Le second tour des présidentielles en Guinée est dans la tempête. Les heurts de ces derniers jours dans la capitale Conakry entre les partisans des deux finalistes, Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé, ont plongé le pays dans l’incertitude. Un mort, de nombreux blessés, des dégâts matériels importants… Et voila à nouveau un voile noir qui se déploie sur le sort démocratique du pays aux trois dictatures successives. La Guinée est en proie au doute. Les tensions augmentent et les prédateurs sont aux aguets. Au nombre de ces derniers, le Premier ministre en fonction, Jean Marie Doré. Cet opposant historique, encore un, à qui a échu la primature à la suite des Accords de Ouagadougou, ils ont poussé le dernier des dictateurs, le truculent Moussa Dadis Camara à la porte, déploie des trésors d’imagination pour les prolongations dans la transition. C’est lui qui a manœuvré et fait reporter le deuxième tour de la présidentielle plus de deux mois après la tenue du premier tour. C’est encore lui qui a tenté de substituer le ministère de l’Intérieur à la Commission électorale indépendante. Une façon de devenir, à travers un ministère sous son contrôle, le manitou du pays. Le faiseur de roi. Jean Marie Doré a voulu pour cela un amendement de la Constitution. Il a fallu que la classe politique, dans sa grande majorité, et la société civile se braquent pour l’obliger à renoncer à ce projet de nature à plomber durablement l’élection du nouveau président de la Guinée. Les récentes violences ont été l’aubaine. L’homme a décrété l’arrêt de la campagne électorale. Et s’est précipité pour annoncer l’impossibilité de respecter la date du 19 septembre. Mais plus que les velléités du Premier ministre, le risque est grand de voir les militaires revenir à la charge. Les civils, avec les violences dans la campagne, leur donnent le prétexte. Les menaces sont réelles. Il faut sauver la Guinée des périls.
D. Al Seni
D. Al Seni
