Laurent Gbagbo est dans le Zanzan. Il est arrivé pour deux jours à Bondoukou et Bouna. Dans l’annonce du séjour du chef de l’Etat dans l’Est du pays, il s’agit d’une visite de travail. Dans l’ordre protocolaire, le tenant du palais est en mission pour le compte de l’Etat. Pas étonnant alors que l’administration dans son ensemble soit mobilisée. Celle-ci également met en branle les leaders d’opinion, les chefs religieux, les associations de développement, les élus et les cadres de la région pour le succès de la visite de travail. A qui voudrait se soustraire aux obligations à être aux côtés Gbagbo, il sera rétorqué que le chef de l’Etat est le patron de l’administration. Les collaborateurs et les subalternes d’un chef lui doivent les honneurs. En particulier lorsque le chef se déplace chez eux. Le même discours ou presque est tenu à l’endroit des leaders locaux des partis de l’opposition et des élus de ce bord. Gbagbo est là en sa qualité de 1er magistrat du pays. Cependant, un coup d’œil de près montre que les organisateurs de cette tournée dans le Zanzan ne sont autres que les responsables de la campagne du candidat du Front populaire ivoirien dans la zone. La fiche des tournées et missions du candidat sortant révèle d’ailleurs que Gbagbo lance sa pré campagne dans le Zanzan les 27 et 28 septembre 2010. En un mot comme en cent, la visite de travail du chef de l’Etat n’en est pas une. Gbagbo est en plein dans sa campagne sur le dos de l’Etat. Les moyens et le prestige des déplacements officiels du chef de l’Etat sont donc simplement au service du candidat. Au plan éthique, il y a problème. Cette façon de faire jette un discrédit sur la compétition et fausse l’équité entre les candidats en course. D’autant que, au nom de l’Etat en mission, les organes publics d’information se jetteront dans une couverture en boucle du séjour du candidat Gbagbo. Encore beaucoup de déchets dans cette démocratie ivoirienne.
D. Al Seni
D. Al Seni
