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Politique Publié le lundi 27 septembre 2010 | L’Inter

En Campagne Electorale : Félix Akoto Yao interdit d’entrer dans le marché de Koumassi

© L’Inter Par Emma
Grève des transporteurs : Les prix flambent sur les marchés
Jeudi 15 avril 2010. Abidjan. Grand marché de Koumassi
Le candidat indépendant Félix Akoto Yao n’a pu accéder samedi 25 septembre dernier au grand marché de Koumassi pour s’adresser aux commerçantes et commerçants. Le président du conseil général de Sakassou en a été empêché par un agent de la mairie dès qu’il s’est introduit dans le marché. Il est 10 h 18 quand le véhicule du député de Sakassou s’immobilise dans les environs de ce marché, en provenance du marché de Port-Bouët où il était une heure plus tôt.

Requinqué par l’expérience heureuse de la commune du maire Aka Anghui où il a pu sillonner l’intérieur du marché pour parler aux usagers des lieux, Félix Akoto était loin de penser qu’on lui barrerait l’accès à l’intérieur du grand marché de Koumassi. A peine y a-t-il mis les pieds qu’il commence à s’adresser aux vendeuses et autres passants, au moyen d’un mégaphone. « S’il n’y a pas de paix, il n’y a pas de marché, il n’y a pas d’argent. C’est la paix qui envoie l’argent. Il faut donc choisir un homme neuf, un nouveau président et tout va repartir. », crache le mégaphone.

Sur ces entrefaites, il est apostrophé par un inconnu du nom d’Alexis Koudou, qui dit être celui qui gère les sept marchés de Koumassi. « Le marché est apolitique, aucun candidat ne doit y entrer. Vous pouvez faire le tour du marché mais pas y entrer. », fait-il comprendre au candidat Félix Akoto. Par la suite, il invoquera les problèmes d’insécurité que pose la tenue des meetings dans les marchés. « Si les voleurs entrent avec lui, ils vont troubler le marché, voler les femmes », justifie-t-il son refus de permettre au député de Sakassou d’accéder à l’intérieur du marché. Contrarié, celui-ci consent à sortir des lieux, non sans déplorer cette attitude : « A Yopougon et Port-Bouët, nous sommes entrés dans les marchés. Nous ne comprenons pas qu’ici on nous empêche d’entrer dans le marché. Nous disons non et nous appelons le peuple à sanctionner ce genre de comportement. ». A 10 h 25, le revoilà aux abords du marché, serrant des mains par-ci et marquant un arrêt par-là pour parler aux vendeuses d’attiéké, de poisson, de vivriers. « Je veux rentrer dans le marché et on m’empêche d’entrer. C’est pourquoi je veux être président pour que les choses changent. Je ne suis pas venu vous faire des promesses, je suis venu vous proposer la paix. Sans paix, il n’y a pas de développement », crache à nouveau le mégaphone. Mlle Juliette Gomis l’apostrophe au bord de la route : « Je suis en quête d’emploi ; j’ai un Master en finance- comptabilité. Qu’est-ce que vous prévoyez pour tous ceux qui sont en quête d’emploi ? ». Réponse d’Akoto Yao : « Ce que je vous propose, c’est la paix. C’est la paix qui va apporter le développement et donc l’emploi. La solution se trouve dans le changement ».

Puis il reprend sa marche, les pieds trempés de boue. « Marchez dans la boue aussi, comme ça on va voter », lâche une passante. « Akoto Yao, donne-nous l’argent », lui lance une dame. Il rétorque aussitôt : « Ne demandez plus l’argent, mais la paix. S’il y a la paix, il y a l’argent. La paix est partie avec l’argent, donc si la paix revient, l’argent va revenir. Depuis 17 ans que Houphouët est mort, la Côte d’Ivoire s’est arrêtée. Je suis Félix Akoto-Yao. Comme vous cherchez Félix Houphouët-Boigny, il y a un autre Félix qui arrive. ». Ces phrases, il les prononcera plus d’une fois, non sans déconseiller de voter pour ceux qui sont à l’origine de la crise, parce qu’ « on ne reste pas dans magnan pour enlever magnan ».


Assane NIADA
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