La fête de ramadan 2010 n’a pas été paisible pour le détachement du commissariat mixte du Centre de commandement intégré, basé à Bléniméhouin, dans la sous-préfecture de Diohouzon, département de Bangolo. Selon des ressortissants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), « des policiers du Cci, en poste à Bléniméhouin, ont bloqué des motos de musulmans qui se rendaient à la grande prière de l’aïd el fitr. Sous le prétexte qu’ils doivent chacun payer la somme de 1000 francs pour traverser le corridor. Ce que ces derniers ont refusé. Leurs motos ont donc été confisquées par la police et ils ont poursuivi le chemin à pied. Après la prière du vendredi, ils se sont donc rendus en grand nombre au commissariat pour réclamer de force leurs engins. C’est là qu’il y a eu du grabuge. Le hangar qui servait d’abri aux policiers a été saccagé puis incendié. Un policier a même été blessé par de jeunes ressortissants de la Cedeao ». Selon notre informateur, le 25 août dernier, des ressortissants de la Cedeao ont tenu une réunion au cours de laquelle, ils ont dénoncé les abus dont ils sont victimes de la part de certains éléments du Cci. Un compte rendu de cette réunion a été déposé auprès des autorités préfectorales et des responsables régionaux du Cci. Selon eux, comme ils n’ont pas l’habitude de réagir, les abus se poursuivent. D’où leur réaction le jour de la fête de ramadan. Cette thèse n’est pas partagée par les responsables du commissariat mixte de Bangolo. Un officier de police qui a voulu garder l’anonymat, a indiqué que l’Etat, dans sa volonté de rapprocher la police nationale des populations, a créé sept postes de police dans le département dont quatre dans le canton Zrabahon et trois dans le canton Tahouaké, dans l’ex-zone de confiance, réputée pour son insécurité. « Des Burkinabè résidant dans cette zone dont la plupart d’entre eux sont des musulmans, disposent d’engins à deux roues et sans aucun papier. Le jour de la fête de ramadan, six motos sans ‘’papiers’’ ont été consignées par le chef de poste de police de Bléniméhouin, après un contrôle de routine. Les motos en question ont été parquées au poste de police. C’est ainsi qu’après la prière de 13 heures 30, une foule de Burkinabè s’est rendue au poste pour intimer l’ordre au chef de poste de remettre les motos à leurs propriétaires. Contre toute attente, la foule se déchaîne sur les policiers. Les mécontents détruisent le préau qui leur sert d’abri puis ils l’ont incendié. Le sergent Dembélé Lamine du commissariat mixte est grièvement blessé par des coups de bâton qu’il a reçus », rapporte l’officier. Informé de la situation, les responsables du commissariat mixte de Bangolo se sont rendus sur les lieux pour constater les faits. Ils se sont rendus chez le chef du village de Bléniméhouin qui a dit ne pas savoir les motivations des jeunes Burkinabè. Ce dernier a d’ailleurs condamné l’acte de vandalisme. Interpellé, le chef de la communauté burkinabé de la localité, par ailleurs président des ressortissants de la Cedeao, a dit ne pas cautionner ce qui s’est passé. Il a ensuite présenté ses excuses aux forces de défense et de sécurité.
Kindo Oussény à Man
Kindo Oussény à Man