Le phénomène du ’’Djossi’’ n’est plus une affaire d’hommes. Dora Guiraud, la seule femme ’’Djosseur de naman’, a démystifié ce travail. Zoom sur cette femme au parcours hors du commun.
Il est 7h15 ce jeudi 2 septembre. Sous une fine pluie, Dora Guiraud est déjà à l’œuvre sur son lieu de travail. A quelques mètres de la Caistab, sur le parking en face de la direction du trésor, cette jeune femme, du lundi au samedi, de 7h à 22 h, accomplit une tâche peu ordinaire, pour son statut de femme. La trentaine à peine révolue, elle exerce comme une ’’Naman ’’. « C’est une activité qui consiste à surveiller sur les véhicules moyennant de l’argent. J’ai commencé à l’exercer parce que je voulais me prendre en charge », fait-elle savoir.
A cette heure matinale, la jeune femme est déjà assise sur une chaise fixe à l’entrée du parking. Vêtue d’une robe verte, un morceau de pain dans la main droite, de l’autre, elle s’attelle à guider tous les véhicules qui stationnent sur ce parking. La ’’vieille mère’’ des lieux, comme l’appellent affectueusement son entourage, bénéficie d’un atout physique séduisant. Taille moyenne, teint noir et munie d’un postérieur redondant, le tout couronné d’une forte poitrine, elle ne laisse personne indifférent. A l’approche des clients, la maîtresse des lieux les accueille d’un sourire câlin. Ce qui laisse découvrir de belles gencives et une belle dentition. La situation de Dora est peu commune. En général, ce sont les hommes qui exercent ce travail.
Elle est donc une curiosité et demeure pour l’instant la seule femme ‘’djosseur de naman ’’. Elle révèle qu’elle exerce ce métier avec passion, sans difficulté à cet endroit depuis plus d’un an avec son époux, Hamed ’’tout terrain’’. « Je fais mon travail mieux que certains hommes parce que les clients aiment toujours l’exceptionnel. Donc en temps que femme, on me sollicite assez », confie-t-elle. Le couple a une fillette de 7 mois pour qui la mère nourrit beaucoup d’ambition. Son état de nourrice ne l’empêche pas pour autant de travailler. Elle n’est ni influencée par les regards extérieurs, ni par l’entourage dans l’accomplissement de son métier. La méthode de travail de cette femme est similaire à celle d’une véritable entreprise.
Tous les jeunes ‘’namans’’ du parking travaillent sous son autorité.
Elle ne fait que suivre leurs gestes. Levant parfois la tête, elle suit à la lettre le moindre geste de ses employés au risque de se faire gruger.
Dès qu’un jeune ’’naman’’ encaisse de l’argent, il vient automatiquement le lui remettre. « Je suis ici il y a longtemps avec tous ces petits. Je travaille avec eux et je donne leur part. Je donne plus à ceux qui se comportent bien », affirme-t-elle. Concernant ses recettes journalières, elle nous dresse un bilan positif tout en se gardant de donner des chiffres. Sur son petit bureau dressé devant elle, l’on découvre assez de billets de banque et des pièces de monnaie. Elle indique qu’au-delà des recettes des surveillances des véhicules, de nombreuses âmes généreuses lui font quotidiennement des dons. Ces dons se sont multipliés depuis son accouchement. Elle nous présente un lot de lait en poudre et en boîte. « Je satisfais mes clients. Et je collabore bien avec tout le monde. Ce qui fait que plusieurs personnes me font des dons et me donnent de l’argent hors service », explique-t-elle. L’argent qu’elle reçoit personnellement avec les autres n’est pas du tout à partager avec ses jeunes ‘’namans’’.’’ Parmi mes clients et mes soutiens qui me donnent des sommes importantes, la fille du président de la République. J’ai reçu une forte somme d’elle un jour’’, lâche-t-elle avec un sourire.
Toutefois, elle évoque les difficultés du métier. Ce sont généralement les fortes pluies intempestives et les jours fériés. Il y a aussi la question de la petite monnaie. Pour une pièce de 100 Fcfa ou 50 Fcfa, des clients lui tendent parfois un billet de 10.000 Fcfa. « J’aime l’homme, et j’aime aider. Je soutiens parfois certains vigiles qui sont autour de moi. Et j’ai accepté tous ces petits namans ici. Sinon c’est mon territoire. Et je ne dois le partager avec personne », informe-t-elle avant de préciser que même son concubin dépend d’elle sur ces lieux. En effet, elle vit avec lui depuis trois ans. Les deux mènent une vie de couple apaisée. A la question de savoir si elle n’est pas l’objet de tentation de certains hommes, Dora Guiraud révèle que certains hommes la courtisent sur son lieu de travail. Mais elle n’a jamais cédé parce qu’elle aime bien son homme. Sur la question de la sécurité, elle révèle qu’elle bénéficie de la protection du garde du corps de Nado Clément de la Sorbonne, le lieu où elle réside avec son mari. Ce qui réduit ses charges de loyer dont elle évite de nous donner le coût. Elle n’est donc pas étrangère au Plateau. Madame Hamed ‘’Tout terrain’ ’est bien connue de tous dans la commune d’Akossi Benjo, jusque dans les commissariats de cette commune ! Si ‘’la vieille mère’’ s’estime heureuse dans son travail, nombreux sont ceux qui la condamnent. De bonnes sources, de nombreuses personnes lui auraient proposé de l’aider à sortir de cette situation. Mais, elle aurait toujours préféré de l’argent liquide. Dora alcoolique ? Certains proches soutiennent que son revenu et celui de son époux sont engloutis dans l’alcool. Des accusations que son époux rejette en bloc avant d’affirmer qu’ils en consomment rarement. L’entourage de Dora ajoute qu’elle aime bien les querelles...
