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Société Publié le jeudi 16 septembre 2010 | Nord-Sud

Trois mois après le début de son traitement : Le nouveau visage de Florence Domonoko

© Nord-Sud Par Prisca
Ramadan : l`abbé Abékan offre du sucre aux Musulmans de la Riviera
Jeudi 02 septembre 2010. Abidjan, Grande mosquée de la Riviera Golf. L`abbé Norbert Abékan et les fidèles de sa paroisse offrent du sucre aux voisins Musulmans qui observent le traditionnel mois de jeûne
Transférée à Abidjan par le père Abékan Norbert, Florence Domonoko, la jeune fille dont le visage a été déformé, dit-on, par des sorciers, bénéficie depuis trois mois de soins dont les premiers résultats sont encourageants.

Ça va mieux chez Florence Domonoko. Nettement mieux. Trois mois après son transfert à Abidjan, la boursouflure de son visage a considérablement fondu. A la place de la masse de chair qui s’étendait jusqu’au cuir chevelure, son front ne porte plus qu’une légère inflammation. Ses yeux, anciennement cachés par l’enflure de sa face, sont totalement dégagés. Le nez retrouve progressivement sa forme initiale. Les lèvres aussi. Ce qui permet d’apercevoir la dentition autrefois invisible de la malade. Deux semaines sont passées quand nous l’avons photographiée. A ce jour, son visage est certainement encore plus admirable que celui que vous voyez. Celui qui ne l’avait pas connue avant la transformation de sa figure, peut savoir maintenant à qui ressemble cette jeune fille de 21 ans dont la triste histoire a été découverte par les Ivoiriens début 2010, à travers la presse. Elle aurait été défigurée par des moyens occultes. Les auteurs qui se trouvent être ses proches parents, ont avoué leur forfait à la barre au tribunal de Gagnoa. Après leur incarcération, Florence a été livrée à elle-même dans son village, à Krogbopa, dans la sous-préfecture de Ouragahio, où elle était devenue un paria. Même l’église qu’elle fréquentait, ne voulait plus la compter parmi ses fidèles.

Le cachot de la malade

Ce drame, rapporté par notre équipe de reportage au mois de mai, n’a pas laissé indifférent l’abbé Norbert Abékan. Le père-curé de la paroisse Notre Dame de la Tendresse de la Riviera-Golf décide d’aller la chercher afin de lui offrir des soins à Abidjan. L’aller-retour se déroule bien le 31 mai. Florence est conduite à une abbaye calme de la banlieue abidjanaise. Le traitement qui débute les jours suivants, donne aujourd’hui des résultats assez satisfaisants. Ce jeudi 02 septembre, lorsque nous allons à sa rencontre, trois mois après la première visite qui remonte au mardi 1er juin, nous constatons un début de guérison, avant même d’entrer en contact avec la patiente. Et cela, à travers la tonalité de sa voix. « Qui est-là ? », demande-t-elle de façon très audible en entendant frapper à sa porte. Fabuleux ! Le 1er juin, il était quasi impossible de comprendre ses propos même en approchant l’oreille à ses lèvres. Ses paroles étaient emprisonnées par la chaire en excroissance. La chambre n’a pas trop changé. Toujours la même table qu’on aperçoit à sa gauche en entrant dans la pièce. Là-dessus se trouvent des bouteilles d’eau, une glacière et un bol de sucre. A droite, c’est le lit et la moustiquaire suspendue au plafond. Florence étend quelques vêtements sur une corde qui traverse le petit local d’environ 10 mètres carrés. Seul élément nouveau, c’est la présence d’un poste téléviseur, placé sur une chaise, non loin du lit. « C’est un ami qui me l’a offert pour elle », signale l’abbé Abékan notre guide, et nouveau père adoptif de la jeune Domonoko.
En allant la chercher au village, le célèbre prêtre du renouveau charismatique n’excluait pas un traitement par la voie de l’exorcisme. Mais, il décide d’explorer d’abord celle de la science. Sa notoriété lui permet de faire venir au chevet de sa protégée les meilleurs spécialistes nationaux de la chirurgie maxillo-faciale. Jusque-là leurs soins portent fruit. Le diagnostic a débuté par un scanner au Centre hospitalier universitaire(Chu) de Cocody. L’objectif était de vérifier si l’os du crâne était touché ou non. Ce premier cas aurait pu dénoter une irréversibilité du mal. Heureusement, le scanner montre clairement que l’os crânien n’est pas atteint. Cette hypothèse éliminée, il fallait déterminer l’origine de l’inflammation.

Le traitement

L’analyse du prélèvement désigne des champignons qui s’y sont développés au fil du temps. Selon une observation des médecins rapportée par Abékan, la boursouflure aurait continué à prendre du volume et Florence serait morte par asphyxie si elle n’avait pas été conduite à l’hôpital à temps. Dans son village, en guise de traitement, elle se consolait avec un massage à l’aide d’un chiffon imbibée d’eau tiède. L’origine du mal, identifié, les praticiens concluent qu’ils n’ont plus besoin d’évacuer la malade en Europe comme ils l’avaient entrevu. Ils prescrivent un traitement qui consiste à détruire les champignons pour faire fondre progressivement l’enflure. Leur pronostic annonce une guérison presque totale au bout de six mois de traitement. Même s’il n’a pas encore écarté la piste du mysticisme, le ‘’papa’’ de Florence y pense de moins en moins. Surtout que les médecins ivoiriens ont découvert que la même infection a déjà été diagnostiquée chez d’autres personnes au Burkina-Faso et au Rwanda. Elles ont été guéries par la médecine.


Cissé Sindou
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