x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Sport Publié le vendredi 1 octobre 2010 | L’expression

Dossier : Union Sportive des Clubs de Bassam - A la recherche de la gloire perdue

Parmi les clubs nationaux de grande renommée, l’Union sportive des clubs de Grand Bassam (Uscb) a marqué son époque. Les années se sont égrenées et le club de l’ancienne capitale a perdu de sa superbe. Que reste-t-il aujourd’hui de ce club autrefois prestigieux ?
L’Union sportive des clubs de Bassam (Uscb) reste pour ceux qui s’en souviennent encore l’un des clubs phares de la scène sportive, notamment celle du football en Côte d’Ivoire. Club au passé glorieux, l’Uscb a su déchaîner les passions chez les amoureux du football. De part la qualité et la célébrité de ses joueurs, le club de l’ancienne capitale a su imposer respect partout où le ballon pouvait rouler. Nostalgiques de ce passé glorieux, les Insulaires n’ont que ces bons souvenirs gravés en tête. Des souvenirs qui peuvent servir de motivation à la nouvelle classe dirigeante pour refaire de l’Uscb, un grand club capable de reconquérir sa place dans le gotha du football ivoirien. L’Uscb a perdu à n’en point douter son prestige, même si aujourd’hui, les responsables font des pieds et des mains pour maintenir le club en vie. Qu’est-ce qui a bien conduit à la perte de sa renommée ?

L’histoire du club et les heures de gloire
Créée en 1948, l’Uscb est née de la fusion de trois clubs de la ville de Bassam. Il s’agit de Fcb, Paris Essor et Asab. Le club était dirigé à l’époque par un administrateur colonial avant de revenir aux mains des nationaux. Exaspérés de la rivalité, les responsables de ces clubs ainsi que les supporters, ont compris qu’il fallait conjuguer les talents pour mettre en place une formation redoutable. Et c’est ce qui a été fait. Situé au quartier France de Grand Bassam, le modeste siège du club est paré aux couleurs Bleu et rouge. 14 présidents se sont succédé à la tête du club. Il s’agit d’Emissan Kouao, Monney Raymond, Abou Jean, Cangah Hubert, Coffi Bilé, Mockey Jean-Baptiste, Amethier Jean-Baptiste, Ahoussi Eba, Ablé Frédéric, Sher Jérôme, Niamké Désiré, Traoré Maxime, Porquet Henri, Emissan Kouao, Guy Cangah et Georges Ezaley l’actuel président. Le succès de l’Uscb débute 8 ans après sa création. Champion de Côte d’Ivoire en 1956, les Bassamois vont rééditer le titre la saison suivante (1957). Les insulaires vont ajouter à leur palmarès deux coupes nationales (1950 ; 1962). Avec un effectif composé de joueurs célèbres, l’Uscb va régner sans partage à cette époque. Kouassi Taboua, Sébastien Kablan, Asman Kadjo, Bognini Moïse, Désiré Niamkey pour la plupart fils de la région ont fait vibrer les stades. « C’était une belle époque et nous étions tous passionnés. Il ne se passait pas un seul match sans que nous ayons de nombreux supporters pour nous accompagner. Il était difficile de nous battre sur nos installations. Pour nous, c’était inadmissible. Je me souviens encore de ces grands moments de gloire. Quand il m’arrivait de défendre les couleurs de Bassam, je m’en donnais à cœur joie de le faire. C’était fabuleux. Le stade de Bassam était le plus fréquenté des stades de l’intérieur à cause de l’équipe de Bassam. C’est un stade mythique», se souvient encore Traoré Moussa, ancien défenseur du club bassamois. Cette ancienne muraille défensive des Insulaires qui s’est reconvertie est restée cependant fidèle au club. Traoré Moussa prend une part active dans le développement du club en tant que propriétaire (supporter de Bassam). Selon lui, toute sa vie, il l’a vécu au sein de ce club historique. L’année suivante (1958), la moisson sera pauvre pour les Bleu et Rouge. L’Uscb n’a pu glaner le moindre titre. Trop emportés par la gloire, les joueurs ont fléchi durant cette saison. Mais ce passage à vide ne durera qu’une seule saison. Les Bassamois vont reprendre brillamment le titre. L’année 1959 sera une réussite en championnat. Et pour marquer ce retour en tête, les Insulaires vont se montrer encore plus ambitieux en remportant deux autres titres (1960 ; 1961). « Durant ces moments de gloire, tous les joueurs des autres clubs rêvaient de jouer à l’Uscb. On peut dire que c’était un privilège pour nous de faire partie de la maisonnée. De nombreux clubs ont sollicité des prêts, au point que nous étions devenus le vivier du championnat ivoirien », ajoute-t-il. Vivier du championnat ivoirien, le club de Bassam a fourni de nombreux joueurs aux différents clubs. L’Asec Mimosas, l’Africa Sport d’Abidjan, le Sabé ont pioché chez les Bassamois.
Bassam et la fin du règne
L’épopée sportive des Bleu et Rouge prend fin dans les années 85 avant de s’accentuer 10 ans plus tard. L’Uscb connaît sa première descente en D2 en 1985. La conséquence des bagarres répétées au stade municipal de Grand Bassam. Le président de la Fif d’alors, Ehui Bernard, prend des mesures fermes pour sanctionner ce club. Le stade de Bassam est désormais une destination déconseillée pour les matchs de championnats. Depuis lors, l’Uscb perd ses repères. Ses rares retours en Ligue 1, ne durent que le temps d’une seule saison. A côté de cet épisode, le club va connaître une longue période de crise avec l’arrivée à la tête du club de Guy Kanga. Dirigeants, supporters et sympathisants vont animer, durant une longue période, la rubrique des faits divers. La presse sportive ivoirienne ne reste pas indifférente face à la déstabilisation et en fait d’ailleurs son chou gras. Plusieurs groupes antagonistes se créent. On a d’un côté, les sympathisants du regretté président de cette époque et de l’autre côté un groupe d’anciens joueurs qui manifestent leur intérêt pour le club. Mais pas de la meilleure des façons. Cette division n’a pas été bénéfique pour le club. A côté de ces troubles incessants, le club va se vider de ses meilleurs joueurs. La relève n’étant pas assurée, l’effectif n’aura rien de potable à présenter sur le terrain. La première conséquence palpable de ces malentendus est la descente en D3. Pis, le club tombe dans les profondeurs du classement.

