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Politique Publié le vendredi 1 octobre 2010 | Le Temps

L`Ecole, la religion, l`ethnie et la démagogie... : Tout sur le crime de Ouattara

C’est après sa nomination comme président du comité interministériel du gouvernement ivoirien en 1989 et juste après celle, en qualité de Premier ministre, par feu Félix Houphouët-Boigny, en 1990, que Alassane Dramane Ouattara s'est saisi d'une certaine dictature pour dicter sa loi à l'école ivoirienne. Aujourd'hui, malgré la politique de refondation du système éducatif par le Président Laurent Gbagbo, l'école ivoirienne et avec elle, plusieurs compartiments du tissu social, continuent de souffrir le mal d'une politique irréaliste et inadéquate aux exigences du moment. Dramane Ouattara, il faut le dire a porté un mauvais coup à l'école ivoirienne. En effet, pris dans son propre piège de redressement de l'économie ivoirienne, l'homme, certainement manipulé par une conviction démagogique, aux objectifs inavoués, a institué ce qu'il convient de qualifier la double vitesse salariale. Une politique de Ouattara qui consistait à mettre une différence au niveau du traitement salarial entre les enseignants d'avant 1990 et ceux d'après cette 1990. Ainsi, les enseignants d'avant la nomination de Ouattara, n'avaient pas les mêmes salaires que leurs collègues d'après 1990, pourtant, sortis des mêmes centres de formation et ayant les mêmes diplômes. Toutes choses qui ont profondément affecté la formation scolaire en Côte d'Ivoire. Puisque ceux des enseignants qui avaient un salaire de misère dispensaient d'évidence, les cours sans conviction et sans conscience professionnelle. Et cela, par la faute de Ouattara qui, pour dit-il renflouer les causses de l'Etat, sacrifiait l'avenir de l'enseignant et celui de l'apprenant. Mais Ouattara ne s'arrête pas là. C'est encore lui qui a institué la carte de séjour en Côte d'Ivoire, faisant la distinction entre les Nationaux et les ressortissants de la Cedeao. Dans le fond, l'acte n'est pas mauvais. Mais se saisir de l'acte dont on est soi-même auteur pour le brandir contre ses adversaires, voilà un acte immoral. On le sait, depuis le rejet de sa candidature par la Cour constitutionnelle en 2000, Dramane Ouattara a cru pouvoir manipuler les ressortissants de la Cedeao pour faire d'eux, un bétail électoral. Sinon, comment comprendre que le président du Rdr, manœuvre pour que ses frères de la Cedeao s'inscrivent sur la liste électorale ivoirienne, sous prétexte qu'ils sont eux-mêmes ivoiriens, même si leurs parents ne le sont pas. C'est encore ce même individu qui a fait gazer les musulmans, en pleine prière. La scène s'est passée en Côte d'Ivoire et nulle part, ailleurs. Aujourd'hui, pour des raisons électoralistes, l'homme s'affiche comme le défenseur patenté des musulmans. Il va même plus loin en affirmant son appartenance à cette réligion. "On ne veut pas que je sois candidat parce que je suis musulman". Avait-il lâché, sans fioriture. Une vaine manière de se prévaloir de la qualité d''avocat des hommes de Dieu. Mais n'est-ce pas lui qui a ordonné un moment de son règne, l'arrestation de l'Abbé Kutwa, aujourd'hui archevêque d'Abidjan. L'histoire retiendra cet homme comme l'économiste qui a occasionné la descente aux enfers des populations qu'il était sensé sortir de la crise économique.

Simplice Zahui
simplicezahui@yahoo.fr
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