x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le jeudi 23 septembre 2010 | Le Patriote

Trahison, assassinats, gabegie et mauvaise gestion : Le vrai visage de Laurent Gbagbo

© Le Patriote Par Prisca
Pré campagne électorale du candidat du FPI : 10.000 femmes apportent leur soutien au président Laurent Gbagbo
Samedi 11 septembre 2010. Abidjan, Treichville. Palais de la culture Bernard B. Dadié. Photo: le président Laurent Gbagbo
Large sourire, tapes amicales et toujours un gentil petit mot à l’endroit de son interlocuteur, même s’il ne le connaît pas et le voit pour la première fois. C’est toute la caractéristique de Laurent Gbagbo. Et il ne s’en débarrasse pas. Tenez, lorsqu’il demande à des éléments de la CRS de Divo de mater les ennemis de la paix, et quelques jours plus tard, il reçoit Ouattata et Bédié au Palais présidentiel, Laurent Gbagbo, devant les cameras de la télévision ivoirienne est tout sourire. Il en est ainsi lors de tous les sommets sur la crise ivoirienne qui se sont tenus ici ou ailleurs. Avant-hier à Ouaga, lors de la dernière réunion du Cadre permanent de concertation (CPC), il a encore taquiné ses opposants. L’ambiance dans les coulisses de ce dernier CPC a fait penser aux uns et aux autres que la paix est revenue. Mais attention, le candidat du FPI ne se gênera point à tirer à boulets rouges sur l’un ou l’autre s’il se retrouve devant ses partisans. Et pour bien ou mieux faire les choses, c’est selon, ses communicateurs le présentent comme le meilleur candidat. Quoi de plus normal. On ne montre jamais son village avec la main gauche, enseigne un adage bien de chez nous. Ca, c’est le Gbagbo tel qu’il veut que les gens le prennent. Mais il y a aussi un autre Gbagbo. L’imprévisible, le versatile, en clair, l’home aux deux visages. Et ce n’est sans doute pas Placide Zoungrana qui dira le contraire. Pourquoi lui spécifiquement, demanderez-vous? C’est simple. Placide Zoungrana, est un des dirigeantes de la filière café-cacao qui croupissent en prison depuis plus de deux ans. Savez-vous que la veille de son arrestation, il était de la délégation des personnalités du FPI qui sont allées voir Gbagbo pour avoir de plus amples informations sur le nettoyage de la filière qu’il avait annoncé? Selon des sources proches de la rencontre, les choses se sont bien passées. Gbagbo leur a parlé et les a rassurés et ils sont rentrés chez eux. Quelle ne fut pas la surprise de Zoungrana de se retrouver en prison le lendemain, et depuis, il y croupit. Vous avez dit trahison ? C’est le côté fort du candidat. Il a trahi tout le monde. Ses amis, ses alliances. La liste est longue. Ceux qui ont du caractère comme les Dacoury-Tabley, Raphaël Lakpé, Kalifa Touré, et autres ont pris leur distance et continuent de l’observer de loin. Par contre, il y en a qui étaient partis à grand renfort de publicité, et une fois le pouvoir acquis, ont rasé les murs et sont revenus selon eux ‘’à la maison’’. Hélas ! On peut citer pêle-mêle, Charles Blé Blé, Ouaraga Obou Boniface, Ahoua Don Mello actuel DG du BNETD. Sur le plan politique, Gbagbo est le seul homme politique qui change d’alliés comme on changerait de chemise. Au gré de ses intérêts. Hier, c’était les yeux doux qu’il faisait au RDR, notamment au président de ce parti Alassane Dramane Ouattara, celui qui tenait financièrement l’alliance. Et Gbagbo était fier de le présenter comme le meilleur. Mais par une pirouette dont il a lui seul le secret, il s’est allié au PDCI, avec un certain Laurent Dona Fologo. Ainsi venait d’être créé le Front patriotique, après le Front républicain. Puis, il y a eu l’épisode avec le général Guéi. L’ancien chef de la junte, l’a appris à ses dépens. Il a tellement été surpris par la volte-face de son allié du moment que, lorsque les choses se sont gâtées, il a fait une conférence de presse pour dénoncer la trahison. C’est lui qui a même donné le surnom ou sobriquet pour le moins évocateurs de ‘’Boulanger’’ à Gbagbo. Finalement, l’opinion nationale et internationale se rendra compte que c’est un sobriquet qui lui allait comme un gant. Qui est donc cet homme, chef de l’Etat de surcroît, qui n’hésite pas un seul instant à renier sa signature? Lomé, Accra, Pretoria, Paris, les capitales africaines et européennes le connaissent comme l’homme sans parole. Et c’est cet homme-là qui continue de faire des promesses aux Ivoiriens en soutenant qu’il va faire telle ou telle chose. C’est donc à juste titre que ses opposants lui répliquent que, ce qu’il n’a pu être fait en 10 ans, ce n’est pas en 5 ans qu’il pourra le faire. Et le message passe bien. La seule promesse que Gbagbo a respectée, c’est celle qui porte sur la violence, les tueries. Dans ce gant de velours, se cache une main de fer. Les résultats ne se sont pas faits attendre. Le premier a été le charnier de Yopougon. Puis ont suivi d’autres massacres et tueries. Comme par exemple ceux des 4 et 5 décembre 2000 au stade Houphouët-Boigny, avec le viol des femmes. Avec cette bien grave ‘’sentence’’ de la toute nouvelle Première Dame, Simone Gbagbo qui a soutenu, sans pitié, que les femmes qui ont été violées avaient eu ce qu’elles cherchaient. Comment un régime qui s’était présenté comme le défenseur des causes nobles en est-il arrivé à se transformer en bourreau de son peuple? Dans l’opposition, Gbagbo dénonçait et condamnait le moindre soupçon de gabegie sous Houphouët-Boigny, sous la Primature de Ouattara, sous le régime de Bédié. Mais une fois parvenu au pouvoir, il a fait pire sur tous les plans. Les crimes économiques se succèdent. Les détournements de deniers publics grimpent, la misère a élu domicile dans tous les foyers, l’Ecole est en lambeaux. En clair, rien ne va. C’est cela, le vrai visage de Gbagbo. Bien différent de celui qu’il a présenté dans l’opposition, de celui qu’il continue de présenter en cette période de campagne et lorsqu’il voit les cameras et le monde. Ce n’est pas le Gbagbo qui promet monts et merveilles à des populations qui ont déjà fait les frais de son incompétence à gérer les affaires de l’Etat. D’ailleurs, passé maître dans l’art de la roublardise, il n’hésitera point à tourner dos à la population, une fois réélu par extraordinaire. Et 5 autres années après, il reviendra encore faire des promesses.

Yves-M. Abiet
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