A 3 jours de la fin du mois de ramadan de chaque année, dans tous les quartiers de la capitale du Zanzan, de jeunes filles âgées de 2 à 18 ans, assises ou debout au-dessus des perchoirs dansent vigoureusement au son des tam-tams ou de la fanfare. Cette année, sur injonction des guides religieux, la fête a été décalée d’un jour. C’est donc dans la nuit du lundi au mardi que des centaines de danseuses de kroubi, habillées de pagnes traditionnels, le corps recouvert de caolin et de bijoux étincelants, ont fait le tour de la ville, se penchant plusieurs fois à gauche et à droite en agitant de toutes leurs forces deux queues de cheval ou de bœuf, selon le rang social de chacune. Tout cela au son d’une fanfare ou de tam-tams qui épousent harmonieusement les chants des chansonnières. Les plus âgées d’entre les femmes, debout, miroirs à la main, entonnent bruyamment des chants dialectaux. Des mégaphones mal entretenus dégagent des sons nasillards émanant des microphones saturés des chanteuses traditionnelles. D’autres femmes reprennent en chœur, à tue-tête, le refrain sous les yeux observateurs de milliers de spectateurs ou touristes dont le nombre s’accroit d’année en année. Enivrées par le rythme endiablé du kroubi, des femmes richement vêtues de leurs plus beaux habits esquissent des pas de danse. Malheureusement, la fête s’est achevée sur une petite note triste. Tahirou Aziri, une adolescente de 15ans du quartier Malagasso est tombée du haut du perchoir. Elle souffre d’une luxation au coude. Un jeune garçon, Kouabena Ouattara, 16 ans, qui était en dessous du perchoir a lui aussi été blessé au pied.
Jean-Michel Ouattara à Bondoukou
Jean-Michel Ouattara à Bondoukou
