Les Ivoiriens on pu voir, le chef de l’Etat au palais, rendre un vibrant hommage à un jeune homme venu d’Agboville. Cette contrée que Laurent Gbagbo avait visitée quelques jours auparavant, peut s’enorgueillir de compter parmi ses fils un héros. Un vrai ! A lui tout seul, le jeune homme célébré au palais aurait bloqué l’avancée de l’armée française dans la région. Quel haut fait d’arme ! Un jeune patriote, les mains nues, mettre en déroute l’armée française ! Les experts doivent désormais venir de partout s’inspirer des techniques et des pouvoirs de ce jeune prodige ivoirien. L’armée française, celle-là même qui, en novembre 2004, à l’aide de deux hélicoptères, a maîtrisé les deux ponts d’Abidjan et tenu la horde de patriotes en respect n’a pu trouver de solution à la volonté de défendre sa patrie au prix de sa vie d’un résistant ! Passe le comique. Les héros même s’ils doivent être forgés nécessitent un montage dans le vraisemblable. Au bilan d’un régime à bout de souffle, peut-on être étonné par des célébrations comme cette scène au palais ? Dur, dur de trouver en effet de quoi présenter aux Ivoiriens. Le tour des discours contre la France terminé. La pauvreté, fruit d’une gestion hasardeuse et d’une incurie notoire présente son visage hideux à chaque coin de rue. Même dans les rangs des plus fanatiques du système, le désarroi est palpable. Dix ans de parole et de promesses n’ont pas fait pointer le moindre espoir à l’horizon. Et comme il faut trouver à flatter les consciences, sortir du sac « un jeune victorieux de l’armée française » devait être du pain pour tous ceux qui comme lui sombrent dans l’oisiveté par manque d’emploi. Pour nourrir davantage « ces heureux de la Refondation », la première dame offre, elle, un concert géant d’artistes patriotes. Ce sera le 2 octobre prochain à Abobo. Ainsi se présente la solution du couple princier aux problèmes des jeunes.
D. Al Seni
D. Al Seni