Les 5, 6 et 7 septembre 2010, ont lieu la fête traditionnelle du « Djidja » dans la capitale Grand Morié du canton portant le même nom, dans la région de l’Agnéby à 12 km d’Agboville. Hier lundi 6 septembre, la fête de purification, a débuté par la dégustation du foufou-mets local (purée d’igname mélangée à l’huile rouge).
De blanc vêtues ! Les visages badigeonnés de caolin ! Des femmes épluchant des tubercules d’ignames ! De grosses marmites déposées sur des foyers de bois ! Sourire, grimace, embrassades chaleureuses… L’ambiance était à la fête, à Grand Morié, vue l’effervescence qui se dégageait des différentes familles composant le village. Par le simple geste de la dégustation du «foufou » à base d’igname et de l’huile de palme, accompagné de la soupe de poulet, le chef de terre, le patriarche Nanan Kotchi Kanga, donnait l’autorisation à toutes les populations du canton Morié de savourer la nouvelle igname. Suite à la volonté du chef du village M’pouot N’Guessan de Grand Morié de ne pas s’ouvrir à la presse, son homologue Nanan Yapi Yapo Charles s’est, quant à lui, ouvert amicalement pour expliquer la symbolique de la fête ‘’Djidja’’ en pays Abbey. Selon sa majesté Nanan Yapi Yapo Charles, chef du village d’Aguouahin, ladite fête marque le nouvel an dans tout le canton Morié. « Le ‘’Djidja’’ n’est pas la fête de l’igname. L’Abbey ne mange pas l’igname. C’est un paradoxe. L’Abbey ne cultive pas l’igname… ( ) On aurait pu dire la fête de la banane. On l’aurait compris. Aujourd’hui, quand vous prenez les baoulés, ils ont leur ‘’Paquinou’’. Quand vous travaillez dans l’année, vous devez avoir un temps de repos. Le ‘’Djidja ‘’est l’équivalent de ‘’Paquinou’’. Les Abbeys, ils ont travaillé pendant 12 mois, il faut qu’ils se reposent. Le mois de septembre est le mois où les travaux champêtres sont terminés », a-t-il expliqué. Et de préciser sans équivoque : « le ‘’Djidja’’ est normalement la fête de purification. Ce jour-là où toutes les querelles doivent être dissipées. Si la veille de la fête, vous avez des problèmes avec votre femme ou votre frère ou encore un autre sujet du village, ce différend doit être réglé avant qu’on aille à la célébration de la fête de ‘’Djidja’’. Parce que c’est la fête de la réconciliation et du partage. Si tel n’est pas le cas, vous ne pouvez pas entrer dans la nouvelle année. Car, il n’est pas possible d’entrer dans la nouvelle année avec le cœur souillé. Et les dissidents sont tenus de régler ce problème : ils sont tenus obligatoirement de s’entendre quelque soit la gravité du dommage causé. Les deux parties en conflits sont condamnés à s’unir parce que c’est un pacte». Avant la fête, le village a fait sa toilette pour accueillir ce moment sacré de purification. Le jour lundi de la fête, les populations abbey se sont rendues à la rivière pour prendre un bain de purification. «On mange l’igname parce que la banane (foutou de banane) est trop dure. Au paravent, les ainés faisaient de petites plantations d’ignames aux alentours des villages. Comme l’igname est un aliment très facile à digérer, ce jour-là on ne demande pas aux femmes de faire des efforts. On mange ce qui est léger. Voilà pourquoi, vous avez vu les femmes faire le ‘’foufou’’ d’igname. Cette nourriture ne demande pas d’effort. On ne demande pas aux femmes de se dépenser pour piler quoi que ce soit », a ajouté le chef du village d’Agouahin, Nanan Yapi Yapo Charles. A en croire Maho Maho Mathias, président des jeunes de Grand Morié, la fête ‘’Djidja’’ offre l’occasion de retrouvaille et surtout un moment de formation des jeunes aux us et coutumes, de péréniser la tradition, la culture Abbey. La fête se poursuit aujourd’hui
