Rencontre du chef de l’Etat avec les riziculteurs - Laurent Gbagbo annonce la création de l’Office national du riz

Le président Laurent Gbagbo a pris l’engagement de satisfaire la consommation nationale en riz dans 5 ans. Il a fait l’annonce, le jeudi 9 septembre dernier, au palais présidentiel, à Abidjan-Plateau, lors de la rencontre qu’il a eue avec les riziculteurs venus de 53 départements de la Côte d’Ivoire à leur demande. A cette occasion, il a annoncé la création de l’Office national du riz et l’installation d’usines pour monter les tracteurs et les unités de décorticage et l’institution de crédits. L’information a réjoui ses hôtes venus très nombreux. “Si nous ne produisons pas, ce sont nos devises que nous sortons. Il faut que les Ivoiriens se mettent au travail de la terre”, exhorte le président Laurent Gbagbo. Il déplore qu’aucun Ivoirien ne produit le maraîchère dans les bas-fonds d’Abidjan, tout comme autour des plantations qui jouxtent le palais de la Présidence à Yamoussoukro. Pourtant, selon lui, la Côte d’Ivoire regorge de terres fertiles. C’est ce qu’il a qualifié de paradoxe ivoirien, car la jeunesse est suffisante pour les travaux de la terre, ainsi que la disponibilité des terres. Cependant, le président Laurent Gbagbo est résolu à rendre la Côte d’Ivoire autosuffisante en riz dans 5 ans. “Les élections vont se dérouler le 31 octobre prochain. Après cette échéance, la Côte d’Ivoire doit produire suffisamment de riz pour nourrir sa population et même la sous-région”, a-t-il promis. Pour ce faire, le président Gbagbo a pris plusieurs décisions. Il s’agit de la création de l’Office national du riz qui sera dirigé par le président de l’Association des riziculteurs de riz de Côte d’Ivoire (ANARIZ-CI), Tiacoh Kouadio, la mise en place de crédits pour la culture du riz, d’usines pour monter les tracteurs et les décortiqueuses, l’identification des genres de riz, le stockage du riz dans les régions pour éviter la pénurie. “Je vous engage à vous lancer dans la culture du riz. Le café, le cacao, l’hévéa, etc., sont des cultures pérennes qui occupent le sol définitivement. Or, avec le riz, on peut produire d’autres cultures comme la tomate, l’aubergine. Je souhaite qu’il y ait une transformation des mentalités, une transformation agricole”, a-t-il supplié. Le président de l’Anariz-Ci, Tiacoh Kouadio, a, lui, mis l’accent sur la réduction du coût de facteur de production par le système de production intégrée qui nécessite le matériel agricole. Il souhaite qu’il y ait un prélèvement de 10 FCFA par kilogramme de riz sur le riz importé en vue de la création du Fonds de financement du riz. “Cette politique aura une incidence de 15 FCFA sur le panier de la ménagère. Mais les retombées seront bénéfiques sur le long terme, car elles permettront de financer la filière en vue de l’auto suffisance en riz”, a-t-il argumenté. La microfinance, a-t-il indiqué, doit constituer un mécanisme de financement de la filière. Ainsi que la coopérative d’épargne des producteurs d’un fonds de 2 milliards FCFA dont le remboursement, a-t-il envisagé, se fera en cinq ans. Il envisage, en outre, l’ouverture de guichet agricole, la maîtrise de l’eau (facteur de la production), le renforcement et le développement de l’eau de surface. Le président Gbagbo a offert un tracteur et une décortiqueuse aux planteurs de riz. Gomon Edmond