Le président de l’Université de Bouaké, Pr Lazare Poamé a animé le mardi 21 septembre 2010, au siège de ladite université à Cocody-Angré, une conférence de presse afin de faire des précisions sur les mesures prises par le Conseil d’université concernant l’intégration des nouveaux bacheliers, et attirer l’attention des autorités et du grand public sur les dangers qui menacent cette Institution.
L’Université de Bouaké, selon le conférencier, hérite d’un budget propre à son asphyxie alors qu’elle est confrontée depuis des années à des difficultés qu’elle s’efforce de surmonter non sans turbulence. Tout en reconnaissant que la plupart des universités ivoiriennes présentent les mêmes problèmes liés aux insuffisances de locaux, de matériels et aux conditions de travail, le Pr Poamé a indiqué que sa structure présente des difficultés spécifiques qui sont en train de la tuer à petit feu. Elle est la seule université publique qui a subi frontalement les effets de la guerre avec des infrastructures entièrement détrites et des équipements pédagogiques scientifiques perdus. C’est la seule université publique délocalisée du fait de la guerre et disséminée sur 12 sites à Abidjan avec environ 17.000 étudiants. C’est surtout la seule université publique dont les crédits budgétaires ne permettent pas de payer, au dernier trimestre 2010, les salaires des enseignants, du personnel administratif et technique. Crédits budgétaires qui ne permettent pas non plus de payer l’intégralité des primes de recherche. Pourtant en dépit de sa situation d’institution sinistrée, ladite université produit de bons résultats : étudiants parmi les meilleurs aux concours publics ; enseignant parmi les meilleurs au CAMES (100% de réussite). M. Poamé a donc relevé en fonction du budget, de nombreuses inquiétudes et quelques motifs d’espérance pour 2011. Au titre des inquiétudes, il a affirmé que l’enveloppe budgétaire ne prend pas en compte entre autres : le plan de retour progressif et définitif à Bouaké, les coûts de formation induits par les nouveaux bacheliers qui sont de 400 millions pour les vacations à Bouaké et 600 millions de FCFA pour Bouaké. A ce niveau, il s’est voulu clair. « Si les moyens que nous demandons ne parviennent pas, nous ne serons pas en mesure de recevoir de nouveaux bacheliers ». Et de préciser qu’il ne s’agit pas d’un refus, car en tant qu’entité publique, l’Université de Bouaké n’a pas les moyens de refuser les orientés de l’Etat, mais les vacations des enseignants n’étant pas obligatoires, ceux-ci ont déjà assuré qu’ils ne délivreraient plus les cours à Bouaké tant que le reliquat dû par l’Etat qui s’élève à 800 millions de FCFA n’est pas apuré. Cependant le Lazare Poamé s’est voulu rassurant. « Payer ne serait ce que la moitié, devrait débloquer la situation», a-t-il avancé. C’est donc environ 1 milliard de FCFA qui est nécessaire pour les accepter. Pour lui, la balle est dans le camp des autorités, cependant il a refusé l’étiquette d’«empêcheur» de la paix en cette période sensible. « Il ne faut pas avoir peur de poser les problèmes existentiels. Car ils sont justes», s’est-il justifié .
Olivier Guédé
L’Université de Bouaké, selon le conférencier, hérite d’un budget propre à son asphyxie alors qu’elle est confrontée depuis des années à des difficultés qu’elle s’efforce de surmonter non sans turbulence. Tout en reconnaissant que la plupart des universités ivoiriennes présentent les mêmes problèmes liés aux insuffisances de locaux, de matériels et aux conditions de travail, le Pr Poamé a indiqué que sa structure présente des difficultés spécifiques qui sont en train de la tuer à petit feu. Elle est la seule université publique qui a subi frontalement les effets de la guerre avec des infrastructures entièrement détrites et des équipements pédagogiques scientifiques perdus. C’est la seule université publique délocalisée du fait de la guerre et disséminée sur 12 sites à Abidjan avec environ 17.000 étudiants. C’est surtout la seule université publique dont les crédits budgétaires ne permettent pas de payer, au dernier trimestre 2010, les salaires des enseignants, du personnel administratif et technique. Crédits budgétaires qui ne permettent pas non plus de payer l’intégralité des primes de recherche. Pourtant en dépit de sa situation d’institution sinistrée, ladite université produit de bons résultats : étudiants parmi les meilleurs aux concours publics ; enseignant parmi les meilleurs au CAMES (100% de réussite). M. Poamé a donc relevé en fonction du budget, de nombreuses inquiétudes et quelques motifs d’espérance pour 2011. Au titre des inquiétudes, il a affirmé que l’enveloppe budgétaire ne prend pas en compte entre autres : le plan de retour progressif et définitif à Bouaké, les coûts de formation induits par les nouveaux bacheliers qui sont de 400 millions pour les vacations à Bouaké et 600 millions de FCFA pour Bouaké. A ce niveau, il s’est voulu clair. « Si les moyens que nous demandons ne parviennent pas, nous ne serons pas en mesure de recevoir de nouveaux bacheliers ». Et de préciser qu’il ne s’agit pas d’un refus, car en tant qu’entité publique, l’Université de Bouaké n’a pas les moyens de refuser les orientés de l’Etat, mais les vacations des enseignants n’étant pas obligatoires, ceux-ci ont déjà assuré qu’ils ne délivreraient plus les cours à Bouaké tant que le reliquat dû par l’Etat qui s’élève à 800 millions de FCFA n’est pas apuré. Cependant le Lazare Poamé s’est voulu rassurant. « Payer ne serait ce que la moitié, devrait débloquer la situation», a-t-il avancé. C’est donc environ 1 milliard de FCFA qui est nécessaire pour les accepter. Pour lui, la balle est dans le camp des autorités, cependant il a refusé l’étiquette d’«empêcheur» de la paix en cette période sensible. « Il ne faut pas avoir peur de poser les problèmes existentiels. Car ils sont justes», s’est-il justifié .
Olivier Guédé