Krou Patrick envoyé spécial à Grand Morié
De blanc vêtues ! Les visages badigeonnés de caolin ! Des femmes épluchant des tubercules d’ignames ! De grosses marmites déposées sur des foyers de bois ! Sourire, grimace, embrassades chaleureuses… L’ambiance était à la fête, à Grand Morié, vue l’effervescence qui se dégageait des différentes familles composant le village. Par le simple geste de la dégustation du «foufou » à base d’igname et de l’huile de palme, accompagné de la soupe de poulet, le chef de terre, le patriarche Nanan Kotchi Kanga, donnait l’autorisation à toutes les populations du canton Morié de savourer la nouvelle igname. Suite à la volonté du chef du village M’pouot N’Guessan de Grand Morié de ne pas s’ouvrir à la presse, son homologue Nanan Yapi Yapo Charles s’est, quant à lui, ouvert amicalement pour expliquer la symbolique de la fête ‘’Djidja’’ en pays Abbey. Selon sa majesté Nanan Yapi Yapo Charles, chef du village d’Aguouahin, ladite fête marque le nouvel an dans tout le canton Morié. « Le ‘’Djidja’’ n’est pas la fête de l’igname. L’Abbey ne mange pas l’igname. C’est un paradoxe. L’Abbey ne cultive pas l’igname… ( ) On aurait pu dire la fête de la banane. On l’aurait compris. Aujourd’hui, quand vous prenez les baoulés, ils ont leur ‘’Paquinou’’. Quand vous travaillez dans l’année, vous devez avoir un temps de repos. Le ‘’Djidja ‘’est l’équivalent de ‘’Paquinou’’. Les Abbeys, ils ont travaillé pendant 12 mois, il faut qu’ils se reposent. Le mois de septembre est le mois où les travaux champêtres sont terminés », a-t-il expliqué. Et de préciser sans équivoque : « le ‘’Djidja’’ est normalement la fête de purification. Ce jour-là où toutes les querelles doivent être dissipées. Si la veille de la fête, vous avez des problèmes avec votre femme ou votre frère ou encore un autre sujet du village, ce différend doit être réglé avant qu’on aille à la célébration de la fête de ‘’Djidja’’. Parce que c’est la fête de la réconciliation et du partage. Si tel n’est pas le cas, vous ne pouvez pas entrer dans la nouvelle année. Car, il n’est pas possible d’entrer dans la nouvelle année avec le cœur souillé. Et les dissidents sont tenus de régler ce problème : ils sont tenus obligatoirement de s’entendre quelque soit la gravité du dommage causé. Les deux parties en conflits sont condamnés à s’unir parce que c’est un pacte». Avant la fête, le village a fait sa toilette pour accueillir ce moment sacré de purification. Le jour lundi de la fête, les populations abbey se sont rendues à la rivière pour prendre un bain de purification. «On mange l’igname parce que la banane (foutou de banane) est trop dure. Au paravent, les ainés faisaient de petites plantations d’ignames aux alentours des villages. Comme l’igname est un aliment très facile à digérer, ce jour-là on ne demande pas aux femmes de faire des efforts. On mange ce qui est léger. Voilà pourquoi, vous avez vu les femmes faire le ‘’foufou’’ d’igname. Cette nourriture ne demande pas d’effort. On ne demande pas aux femmes de se dépenser pour piler quoi que ce soit », a ajouté le chef du village d’Agouahin, Nanan Yapi Yapo Charles. A en croire Maho Maho Mathias, président des jeunes de Grand Morié, la fête ‘’Djidja’’ offre l’occasion de retrouvaille et surtout un moment de formation des jeunes aux us et coutumes, de péréniser la tradition, la culture Abbey. La fête se poursuit aujourd’hui
Krou Patrick envoyé spécial à Grand Morié