L`unité et la paix à l’ordre du jour

Le Ramadan 2010 s'en est allé avec son trésor de bénédiction et de générosité. Comment ne pas regretter une telle période offerte à toute l'humanité pour se concentrer sur l'adoration du Dieu unique, Seigneur des mondes, Le Tout Puissant. Cette période comprend plusieurs temps forts. Ce qui nous a le plus marqué, c'est la nuit du destin, la nuit du mérite, une nuit qui vaut 1000 mois soit 83 ans et 4 mois d'adoration. Particulièrement à Abidjan, cette nuit a été célébrée partout et notamment au palais de la culture de Treichville avec le Cosim et à la mosquée Bilal avec le CNI, deux associations qui ont donné à la communauté musulmane de Côte d'Ivoire, une dimension admirée dans la sous région Ouest africaine. Deux manifestations en deux endroits différents mais avec un même objectif et la célébration de la même nuit du destin. C'est pourquoi justement, les messages de part et d'autre, contenaient la même charge spirituelle et le même message : unité, synergie, tolérance et lutte contre l'égo. Ainsi, le Cheick Aima dans son adresse à la nombreuse foule qui a pris d'assaut le palais de la culture a déclaré : « nos compétences sont nombreuses, variées et reconnues; mettons les en synergie pour le bien général afin de renforcer notre cohésion et pour assurer notre force, notre succès et notre unité… ». Quelques jours plus tard, à l'occasion de l'aïd el fitr, le Cheick explicite cet engagement de la nuit du destin en ces termes : « oui frères et sœurs, mettons nous ensemble face aux grands enjeux de notre communauté (construction d'écoles, d'universités, de fondations liées aux piliers de l'Islam, de centres de santé, d'orphelinats etc.). Notre division sera notre faiblesse, ce qui est un anti vecteur de l'unité dans la foi ! Avec la division et la haine, rien ne sera pris en compte ni par rapport aux humains ni par rapport à Dieu. Eviter d'adopter la position d'adversité. On ne construit pas dans l'adversité ». Quant à l'imam Koudouss, à propos de l'unité dans la Oumma, voilà ce qu'il a dit en cette nuit sainte de laÏlatoul Qadr: «Le CNI, guidé par les religieux du COSIM, se concevait comme le cadre dans lequel l'islam pourrait réaliser son projet de société. Pour la promotion de l'islam en Côte d'Ivoire, il faut revenir à l'organisation qui a fait notre force ce qui nous a permis d'avoir tant d'acquis. Il faut de part et d'autre taire nos égos, avoir l'humilité de reconnaitre nos erreurs, se pardonner dans la vérité mais surtout dans la sincérité et permettre à l'islam d'avancer. »
Dans la même nuit de Lailatoul Qadr, l'islamologue Tariq Ramadan s'est adressé particulièrement en ces termes à nos leaders : «Il faut rappeler à nos responsables religieux et à la communauté que jamais, en Islam, il n'a été question d'uniformiser les vues. Nous n'avons pas un Islam qui uniformise la pensée. Qui travaille à l'uniformisation, va provoquer la division. Nous voulons la diversité et l'unité avec la diversité. Les divisions sont là, il faut les dépasser pour le bien de l'islam. Rester dans la division, c'est de l'arrogance et de l'égocentrisme. Dépassez l'égo pour servir la communauté. C'est un vrai défi. Chacun d'entre nous doit de ce point de vue, travailler à ce leadership. Il faut y travailler. Il faut accepter la diversité. »

En un mot comme en cent, la nuit de lailatoul qadr de 2010 restera à jamais gravée dans la mémoire collective de la communauté musulmane de Côte d'Ivoire, en quête d'une unité sincère malgré la diversité d'actions et de pensées.

A la semaine prochaine

Inch'Allah