La renaissance avec Ezaley
Après une dizaine d’années passées en division inférieure, le club va relever la tête avec l’arrivée au pouvoir du président Georges Ezaley en 2005. Bassam va pousser un ouf de soulagement avec la nouvelle organisation qui sera mise en place par le nouveau patron du club. Le comité directeur connaît de nombreux changements. Très ambitieux, Ezaley se fait accompagner dans sa tâche par Kouassi Kouamé, 1er vice-champion du club et de Sam Etiassé, préfet d’Abidjan, comme conseiller. Georges Ezaley va équiper le siège de matériel informatique. Le club devient mieux organisé avec une permanence au siège. Le banc technique du club était confié en ce moment à Sékou Fofana. Ce dernier a carte blanche pour recruter les oiseaux rares avec pour objectif, hisser le club dans les premières loges du championnat. Les joueurs n’ont aucun souci financier. Le président offre un car flambant neuf au club. Le début de saison 2007 démarre en fanfare pour les Insulaires. En trois journées, l’Uscb occupe la 4ème place. Dans le camp des supporters, le président instaure la discipline. Il inculque aux propriétaires l’esprit de la cotisation. Toutes ces opérations de charme et ces restructurations vont permettre au club de sortir des sentiers battus. L’équipe dirigée par Sékou Fofana fait preuve d’efficacité au fur et à mesure que le championnat se poursuit. La belle série des Insulaires sera confirmée en fin de saison avec une 5ème place acquise synonyme d’une participation au tournoi de l’Ufoa. Alors que Georges Ezaley était en train d’écrire une autre histoire du club, la saison 2009 a été décevante. L’Uscb est passée à côté de la relégation. Mais cela peut s’expliquer par le changement de coach durant la saison. Et Georges Ezaley lui-même l’a reconnu. Les difficultés rencontrées par le club cette saison ne sont pas faites pour décourager le président du club. Georges Ezaley reste convaincu que l’Uscb peut réecrire les belles histoires de son passé. Pour ce faire, il n’a pas hésité à rempiler pour 4 autres années. Cette gloire perdue, le natif de Bassam veut la faire renaître au prix de beaucoup de sacrifices. Et il semble être sur la bonne voie, malgré le parcours en dent de scie du club durant la saison 2010 en cours. Bassam totalise à présent 34 points avec une 9è place occupée dans le classement deux journées de la fin du championnat. Un rang que l’actuel entraîneur du club, Ouédraogo Alphonse, promet de parfaire ...
Moïse N’guessan
Lég : L’USC Bassam veut retrouver sa place dans le gotha du football ivoirien.
Encadré 1: Propriétaires, appropriez-vous le club
L’un des maux qui minent véritablement l’Usc Bassam est l’absence de cotisations. Il revient que les propriétaires (supporters de Bassam) ont délaissé le club. Le président, Georges Ezaley, l’avait souligné lors de la dernière Ag élective tenue à Bassam. Propriétaires, si vous vous souvenez encore du message du président du club insulaire, remobilisez-vous. Mettez la main à la poche et aidez votre président dans ses nombreux efforts. Appropriez-vous les cartes de membres et mettez-vous à jour de vos cotisations. Mettez-vous au service de cet héritage sportif qui fait la fierté de cette belle cité balnéaire. C’est à ce prix que le club pourra revenir sur le podium du foot ivoirien. L’Usc Bassam ne devrait pas mourir, laissant derrière que des souvenirs. Le club bassamois garde toutes les chances de refaire surface. Mais tout dépendra de la volonté de ses supporters et de la mobilisation des populations de l’ancienne capitale autour de leur « bijoux ».
M.N


