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Économie Publié le mercredi 15 septembre 2010 | Le Temps

Dégradation des routes ivoiriennes : Elle fait perdre 200 milliards de Fcfa par an à l`Etat

Les usagers du district d'Abidjan et ceux de l'intérieur du pays se demandent bien ce que valent les ingénieurs des Travaux publics ivoiriens ? Dont les entreprises enlèvent des appels d'offres sur des chantiers juteux aussi bien en Côte d'Ivoire que dans la sous-région et ailleurs. Citons entre autres, le Bénin, le Gabon et la Guinée Equatoriale. Ils s'interrogent comment des ouvrages comme le buse construit entre l'Ecole nationale de police (Enp) et la petite mosquée de la Riviera II, il y a moins d'un an, présente très rapidement des signes d'écroulement. Idem pour "la rue ministre" à la riviera Palmeraie dont le bitume a été décapé par la grande pluie de juin dernier. Les populations de la commune d'Abobo sont également à s'interroger sur la compétence et l'expertise de la société chargée de l'entretien de l'ancien itinéraire du 48 allant du Lycée moderne d'Abobo à la station de traitement de la Sodeci, non loin de "l'immeuble Cercueil". Un petit tronçon qui est constamment réhabilité mais qui se dégrade aussitôt. Est-ce un trou baillé ? Rien n’est moins sûr. Il en va de même pour le carrefour de l'Indénié, désormais appelé "carrefour Mel", du nom du ministre de la Ville et de la Salubrité urbaine. Des travaux de réhabilitation à n'en point finir et financement aussi bien par le contribuable ivoirien que par des partenaires au développement comme la Banque mondiale (Bm). Des réactions somme toute justifiées mais qui certainement trouveraient leurs fondements à la suite de la construction de la côtière. Qui ressemble bien à une prématurée dans un coma profond dont la réhabilitation nécessite 30 milliards de Fcfa.

Les précisions du Bnetd

"La Côtière", longue de 400 km, va d'Abidjan à San Pedro, Grand-Beréby jusqu'à Tabou. Elle constitue une étape majeure dans la construction d'une route transafricaine longeant la côte-ouest africaine. Qui part du Nigeria, en passant par le Bénin, puis le Togo, le Ghana, la Côte d'Ivoire, le Liberia, la Guinée jusqu'à la Mauritanie. Pour revenir à la partie ivoirienne, il est bon de préciser que le tronçon Abidjan-Dabou, long de 50 km, a été réalisé dans les années 1955. Si à la différence du reste, il présente bonne mine c'est du fait de son aménagement en 1962 et en 1977. Ce qui a contribué à assurer la stabilité de la chaussée. Selon un rapport du Bureau national d'études techniques et de développement (Bnetd), qui date de 2003, l'ensemble de "la Côtière" est la résultante de plusieurs projets et programmes individuels. Le tronçon Dabou-Irobo long de 48 km, qui a été construit en 1989, a coûté 4,5 milliards de Fcfa. Pendant que Irobo-Grand-Lahou, 30 Km a été réalisé en 1992 grâce à un co-financement de l'Etat de Côte d'Ivoire et de la Banque africaine de développement (Bad) pour 2,6 milliards de Fcfa. En outre, la conception des tronçons Grand-Lahou-Fresco, d'une part, et Fresco-Sassandra construits sur la même période, d'autre part, aujourd'hui défoncés, ont nécessité respectivement 11 et 11,5 milliards de Fcfa. Quant la partie Sassandra-San Pedro qui est de 70 km. En fin, la dernière partie Béréby-Tabou, longue de 69 km, est revenue à 5 milliards de Fcfa. Comme, on peut le constater et comme le confirme le rapport du Bnetd, "l'émiettement des chantiers attribuées à des entreprises différentes" ainsi que le délai très court pour l'exécution des travaux, sont pour beaucoup dans la dégradation de l'ouvrage, à laquelle l'on assiste depuis quelques années. Par ailleurs, précise notre source, "la conception a été faite dans le respect des règles de l'art sur le plan géométrique, conformément à la norme française (instruction sur les conditions techniques d'aménagement des routes nationales a été appliquée pour la détermination des rayons et en rayons verticaux, les pentes puis les accessoires de la route). Terminons en précisant que "le problème de la côtière relève d'un manque d'entretien. Elle devrait, au dire du Docteur Ahua Don Mello, Directeur général du Bnetd, être réhabilitée tous les 5 ans pendant 50 ans. Pour que la chaussée se stabilise. "Ce qui n'a pas été fait. A tel point qu'aujourd'hui, il faut parfois mettre 4 heures 30 mn à 6 heures 15 mn pour partir d'Abidjan à San Pedro. Selon une étude du Bnetd, la dégradation des routes ivoiriennes fait perdre beaucoup d'argent, non seulement aux opérateurs économiques mais aussi à l'Etat. L'étude en question réalisée par le Bnetd indique annuellement 200 milliards de Fcfa de perte.

B.M.
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