Front populaire ivoirien : La machine qui broie ses enfants

La socialisme politique a cette particularité qu’il sacrifie certains de ses promoteurs pour prospérer. En Côte d’Ivoire, le Fpi ne fait pas exception à la règle.

Les pourfendeurs de l’ancien régime auraient déjà affiché leurs limites dans la gestion d’un parti, d’un peuple, d’un Etat. Hier dans l’opposition, Laurent Gbagbo, avait réussi par ses discours mielleux à embrigader la conscience de certains Ivoiriens. Prônant un partage équitable des ressources par l’ensemble du peuple dès son accession au pouvoir d’Etat, le chef de l’opposition parviendrait ainsi à s’attirer de la sympathie de tous. Une jeunesse en pleine mutation en quête de répères d’abord et cherchant à s’identifier à une élite, ont suivi certains enseignants vont donc se mettre à la remorque de ce prophète des temps nouveaux. L’école ivoirienne, la réparation de l’injustice dans le pays, l’achat du kilogramme du cacao à 3000 F, une pension de retraite aux paysans, la santé à moindre coût pour tous. En somme, un panel de promesses démagogiques. Dans la foulée, une coopérative est mise sur pied dans le pays Akyé. Henri Kassi Amouzou, l’actuel pensionnaire de la Maca et Emmanuel Monnet, l’un PCA et l’autre DG, sont pistonné à l’effet de mener une concurrence rude à la Caistab. L’homme ‘’providentiel’’ pour un Etat de providence, infiltre toutes les corporations ou les secteurs de métiers, soit pour se faire financer, soit pour servir de propagande à ses idées. Anaky Innocent, un richissime homme d’affaires rejoint le clan. Tout comme Gaza Gazo. Ils vont, avec bien d’autres financer les activités du Front populaire ivoirien. Dans le milieu scolaire et estudiantin, Ahipeau Martial, pistonné à la tête de la Fesci, est coopté. Des enseignants, au plan intellectuel, vont être d’un apport considérable. Parvenu au pouvoir d’Etat, la plupart de ceux qui ont véritablement implanté le Fpi ont été oubliés à la table du partage du gateau.

De la haute sorcellerie politique

En Afrique, l’accession des militaires au sommet de l’Etat fait vivre un fait unique. Le capitaine, le Colonel ou le Général qui est positionné, élague, sinon élimine ses lieutenants hauts gradés. Pour avoir involontairement passé un laps de temps dans l’armée, cette leçon a été et continue d’être la méthode du chef et ses bras séculiers. Ainsi, Gaza Gazo, Guéi Valère et son époux Guéi Bombet, Raphaël Oré Lakpé, Kadjo Edja Christophe, Methy Konan Kouadio, Henri Kassi Amouzou, Dr Boa Ehui, Dakoury Tabley André, Kalifa Touré, Pr Monkehi Jean-François, Pr Koladé Maurice, Blé Blé Charles, Anaky Kobenan Innocent, Ahipeau Martial, la liste n’est pas exhaustive, vont constituer les moutons de sacrifice au profit d’arrivistes. De la haute sorcellerie politique où il faut user des autres pour plus tard, les rejeter.

K. Zéguédoua Tano