Encadré 2
Maman Bassam, la mère de l’équipe
L’histoire de l’Uscb s’est écrite avec celle de l’une de ses bouillantes supportrices. Il s’agit de Maman Yaba, à l’état civil Kassy Bla. Affectueusement appelée Maman Uscb, elle a consacré toute sa vie au club. Toute jeune, elle n’a manqué aucun rendez-vous avec l’équipe de Bassam. Fille de salle à l’hôpital de Grand-Bassam, Maman Uscb se transformait par moments en commerçante occasionnelle vu l’affluence au stade lors des rencontres sportives. La jeune bassamoise de l’époque ne jurait que par ce club. La soixantaine révolue aujourd’hui, elle avoue avoir passé de bons moments avec le club bassamois. « L’histoire de Bassam se confond avec mon histoire. J’ai suivi ce club toute jeune. C’est nous qui avons fait de ce club ce qu’il est aujourd’hui. J’étais en fonction et je ne manquais aucun match de Bassam. Même au-delà de la ville. Partout où notre équipe devait se produire j’étais présente. J’ai vu passer tous les présidents à la tête de ce club. Il y a des moments où nous avons coulé des larmes pour ce club. Je suis bassamoise et je ne laisserai jamais tomber l’équipe même dans les moments les plus difficiles. Lorsque que nous étions en Ligue 2, je suis restée toujours aux côtés du club. Je connais le club comme ma paume », nous raconte la vieille dame, la canne à la main. Malgré le poids de l’âge, Maman Uscb est à jour de ses cotisations. Pour rien au monde, elle ne « laissera quelqu’un s’attaquer à Bassam ». La sexagénaire ne manque aucun rendez-vous des propriétaires (supporters). On en a pour preuve, la dernière assemblée générale élective du club où elle était installée aux premières loges.
M. N
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Sport

Toutes les vidéos Sport à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