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International Publié le jeudi 23 septembre 2010 | Le Temps

Cinquantenaire du Mali : Le pari du modernisme

C'est un Mali qui a l'ambition de se projeter dans le modernisme dans un avenir très proche qui a célébré, hier, ses cinquante années de souveraineté nationale.

Et pourtant, que de soubresauts pour en arriver à ce leitmotiv qui se veut noble. En effet, il y a cinquante ans, ce petit territoire de l'Afrique occidentale française, jadis appelé Fédération du Mali avec des démembrements qui ont pour noms le Mali lui-même, le Sénégal, le Dahomey et la Haute-Volta, inaugurait ses premiers pas dans le souverainisme après le départ des colons français. C'était le 22 septembre 1960. Son premier Président, Modibo Kéita, rêvait d'une Nation fière et jaloux de son avenir. Il accède, en 1958 à la tête de l'Assemblée constituante de la Fédération du Mali et après l'éclatement de ladite Fédération, le 22 septembre 1960, Modibo Kéita proclame "l'indépendance du Mali". La suite est connue : il est élu Président de la République. Sa présidence va durer jusqu'à 1968 quand il va être débarqué. Son successeur, le général Moussa Traoré viendra jouer sa partition. Un règne sans partage qui durera 23 ans. C'est à la tête d'un groupe de jeunes officiers de l'armée malienne que Moussa Traoré va écourter le régime de Modibo Kéita qu'il renverse en 1968 et devient le président du Comité militaire de libération du Mali. Une transition militaire assez anecdotique des aléas politico-sociaux qui singularisent le nouveau soleil des indépendances africaines. Le 30 mars 1979, le général Moussa Traoré troque le treillis pour le manteau civil en créant l'Union démocrate du peuple malien (Udmp), un subterfuge qui viendra consolider son régime dans un Mali bouillonnant d'ambitions qui ont du mal à s'exprimer. Quand, en 1991, la "petite histoire malienne" voudra que prenne fin, dans la douleur du peuple malien pour lequel le Général Moussa avait créé l'Udpm, plus de deux décennies de règne. L'histoire bégaiera jusqu'en 1992. Sous la pression du vent de l'Est, la démocratie, jusque-là balbutiant dans les esprits va s'incruster. Avril 1992, Alpa Oumar Konaré à la tête de son parti l'Alliance pour la démocratie au Mali - Parti africain pour la solidarité et la justice (Adem-Pasj), est proclamé vainqueur à la première élection présidentielle, avec 69% des suffrages exprimés. L'espoir d'une véritable démocratie va naître avec l'arrivée au Palais de Koulouba. Le 22 mai 2002, Amadou Toumani Touré est élu président de la République du Mali, son adversaire politique Alpha Oumar Konaré reconnait le verdict des urnes. Le 29 avril 2002, celui que les Maliens appellent désormais Att est confirmé dans les urnes avec plus de 68% des suffrages. Cas atypique -quand on sait l'influence de l'appartenance à un parti politique-, Amadou Toumani Touré a la particularité de n'appartenir à aucune formation politique. Jusqu'à la célébration hier, du cinquantième anniversaire de l'accession à la souveraineté du peuple malien, l'actuel chef de l'Etat du Mali reste ouvert à tous les courants politiques. C'est certainement ce qui fait la force de cette jeune nation qui parvient à sublimer toutes les contradictions d'où qu'elles viennent. Qu'à cela ne tienne, la polémique a pour nature d'enfler. Mais même quand l'opposition prend prétexte du silence du Général Moussa Traoré pour crier à l'écartement de ce dernier à la célébration du cinquantenaire, les organisateurs ne se laissent pas prendre au piège. "Vous savez, la nature de l'opposition est de trouver quelque chose à dire, c'est son rôle de s'opposer. Le Général Moussa Traoré n'est pas en résidence surveillée comme les gens le racontent. C'est un citoyen malien. Vous êtes sans ignorer que son parti, l'Udpm, est membre la mouvance présidentielle qui dirige le pays", rassure Mme Zouré Fadimata Maïga, vice-présidente du comité d'organisation des festivités du cinquantenaire du Mali, également vice-présidente de l'Adema, conglomérat de formations politiques de la Mouvance présidentielle qui gère le Mali. Nous avons eu l'assurance que le Général Moussa Traoré sera de la fête d'un Mali qu'il a tant porté dans son cœur. Comment ne pas y être quand tout son pays s'est mobilisé ? Oumar Hammadoun Dicko le président du Comité d'organisation du cinquantenaire du Mali est un homme méticuleux. Nommé dès août 2008 par décret présidentiel, il s'est tout de suite mis au travail appuyé par ses sept sous-commissions. Avec un budget de 7 milliards de Fcfa, il s'est fixé pour objectif de doter Bamako et les autres grandes villes du Mali d'infrastructures et ouvrages modernes pour traduire le pari du modernisme. Les maliens apprécient à leur juste valeur ces ouvrages et c'est ce qui explique ce slogan unificateur : "le cinquantenaire, c'est pour nous". Et par ricochet, permettre au pays de recevoir en toute dignité ses hôtes. Tout a été concocté pour favoriser l'inauguration de l'échangeur multiple. Signe caractéristique des villes modernes et deuxième du genre que le Mali, le Parc national du Mali et la Cité administrative tous inaugurés dans la ferveur du cinquantenaire. Bref, on a à être d'accord avec la vice-présidente du comité d'organisation du cinquantenaire Mme Zouré Fadimata Maïga que certes, la perfection n'est pas de ce monde, mais il est à noter que tout le peuple malien a mis les bouchées doubles pour réussir l'anniversaire de son indépendance dont les activités annexes courent jusqu'à fin décembre 2010.

Simplice Allard
(Envoyé spécial à Bamako)
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