Sylvain Beugré
Il est 7h15 ce jeudi 2 septembre. Sous une fine pluie, Dora Guiraud est déjà à l’œuvre sur son lieu de travail. A quelques mètres de la Caistab, sur le parking en face de la direction du trésor, cette jeune femme, du lundi au samedi, de 7h à 22 h, accomplit une tâche peu ordinaire, pour son statut de femme. La trentaine à peine révolue, elle exerce comme une ’’Naman ’’. « C’est une activité qui consiste à surveiller sur les véhicules moyennant de l’argent. J’ai commencé à l’exercer parce que je voulais me prendre en charge », fait-elle savoir.
A cette heure matinale, la jeune femme est déjà assise sur une chaise fixe à l’entrée du parking. Vêtue d’une robe verte, un morceau de pain dans la main droite, de l’autre, elle s’attelle à guider tous les véhicules qui stationnent sur ce parking. La ’’vieille mère’’ des lieux, comme l’appellent affectueusement son entourage, bénéficie d’un atout physique séduisant. Taille moyenne, teint noir et munie d’un postérieur redondant, le tout couronné d’une forte poitrine, elle ne laisse personne indifférent. A l’approche des clients, la maîtresse des lieux les accueille d’un sourire câlin. Ce qui laisse découvrir de belles gencives et une belle dentition. La situation de Dora est peu commune. En général, ce sont les hommes qui exercent ce travail.
Elle est donc une curiosité et demeure pour l’instant la seule femme ‘’djosseur de naman ’’. Elle révèle qu’elle exerce ce métier avec passion, sans difficulté à cet endroit depuis plus d’un an avec son époux, Hamed ’’tout terrain’’. « Je fais mon travail mieux que certains hommes parce que les clients aiment toujours l’exceptionnel. Donc en temps que femme, on me sollicite assez », confie-t-elle. Le couple a une fillette de 7 mois pour qui la mère nourrit beaucoup d’ambition. Son état de nourrice ne l’empêche pas pour autant de travailler. Elle n’est ni influencée par les regards extérieurs, ni par l’entourage dans l’accomplissement de son métier. La méthode de travail de cette femme est similaire à celle d’une véritable entreprise.
Tous les jeunes ‘’namans’’ du parking travaillent sous son autorité.
Elle ne fait que suivre leurs gestes. Levant parfois la tête, elle suit à la lettre le moindre geste de ses employés au risque de se faire gruger.
Dès qu’un jeune ’’naman’’ encaisse de l’argent, il vient automatiquement le lui remettre. « Je suis ici il y a longtemps avec tous ces petits. Je travaille avec eux et je donne leur part. Je donne plus à ceux qui se comportent bien », affirme-t-elle. Concernant ses recettes journalières, elle nous dresse un bilan positif tout en se gardant de donner des chiffres. Sur son petit bureau dressé devant elle, l’on découvre assez de billets de banque et des pièces de monnaie. Elle indique qu’au-delà des recettes des surveillances des véhicules, de nombreuses âmes généreuses lui font quotidiennement des dons. Ces dons se sont multipliés depuis son accouchement. Elle nous présente un lot de lait en poudre et en boîte. « Je satisfais mes clients. Et je collabore bien avec tout le monde. Ce qui fait que plusieurs personnes me font des dons et me donnent de l’argent hors service », explique-t-elle. L’argent qu’elle reçoit personnellement avec les autres n’est pas du tout à partager avec ses jeunes ‘’namans’’.’’ Parmi mes clients et mes soutiens qui me donnent des sommes importantes, la fille du président de la République. J’ai reçu une forte somme d’elle un jour’’, lâche-t-elle avec un sourire.
Toutefois, elle évoque les difficultés du métier. Ce sont généralement les fortes pluies intempestives et les jours fériés. Il y a aussi la question de la petite monnaie. Pour une pièce de 100 Fcfa ou 50 Fcfa, des clients lui tendent parfois un billet de 10.000 Fcfa. « J’aime l’homme, et j’aime aider. Je soutiens parfois certains vigiles qui sont autour de moi. Et j’ai accepté tous ces petits namans ici. Sinon c’est mon territoire. Et je ne dois le partager avec personne », informe-t-elle avant de préciser que même son concubin dépend d’elle sur ces lieux. En effet, elle vit avec lui depuis trois ans. Les deux mènent une vie de couple apaisée. A la question de savoir si elle n’est pas l’objet de tentation de certains hommes, Dora Guiraud révèle que certains hommes la courtisent sur son lieu de travail. Mais elle n’a jamais cédé parce qu’elle aime bien son homme. Sur la question de la sécurité, elle révèle qu’elle bénéficie de la protection du garde du corps de Nado Clément de la Sorbonne, le lieu où elle réside avec son mari. Ce qui réduit ses charges de loyer dont elle évite de nous donner le coût. Elle n’est donc pas étrangère au Plateau. Madame Hamed ‘’Tout terrain’ ’est bien connue de tous dans la commune d’Akossi Benjo, jusque dans les commissariats de cette commune ! Si ‘’la vieille mère’’ s’estime heureuse dans son travail, nombreux sont ceux qui la condamnent. De bonnes sources, de nombreuses personnes lui auraient proposé de l’aider à sortir de cette situation. Mais, elle aurait toujours préféré de l’argent liquide. Dora alcoolique ? Certains proches soutiennent que son revenu et celui de son époux sont engloutis dans l’alcool. Des accusations que son époux rejette en bloc avant d’affirmer qu’ils en consomment rarement. L’entourage de Dora ajoute qu’elle aime bien les querelles...
Sylvain Beugré