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Société Publié le mercredi 15 septembre 2010 | Islam Info

Yopougon -Port-bouët II /Cheick Ul Islam, l`imam Koudouss : “Nous demandons au chef de l`Etat d`uniformiser le coût du Hadj pour tous les candidats au Hadj”

© Islam Info Par Emma
Religion / Pèlerinage à la Mecque: Le ministre de l`Intérieur, Désiré Tagro lance le Hadj 2010
Mardi 10 Août 2010. Abidjan. Palais de la culture de Treichville. Plusieurs membres du gouvernement participent à la cérémonie de lancement du Hadj
Comment préserver les acquis du mois de jeûne, un coût unique pour le pèlerinage à la Mecque et quels comportements adopter pendant la période électorale sont les temps forts du discours prononcé par le Cheick Ul Islam, l'imam Idriss Koudouss à l'occasion de la fête de la rupture le vendredi 10 septembre 2010 dans la cours de l'EPP Port-bouët 2 à Yopougon.

L’Aïd El-Fitr 1431 de l'hégire que nous célébrons ce jour marque la fin d'un mois de jeûne et de• veillée de prière. Cette grande fête musulmane instituée en même temps que la fête du mouton (Tabaski), au lendemain de l'émigration du Prophète à Médine est à la fois un moment de joie et une manifestation de reconnaissance. Elle est un moment de joie comme le rappelle un hadith dans lequel, le Prophète (SAW) nous dit ceci : «Le jeûneur a deux moments de joie. Il se réjoui lorsqu'il rompt le jeûne. Et la fin du mois de Ramadan, quand il rencontre son Seigneur, il se réjoui de son jeûne. En vérité, la joie ressentie par le jeûneur en ce jour, est une joie naturelle qui dérive d'une part de la liberté retrouvée de manger, boire et entretenir des relations sexuelles avec son ou ses épouses. Et d'autre part, du sentiment d'avoir accompli son devoir de musulman correctement qui lui vaut d'être gracié par son Seigneur et affranchi des supplices de l'enfer. Cher frères et sœurs en islam, le but de la prescription du jeûne est de préparer le musulman à atteindre le degré de la piété ; autrement dit, à être proche du Seigneur en se conformant scrupuleusement à ses ordres et interdits, et en entretenant de bonnes relations avec leurs semblables basée sur la justice et le respect mutuel. La réussite du jeûneur pendant ce mois ne se mesure pas au poids de son corps qu'il aura perdu mais par le changement qualitatif que cette formation produit dans sa vie. Si la vie du jeûneur devient le reflet des qualités recherchées, c'est la preuve qu'il a réussi à son examen et que son jeûne a été agréé par le Seigneur. Dans le cas contraire, il a échoué et n'aura tiré de son jeûne que soif et faim. C'est pourquoi, nous devons tous, au sortir de cette école de formation qu'est le Ramadan, avoir une conduite meilleure qu'elle ne l'était avant. Notre conduite doit traduire le bond qualitatif du jeûne. Ce mois sera témoin pour des hommes et témoin contre d'autres. Dès demain, en reconnaissance du souffle que Dieu maintient en nous, nous allons jeûner pendant 6 jours. En outre, nous serons ingrats en ne reconnaissant pas le bienfait des hommes, de ceux qui nous ont soutenus pendant ce mois de pénitence. Tant il est vrai que celui qui ne reconnait pas le bienfait de son semblable ne peut pas reconnaitre le bienfait d'Allah. C'est pourquoi nous voudrions ici remercier le Président de la République SEM Laurent Gbagbo qui nous a honorés cette année encore en remettant à notre communauté des tonnes de sucres et de riz pour la rupture du jeûne. Nous remercions également le Premier ministre Guillaume Soro qui a fait le même acte quand bien même qu'ils ne soient pas tous deux des musulmans. Je le dis une fois encore, le bienfait n'a pas de coloration politique. Il faut revenir aux valeurs de fraternité et de solidarité. Je voudrais remercier également Honoré Guié pour tout ce qu'il a fait pour la Côte d'Ivoire. Cette mauvaise guerre qui a fait du mal à notre pays, aurait fait plus de mal si mon jeune frère n'avait pas pensé à créer la convention de la société civile pour la paix. La presse internationale écumait que c'était une guerre religieuse, une guerre à base ethnique. Et vous savez tous que ces deux guerres ne finiront jamais car la religion et l'ethnie sont éternelles. Quand Honoré Guié a fait appel aux religieux, nous nous sommes levés pour dire, main dans la main que la crise ivoirienne n'est pas une guerre religieuse et ethnique. Et je le dis ici encore une fois, la crise ivoirienne n'est une guerre ni ethnique, ni religieuse.
J'ai suivi ces tournées. A Bouaké, il a été maltraité mais il n'a pas abandonné son action pour la paix, pour le dialogue des différences. C'était la même chose à Duékoué. Les gens nous ont traités de fous. Le Préfet même nous a dit que s'il avait été informé de notre arrivée, il nous aurait instruit de renoncer. Il nous a même conseillé de faire demi-tour. Nous devons rester accrochés à notre foi en Dieu et à notre amour pour notre pays. A l'issue de notre tournée, nous avons pu, par la grâce de Dieu réconcilier dix (10) villages. Cher petit frère, chaque fois qu'on te sollicite, tu es à notre côté. Merci pour ta constance dans ta fraternité. Nous allons terminer par une doléance. Nous avons appris que cette année, il y a deux coûts pour les candidats au pèlerinage à la Mecque. Un coût pour les nationaux fixé à 1,5 million de francs Cfa et un autre pour les non nationaux. Le Président de la République a fait un effort en fixant le prix du Hadj à 1,5 million F Cfa. Mais, il doit faire un ultime effort. Nous lui demandons d'uniformiser le coût du Hadj pour tous les candidats au Hadj qu'ils soient Ivoiriens ou non. Tous ceux qui vivent sur le territoire Ivoirien sont ses enfants qu'on le veuille ou non. Il ne doit pas faire de discrimination. Nous le prions donc d'unifier le coût du Hadj pour tous les candidats. Aujourd'hui encore, nous avons à nos côtés une forte délégation d'autres confessions religieuses conduites par mon frère Ediémou. C'est une image forte pour dire qu'on peut ne pas partager la même conviction, mais on peut s'entendre. Qu'ils s'inspirent de cette image de chrétiens communiant avec les musulmans à leur fête. Et vice versa. C'est cela qui fait la force de la Côte d'Ivoire. Qu'ils mettent la balle à terre. Ce n'est pas la violence verbale qui va faire élire tel candidat ou tel autre. Il faut convaincre sans les insultes, sans 1es dénigrements. Un professionnel en politique soucieux de l'harmonie de son pays, de la cohésion de ses concitoyens, présente un programme de société viable et convainc le peuple avec la force des idées. Il faut que les politiciens sachent qu'ils sont des frères et sœurs et qu'ils sont des Ivoiriens et qu'ils se doivent d'éviter d'entraîner le peuple dans la division. C'est l'après élection qui est difficile car il faudra reconstruire le pays. On ne pourra le faire dans la désunion, la mésentente et l'orgueil. Nous prions Dieu que les élections aient lieu effectivement le 31 octobre 2010 et qu'elles soient fraternelles, apaisées afin que la Côte d'Ivoire sorte définitivement de cette crise.

NB : Le titre et le chapeau sont de la rédaction I

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