte d'Ivoire sorte définitivement de cette période de crise par l'organisation d'élection démocratique et transparente", déclare-t-il.

Yacouba Gbané
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